le 22/02 par liberté algerie
Des protagonistes libyens évoquent une médiation marocaine
Veut-on mettre l’Algérie hors jeu ?
Considérée comme l’initiatrice du dialogue interlibyen, seule solution politique à la crise secouant ce pays depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, l’Algérie est sur le point d’être mise hors circuit dans cette opération qui semble prendre une tournure inattendue avec cette révélation annonçant le Maroc comme médiateur.
À en croire les déclarations de deux députés libyens impliqués dans les discussions interlibyennes, une nouvelle réunion de dialogue sur l'avenir politique de la Libye doit se tenir la semaine prochaine au
Maroc, à l’invitation de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul). “Le groupe de la commission du dialogue au Parlement a été invité par l'ONU à un nouveau round de dialogue sur l'avenir politique du pays”, a indiqué à l’AFP Abou Bakr Beïra, membre du Parlement reconnu par la communauté internationale basé à l’est du pays.
Un ex-membre du Congrès général national (CGN), al-Chérif al-Wafi, qui avait participé à d'autres réunions de dialogue, a révélé, de son côté, que la rencontre en question est prévue en milieu de semaine prochaine au Maroc. Ainsi, le dialogue interlibyen s’exporte au Maroc, selon l’agence de presse turque Anadolu, qui cite des sources du Congrès national libyen (CGN). D’après cette source, une séance consacrée au dialogue interlibyen se tiendrait au Maroc à partir du 23 février suite à une demande de l’ONU. Jusqu’à preuve du contraire, aucune source onusienne n’a confirmé cette information. Les sources de l’agence Anadolu affirment que cette décision s’explique par les tensions qui ont émergé suite aux “frappes aériennes égyptiennes contre la ville de Derna”, et que la tenue de ce dialogue au Maroc a également pour but d’“appuyer le processus de dialogue et de barrer la route aux forces de la contre-révolution”. L’information est également rapportée par l’agence de presse chinoise Xinhua qui, citant un membre du Parlement libyen, affirme que “CGN a un accord de principe concernant l’offre de l’envoyé de l’ONU, Bernardino Leon, relative à l’organisation d’un nouveau round de discussions au Maroc”. Si cela venait à se confirmer, l’Algérie, qui a été l’un des premiers pays à avoir appelé à un dialogue inclusif entre les différentes parties libyennes, serait out, et c’est le Maroc qui prendrait le relais. Il faut rappeler que la position algérienne durant la révolution libyenne de 2011, qui a emporté Mouammar Kadhafi, marquée par un quasi-soutien à ce dernier, a eu pour conséquences que des parties libyennes ne voulaient point de la médiation algérienne, d’où la non-concrétisation de la tenue des rounds de négociations en Algérie. La récente intervention militaire égyptienne contre la branche Daech en Libye, à la suite de l’exécution des 21 coptes, aura également mis hors circuit Le Caire, désormais indésirable pour des parties libyennes prenant part au dialogue. C’est l’occasion saisie au vol par le Maroc, lui qui ne fait partie ni des pays voisins de la Libye ni de l’Union africaine, pour se frayer une place dans cette opération visant à rassembler les Libyens autour d’une même table. Connaissant les efforts fournis par Rabat pour saborder toutes les initiatives de la diplomatie algérienne dans tous les domaines, il ne faut pas être surpris que le Maroc tente d’exploiter une telle opportunité.
M. T.
mais aussi
le 05/03 par liberté algerie
À la veille d’une rencontre de médiation algérienne pour régler le conflit
Dialogue interlibyen : Rabat manœuvre contre Alger
Alors que l’Algérie s’efforce de ramener les parties libyennes à la table du dialogue afin de trouver une solution politique au conflit qui ronge ce pays depuis la chute du régime de Kadhafi, voilà que le Maroc s’implique dans ce processus engageant ainsi une guerre de leadership régional qui ne fera qu’aggraver la crise.
