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    Lobbying, dites-vous ?

    En 2008, l’État algérien a généreusement fait un don de cinq cent mille de dollars à la “Fondation Clinton”. Ces derniers jours, le geste fait polémique aux États-Unis, parce que Bill Clinton n’a pas pris l’avis de la Maison-Blanche, alors qu’il était tenu d’appliquer un “accord d’éthique” dans le cas où son épouse devrait occuper le poste de chef du Département d’État.
    Du côté algérien, l’on ne va pas commettre le crime de lèse-majesté qui consisterait à demander des explications sur cet accès de générosité qui a coûté un demi-million de dollars. L’on peut juste observer sa concomitance avec une révision constitutionnelle qui mettait fin à la règle d’alternance au pouvoir et ouvrait la voie à la présidence à vie.
    De toute manière, nous n’avons pas le réflexe d’objecter aux faits du prince, même lorsqu’ils constituent une violation de notre législation. Tout se passe comme si le pouvoir qui, en principe, est tenu de respecter ses propres lois, se trouve au-dessus de cette loi par le fait d’un primat de l’autorité sur la légalité. Ainsi, quand il cède le droit à une entreprise étrangère d’acquérir la totalité du capital d’une entreprise nationale, comme dans le cas d’Alver, ou d’investir sans condition de partenariat, comme dans le cas de Sanofi, la sacro-sainte règle légale des 51/49 s’évanouit subitement.
    Il semble que notre pouvoir ne s’embarrasse même pas de transparence dans ses “gestes” à l’endroit de partenaires étrangers. Sans que l’on prenne la peine de l’expliquer, nous devons comprendre qu’ils sont toujours opportuns. C’est la conséquence d’une conception tutélaire du pouvoir. Et c’est cela l’autocratie.
    En Amérique, ces largesses sont perçues comme des actes de lobbying. Drôle d’effet de lobbying : quelques années plus tard, c’est Hillary Clinton qui, selon ses propres révélations, obtient de l’Algérie un marché de deux milliards de dollars pour General Electric !
    À propos de lobbying, l’on apprend qu’en soutien à la lutte des Sahraouis, l’Algérie déploie de grands efforts diplomatiques contre la tenue du Forum de Crans Montana à Dakhla. Ironie de l’Histoire, le président Bouteflika aura été d’une contribution décisive dans la notoriété de cet organisateur d’“évènementiels”. “À peine deux mois après son élection, Abdelaziz Bouteflika répond favorablement à mon invitation d'être l'hôte d'honneur du Forum annuel qui se tient dans le Valais suisse. C'est son premier voyage à l'étranger et il me le réserve. C'est un signe d'amitié qui ne trompe pas !” C’est ce qu’écrivait Jean-Paul Carteron, le président du Forum de Crans Montana, dans un récent article.
    Cinq mois après le Forum suisse, Bouteflika participe à une autre rencontre organisée par le même… Forum, à Monaco. Ce qui permet au même Carteron d’écrire dans le même article, fier de son exploit : “C'est une première ! Accueillir deux fois, à quelques mois d'intervalle, au Forum, un chef d'État de cette importance n'est pas évident ! Ce sera de nouveau un événement exceptionnel.” Cette fois, non plus, cette disponibilité ne semble pas avoir payé.
    Décidément, ce que l’on a perdu en personnalisant et en “peoplisant” la diplomatie, on ne l’a pas rattrapé en lobbying ! Le pouvoir algérien ne semble pas encore admettre qu’aujourd’hui, l’investissement diplomatique le plus sûr, c’est la démocratie.


    Liberté

  • #2
    l’investissement diplomatique le plus sûr, c’est la démocratie.
    POur moi, le mot démocratie ne veut plus rien dire je me demande bien si elle a un jour existé... les grandes nations se sont souvent révélées et développées grâce à l'éthique de ses élites...
    ?

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