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Présidentielle de 2007: Rachid Nekkaz, fils d’émigrés algériens

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  • Présidentielle de 2007: Rachid Nekkaz, fils d’émigrés algériens

    Il est l’un des «petits» candidats à la présidentielle de 2007 déclarés. Des hommes (surtout) et des femmes qui se présentent en dehors des grands partis politiques. D’origine algérienne, né dans une famille de 12 enfants, Rachid Nekkaz a grandi en banlieue, à Choisy-le-Roi, une cité populaire du sud de Paris.

    Après des études de philosophie et d’histoire à la Sorbonne, le jeune Nekkaz affiche une ambition pratiquement sans bornes. Il s’attaque, par exemple, dans un livre, au sujet sulfureux du scandale d’Eurotunnel. Il parvient à convaincre plusieurs chefs d’Etat — parmi lesquels l’Américain Bill Clinton et Jacques Chirac — d’accepter de répondre aux questions de plusieurs milliers de jeunes internautes et de faire de cette matière un autre ouvrage.

    C’est en 2002 qu’il a décidé de se jeter dans le bain de la politique à la suite du choc du résultat de l’élection présidentielle qui marque un summum de la crise de la démocratie : Le Pen est arrivé au deuxième tour, 14 millions d’électeurs se sont abstenus, et 3 millions de Français n’ont pas voté car ils n’étaient tout simplement pas inscrits sur les listes électorales.

    Fort d’une expérience associative déjà riche, Rachid Nekkaz, devenu chef d’une petite entreprise spécialisée dans la création de sites Internet, s’engage dans une bataille pour la citoyenneté qui le conduit en 2006 à se lancer dans la course de la présidentielle. Avec un programme parfois étonnant. Entretien.

    La Nouvelle République : Qu’est-ce qui vous a conduit à décider de vous présenter à la présidentielle de 2007 ?

    Rachid Nekkaz : Je suis engagé depuis longtemps pour la citoyenneté. J’ai créé une dizaine d’associations, j’ai fait des livres avec des jeunes, créé une entreprise pour être présent dans la vie économique, sociale, culturelle et politique du pays. Depuis 2002, je défends une proposition de loi pour l’inscription automatique sur les listes électorales : aujourd’hui, trois millions de Français n’ont pas de carte d’électeur. Après les élections de 2002, je me suis dit : «Il faut trouver une solution pour que tout le monde puisse avoir une carte d’électeur. J’ai donc fait déposer une proposition de loi à l’Assemblée nationale par un député UMP, un UDF et un PS et j’ai fait le tour de France des députés et des maires. J’ai réussi à avoir le soutien de 414 députés, toutes tendances politiques confondues, et de 2 417 maires. Normalement, cette loi aurait donc due être discutée à l’Assemblée et votée. Au début, Nicolas Sarkozy était d’accord, puis il y a eu un changement de position du ministère, aujourd’hui il ne veut pas que cette loi soit discutée. J’avais donc dit que si ça continuerait comme ça, je me présenterais à l’élection présidentielle. C’est ce que j’ai décidé en mars dernier pour mettre en lumière les dysfonctionnements de notre système démocratique. Depuis 2002, il y a eu plus de 3 300 propositions de loi qui ont été déposées à l’Assemblée et à peine six ont été discutées : cela montre que les députés n’ont pas de pouvoir. Il faut rééquilibrer les pouvoirs entre Parlement et gouvernement.

    Que proposez-vous ?

    Dès qu’une proposition de loi a le soutien d’une majorité de députés à l’Assemblée nationale, elle doit être automatiquement discutée. D’autre part, on a aujourd’hui des partis politiques trop puissants. Dans la réalité, ils ne représentent pas beaucoup : 30% de l’électorat. Je propose de supprimer le financement public des partis. Car cela a conduit à ce qu’ils n’écoutent plus les citoyens. A côté, il faut aider des candidats nouveaux : chaque candidat qui obtiendrait 5% de signatures des citoyens dans la circonscription obtiendrait un financement total de sa campagne électorale.

    Vous qui venez d’une banlieue populaire, que proposez-vous aux jeunes des cités ?

    Il y a trois problèmes. Education : il y a un fort taux d’échec scolaire. Logement : n’y a pas de mixité sociale. Emploi : il y a 40 à 50% de chômage dans ces quartiers. Pour moi, ce n’est pas sain de vivre dans une cité : mon objectif est de les détruire en 20 ans. Il faut construire des immeubles à taille humaine, et surtout développer la mixité, pour qu’il n’y ait pas 100% d’habitants d’origine étrangère ou de même condition sociale. Il s’agit de répartir les personnes vivant aujourd’hui dans les quartiers populaires sur l’ensemble du territoire national. Il y a beaucoup de logements vides en province. Il faut délocaliser logements, entreprises, services publics. Je veux favoriser cette délocalisation d’un point de vue fiscal et de charges sociales. Une loi oblige les villes à avoir 20% de logements sociaux minimum, mais on ne parle jamais des villes qui ont déjà plus de 60% de logements sociaux : je suis partisan de taxer celles-là aussi, il faut leur donner dix ans pour descendre à 30%. Je veux mettre en place aussi un prêt logement à taux zéro pour permettre sur 99 ans à quiconque d’être propriétaire. Il y a aussi un problème grave de discrimination dans l’emploi, le logement, etc. Je propose de mettre en place des tribunaux de lutte contre ces discriminations, qui prononceraient des peines pénales ou financières.