L’accord, paraphé le 1er mars dernier à Alger pour le règlement du conflit malien après plus de huit mois de négociations, ne semble pas être du goût de Rabat qui voit d’un très mauvais œil le retour de la diplomatie algérienne sur la scène africaine. Le soutien apporté par Paris, Washington et plusieurs pays de l’Union européenne à l’initiative algérienne et l’appel lancé aux autres parties à signer la plateforme d’Alger ont déstabilisé le voisin de l’Ouest qui constate que ses alliés optent de plus en plus pour l’Algérie en tant que pays pivot et stabilisateur dans la région. Le défilé des chefs d’État africains ces dernières semaines à Alger a d’autant plus confirmé l’importance du rôle de l’Algérie en tant que médiateur et facilitateur dans certains conflits qui rongent le continent et surtout la région sahélienne devenue le théâtre de troubles majeurs depuis le Printemps arabe. C’est dans cette perspective qu’il faudra analyser la nouvelle démarche marocaine. Alors que la médiation algérienne est en cours depuis plusieurs mois, soutenue en cela par la communauté internationale malgré certaines voix discordantes qui appellent à une intervention militaire, le Maroc lance une initiative dont le seul but est de torpiller les efforts d’Alger.
En recevant aujourd’hui plusieurs délégations libyennes, le Maroc ne fait qu’attiser la haine entre les composantes du conflit et éloigner la perspective d’un début de solution de la crise dont les conséquences affectent sérieusement la situation sécuritaire en Algérie surtout lorsqu’on sait que l’attentat contre le site gazier de Tiguentourine en janvier 2013 a été facilité par la proximité avec la frontière avec la Libye, un pays devenu le sanctuaire du terrorisme international. Alger veut ramener les parties libyennes à cesser les hostilités et amorcer un processus de règlement qui aboutirait à la mise en place d’une feuille de route politique, la formation d’un gouvernement d’union nationale, la construction des institutions et l’instauration de la paix civile.
Ce qui n’est pas une mince affaire lorsqu’on sait que le pays est livré aux milices et complètement atomisé avec deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche de Fajr Libya qui contrôle la capitale Tripoli, et l'autre reconnu par la communauté internationale qui siège à Tobrouk. En annonçant une réunion des parties libyennes dans les prochains jours à Alger, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a souligné que “la rencontre va réunir tous les leaders politiques et les chefs des partis politiques reconnus en Libye”, avant de relever que l’Algérie “a eu des contacts avec toutes les parties et reçu beaucoup d’acteurs libyens sans distinction, à l’exception des groupes terroristes reconnus comme tels par les Nations unies”. Pour Messahel, cette réunion est l’aboutissement d’un long processus. “Nous avons, durant ces dernières semaines, pour ne pas dire ces derniers mois, énormément investi, nous l’avons fait dans la discrétion la plus totale, nous avons reçu plus de 200 acteurs libyens à Alger”, a-t-il dit, avant d’ajouter : “Il y a eu des rencontres à Alger entre des ailes opposées, des rencontres secrètes qui parfois ont abouti à des accords signés entre les parties, et nous continuons à nous investir dans ce dossier.” La mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) qui a confirmé la tenue prochaine d’un premier round de dialogue en Algérie a également indiqué qu’une autre réunion se tiendra à Bruxelles et regroupera des représentants de municipalités dans le cadre du processus du dialogue interlibyen. La Manul a également convoqué une troisième réunion qui concernera les chefs de tribu et d'autres responsables de la société civile libyenne. Messahel a encore insisté qu’il n’y avait pas d’alternative à la solution politique, et qu’une intervention militaire “ne conduit à rien, pire, ses conséquences sont inconnues parce qu’on ne peut jamais savoir quand et comment elle se termine”. Une position que soutient un haut responsable de l’Otan qui a souligné hier à partir de Bruxelles que l’intervention militaire internationale de 2011 a été “une énorme erreur de la part de la communauté internationale et des Libyens”.
