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Bagdad paralysée par un couvre-feu illimité

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    Bagdad était paralysée vendredi par un couvre-feu illimité au lendemain d'un attentat antichiite qui a coûté la vie à 202 personnes, l'attaque la plus sanglante depuis l'invasion américaine de l'Irak en 2003.

    La violence a cependant continué avec un triple attentat à la bombe qui a tué 11 personnes à Tall Afar au nord de Bagdad et la chute d'obus près du siège du Comité des oulémas musulmans dans la capitale sans faire de victime, selon cette association religieuse sunnite.

    Ce nouveau déchaînement de violences survient à quelques jours d'une rencontre du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avec le président américain George W. Bush qui sera en visite en Jordanie les 29 et 30 novembre.

    Selon un nouveau bilan fourni par une source médicale à Sadr City, bastion de la milice du chef radical chiite Moqtada Sadr, au moins 202 personnes sont mortes et 256 ont été blessées dans l'explosion de quatre voitures piégées et d'obus de mortiers jeudi dans ce quartier populeux de l'est de Bagdad. "Le bilan pourrait encore s'alourdir, de nombreux blessés étant dans un état grave", a précisé cette source.

    Les autorités, craignant des représailles et des attentats à l'occasion de la prière hebdomadaire, ont imposé un couvre-feu illimité dans la capitale et décidé la fermeture des aéroports de Bagdad et Bassorah (sud). Presque aucun véhicule ne circulait dans les rues de la capitale. A Sadr City, les services publics ont été autorisés à nettoyer les débris des explosions, alors que des tentes funéraires utilisées par les familles pour recevoir les condoléances ont fait leur apparition dans les rues malgré le couvre-feu.

    Les familles des victimes collectaient dans les hôpitaux les corps de leurs proches, puis devaient se rendre en convois et sous escorte de la police dans la ville sainte de Najaf, à 160 km plus au sud, pour les enterrer. De nombreux corps calcinés non-identifiés se trouvent encore dans les hôpitaux.

    "Ce crime est un grand danger pour la fraternité islamique et a été perpétré par des terroristes essayant de provoquer des dissensions pour briser cette fraternité", a réagi dès jeudi M. Maliki, lui-même chiite, qui a promis des compensations financières aux familles des victimes. Toutefois, un proche d'une victime à Sadr City qui n'a pas voulu donner son nom a déclaré: "le gouvernement ne nous protège pas et les Américains essayent de nous monter les uns contre les autres".

    Des gens en colère à Sadr City ont accusé les "Saddamistes", partisans du président déchu Saddam Hussein, et ceux de Hareth Dhari, chef du Comité des oulémas musulmans, d'être responsables des attaques. Le député kurde Mahmoud Othman a dit craindre que ces attentats ne "creusent davantage le fossé entre les communautés" chiite et sunnite.

    Le courant de Moqtada Sadr a, quant à lui, menacé de se retirer du gouvernement et du Parlement si M. Maliki maintenait sa rencontre avec M. Bush en Jordanie et si "les conditions de sécurité ne s'amélioraient pas". Le mouvement Sadr, qui compte 30 députés au Parlement et plusieurs ministres au sein du gouvernement d'union nationale de M. Maliki, a accusé l'armée américaine d'implication dans les attentats de Sadr City.

    "Les attentats ont coïncidé avec une panne du réseau téléphonique mobile et des survols intenses de l'aviation américaine, et cela est le signe d'une alliance entre les Takfiris (rebelles sunnites), les Saddamistes et l'occupant" américain, selon le communiqué.

    Le siège vide du courant de Moqtada Sadr à Baaqouba, au nord de Bagdad, a été dynamité dans la journée par des insurgés, selon la police. Quelques heures avant l'attaque, les forces irakiennes et américaines s'étaient rendues au même siège et avaient arrêté les cinq gardes du bâtiment, a-t-on précisé.

    Par Ammar KARIM -Courrier international
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