    Pensez-vous vraiment que les gens puissent croire à un tel programme ?

    Il y a aujourd’hui 17 millions de Français qui ne votent plus : ces gens-là ont des yeux, des oreilles, une réflexion, mais plus personne ne s’en occupe. Si vous cherchez à comprendre pourquoi ils ne votent plus, si vous les écoutez et s’ils voient que vous êtes différents, je ne suis pas un homme de parti, je suis libre. Après c’est une question de temps, de pédagogie.

    Pour l’emploi, que proposez-vous ?

    L’organisation de l’entreprise date du XIXe siècle : un patron et des salariés, qui sont un peu en esclavage, puisque le patron peut à tout moment vous mettre dehors. Pour avoir une économie moderne, il faut que tous ceux qui travaillent dans une entreprise aient le même intérêt et pour ça, je propose que tout le monde ait le statut d’actionnaire. En commençant par les plus en difficulté : les jeunes et les chômeurs. Je propose pour cela de mettre en place un prêt emploi à taux zéro : chacun peut demander à n’importe quelle banque un prêt équivalent à un an de salaire au Smic, à peu près 15 000 euros, qui ne pourra servir que pour postuler à un emploi dans une entreprise et être actionnaire de cette entreprise. Si celle-ci fait des bénéfices, il en aura une part en fonction de ses actions et cet argent-là, l’entreprise devra le garantir auprès d’une assurance : dans tous les cas, si la personne veut partir, on lui redonnera cet argent.

    Par ailleurs, je veux augmenter tout de suite le pouvoir d’achat des Français qui travaillent : je propose d’augmenter tous les salaires de 22%, en supprimant les charges sociales salariales, et en compensation du manque à gagner par l’Etat, d’augmenter la TVA de 3,5%. Mon but ? Créer un décalage important entre revenus du travail et revenus du social.

    De quels soutiens disposez-vous ?

    J’ai reçu la promesse de parrainage de plus de 500 maires (condition pour pouvoir se présenter à la présidentielle, ndlr).
    4 500 personnes ont adhéré dans toute la France à mon comité de soutien, distribuent des tracts. Je suis le seul candidat qui va, en personne, voir les maires pour solliciter leur parrainage. Pourquoi me fait-on confiance ? Parce que je suis apolitique. Je suis un citoyen engagé connaissant bien les problèmes du pays et qui développe une vision nouvelle. Je suis par exemple favorable à un gouvernement d’union nationale.

    Qu’entendez-vous par là ?

    Aujourd’hui, il y a de bonnes idées partout, il n’y a pas un camp qui aurait le monopole de la vérité. Je veux mettre en place un gouvernement avec des personnes de différentes tendances politiques, de droite, de gauche, du centre. Depuis 25 ans, aucun gouvernement n’a été reconduit, on passez de la gauche à la droite, et ainsi de suite. Quelque chose ne va donc pas. Je veux que pendant cinq ans, tous ceux qui ont vraiment envie que la France aille mieux, travaillent ensemble.

    Je reste étonnée par la confiance, l’optimisme, que vous manifestez
    J’ai confiance en ce pays, il a toujours étonné. Il y a eu des phases lentes et des phases de réveil. J’ai envie de participer à ce réveil de la France. On a des soutiens de partout. Les gens veulent participer. Je reçois entre
    50 et 200 mails par jour.

    Avez-vous maintenu des contacts avec les jeunes cités populaires ?
    J’ai créé le collectif «Banlieue respect» pendant la crise des banlieues de novembre 2005. J’ai monté une association intitulée «Je m’inscris en 2006, je vote en 2007», qui travaille à inscrire en direct les jeunes sur les listes électorales : on fait signer aux jeunes une procuration, on leur demande d’apporter une pièce d’identité, un justificatif de domicile. On a déjà inscrit 53 000 personnes comme ça.

    Que proposez-vous sur le sujet de l’immigration ?


    Je suis d’abord favorable à régulariser tous les sans-papiers, sans exception, avec un contrat signé entre le sans-papier et l’Etat, contrat d’un an renouvelable quatre fois. Au bout des cinq ans, la personne s’engage à retourner dans son pays d’origine ou un autre pays, avec une formation, un accompagnement durant ces cinq ans et surtout, la France s’engage à encourager les entreprises à investir dans les pays d’origine, Afrique noire et Maghreb. Deuxièmement, je suis partisan pour accorder la nationalité française à tous les étrangers vivant sur le territoire national depuis dix ans et qui ont un casier judiciaire vierge. Et pour ceux qui ne veulent pas la nationalité française, je propose de leur donner un droit d’avis consultatif à toutes les élections, des municipales à la présidentielle.

    Par la nouvelle République

  • #2
    j ai lu son programme et son analyse politique sort des sentiers battus ,je partage pas mal de ses convictions-

    je voterai sans aucun doute pour lui

    je crois que ce serait une bonne idee de faire en sorte que les forumistes vulgarisent son nom et sa candidature
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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