M T
Des protagonistes libyens évoquent une médiation marocaine
Veut-on mettre l’Algérie hors jeu ?
Considérée comme l’initiatrice du dialogue interlibyen, seule solution politique à la crise secouant ce pays depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, l’Algérie est sur le point d’être mise hors circuit dans cette opération qui semble prendre une tournure inattendue avec cette révélation annonçant le Maroc comme médiateur.
À en croire les déclarations de deux députés libyens impliqués dans les discussions interlibyennes, une nouvelle réunion de dialogue sur l'avenir politique de la Libye doit se tenir la semaine prochaine au
Maroc, à l’invitation de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul). “Le groupe de la commission du dialogue au Parlement a été invité par l'ONU à un nouveau round de dialogue sur l'avenir politique du pays”, a indiqué à l’AFP Abou Bakr Beïra, membre du Parlement reconnu par la communauté internationale basé à l’est du pays.
Un ex-membre du Congrès général national (CGN), al-Chérif al-Wafi, qui avait participé à d'autres réunions de dialogue, a révélé, de son côté, que la rencontre en question est prévue en milieu de semaine prochaine au Maroc. Ainsi, le dialogue interlibyen s’exporte au Maroc, selon l’agence de presse turque Anadolu, qui cite des sources du Congrès national libyen (CGN). D’après cette source, une séance consacrée au dialogue interlibyen se tiendrait au Maroc à partir du 23 février suite à une demande de l’ONU. Jusqu’à preuve du contraire, aucune source onusienne n’a confirmé cette information. Les sources de l’agence Anadolu affirment que cette décision s’explique par les tensions qui ont émergé suite aux “frappes aériennes égyptiennes contre la ville de Derna”, et que la tenue de ce dialogue au Maroc a également pour but d’“appuyer le processus de dialogue et de barrer la route aux forces de la contre-révolution”. L’information est également rapportée par l’agence de presse chinoise Xinhua qui, citant un membre du Parlement libyen, affirme que “CGN a un accord de principe concernant l’offre de l’envoyé de l’ONU, Bernardino Leon, relative à l’organisation d’un nouveau round de discussions au Maroc”. Si cela venait à se confirmer, l’Algérie, qui a été l’un des premiers pays à avoir appelé à un dialogue inclusif entre les différentes parties libyennes, serait out, et c’est le Maroc qui prendrait le relais. Il faut rappeler que la position algérienne durant la révolution libyenne de 2011, qui a emporté Mouammar Kadhafi, marquée par un quasi-soutien à ce dernier, a eu pour conséquences que des parties libyennes ne voulaient point de la médiation algérienne, d’où la non-concrétisation de la tenue des rounds de négociations en Algérie. La récente intervention militaire égyptienne contre la branche Daech en Libye, à la suite de l’exécution des 21 coptes, aura également mis hors circuit Le Caire, désormais indésirable pour des parties libyennes prenant part au dialogue. C’est l’occasion saisie au vol par le Maroc, lui qui ne fait partie ni des pays voisins de la Libye ni de l’Union africaine, pour se frayer une place dans cette opération visant à rassembler les Libyens autour d’une même table. Connaissant les efforts fournis par Rabat pour saborder toutes les initiatives de la diplomatie algérienne dans tous les domaines, il ne faut pas être surpris que le Maroc tente d’exploiter une telle opportunité.
M. T.
mais aussi
le 05/03 par liberté algerie
À la veille d’une rencontre de médiation algérienne pour régler le conflit
Dialogue interlibyen : Rabat manœuvre contre Alger
Alors que l’Algérie s’efforce de ramener les parties libyennes à la table du dialogue afin de trouver une solution politique au conflit qui ronge ce pays depuis la chute du régime de Kadhafi, voilà que le Maroc s’implique dans ce processus engageant ainsi une guerre de leadership régional qui ne fera qu’aggraver la crise.
L’accord, paraphé le 1er mars dernier à Alger pour le règlement du conflit malien après plus de huit mois de négociations, ne semble pas être du goût de Rabat qui voit d’un très mauvais œil le retour de la diplomatie algérienne sur la scène africaine. Le soutien apporté par Paris, Washington et plusieurs pays de l’Union européenne à l’initiative algérienne et l’appel lancé aux autres parties à signer la plateforme d’Alger ont déstabilisé le voisin de l’Ouest qui constate que ses alliés optent de plus en plus pour l’Algérie en tant que pays pivot et stabilisateur dans la région. Le défilé des chefs d’État africains ces dernières semaines à Alger a d’autant plus confirmé l’importance du rôle de l’Algérie en tant que médiateur et facilitateur dans certains conflits qui rongent le continent et surtout la région sahélienne devenue le théâtre de troubles majeurs depuis le Printemps arabe. C’est dans cette perspective qu’il faudra analyser la nouvelle démarche marocaine. Alors que la médiation algérienne est en cours depuis plusieurs mois, soutenue en cela par la communauté internationale malgré certaines voix discordantes qui appellent à une intervention militaire, le Maroc lance une initiative dont le seul but est de torpiller les efforts d’Alger.
En recevant aujourd’hui plusieurs délégations libyennes, le Maroc ne fait qu’attiser la haine entre les composantes du conflit et éloigner la perspective d’un début de solution de la crise dont les conséquences affectent sérieusement la situation sécuritaire en Algérie surtout lorsqu’on sait que l’attentat contre le site gazier de Tiguentourine en janvier 2013 a été facilité par la proximité avec la frontière avec la Libye, un pays devenu le sanctuaire du terrorisme international. Alger veut ramener les parties libyennes à cesser les hostilités et amorcer un processus de règlement qui aboutirait à la mise en place d’une feuille de route politique, la formation d’un gouvernement d’union nationale, la construction des institutions et l’instauration de la paix civile.
Ce qui n’est pas une mince affaire lorsqu’on sait que le pays est livré aux milices et complètement atomisé avec deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche de Fajr Libya qui contrôle la capitale Tripoli, et l'autre reconnu par la communauté internationale qui siège à Tobrouk. En annonçant une réunion des parties libyennes dans les prochains jours à Alger, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a souligné que “la rencontre va réunir tous les leaders politiques et les chefs des partis politiques reconnus en Libye”, avant de relever que l’Algérie “a eu des contacts avec toutes les parties et reçu beaucoup d’acteurs libyens sans distinction, à l’exception des groupes terroristes reconnus comme tels par les Nations unies”. Pour Messahel, cette réunion est l’aboutissement d’un long processus. “Nous avons, durant ces dernières semaines, pour ne pas dire ces derniers mois, énormément investi, nous l’avons fait dans la discrétion la plus totale, nous avons reçu plus de 200 acteurs libyens à Alger”, a-t-il dit, avant d’ajouter : “Il y a eu des rencontres à Alger entre des ailes opposées, des rencontres secrètes qui parfois ont abouti à des accords signés entre les parties, et nous continuons à nous investir dans ce dossier.” La mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) qui a confirmé la tenue prochaine d’un premier round de dialogue en Algérie a également indiqué qu’une autre réunion se tiendra à Bruxelles et regroupera des représentants de municipalités dans le cadre du processus du dialogue interlibyen. La Manul a également convoqué une troisième réunion qui concernera les chefs de tribu et d'autres responsables de la société civile libyenne. Messahel a encore insisté qu’il n’y avait pas d’alternative à la solution politique, et qu’une intervention militaire “ne conduit à rien, pire, ses conséquences sont inconnues parce qu’on ne peut jamais savoir quand et comment elle se termine”. Une position que soutient un haut responsable de l’Otan qui a souligné hier à partir de Bruxelles que l’intervention militaire internationale de 2011 a été “une énorme erreur de la part de la communauté internationale et des Libyens”.
M T
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