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Le dirham entre le marteau de l’euro et l’enclume du dollar

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  • Le dirham entre le marteau de l’euro et l’enclume du dollar

    Entre la fin de l’année 2014 et aujourd’hui, la parité s’installe entre le dollar et l’euro, les deux monnaies dans lesquelles se font majoritairement les opérations commerciales et financières mondiales. De même, les taux de change du dirham par rapport à chacune de ces devises convergent. En effet, le dollar, qui se changeait à 8,5 dirhams il y a quelques semaines, aujourd’hui est à 10, 20 dirhams alors que l’euro qui valait 11,4 Dh, a baissé à 10,20 également. Pour le dirham donc, la parité de changes entre l’euro et le dollar s’est déjà faite, quand sur les marchés internationaux on continue à y tendre sans qu’elle ne soit encore fixée.
    Incontestablement, la baisse de l’euro ne profite pas encore aux exportations des pays européens pour qui la croissance est encore au ralenti comme la France, l’Espagne et le Portugal. Il s’agit pourtant des pays avec qui le Maroc a le plus de relations économiques. Et même si c’était le cas, que les commandes de ces pays vers le Maroc affluent, étant donné que le dirham se renchérit vis-à-vis de l’euro, il n’est pas dit que nos exportations s’améliorent parce que l’on perd une partie de notre compétitivité prix avec la baisse de l’euro.
    D’autre part, vis-à-vis du dollar, il faut remarquer d’abord que le renforcement de la monnaie américaine se traduit par un affaiblissement du dirham et donc par un renchérissement du coût de nos importations de matières premiers libellées dans cette monnaie.
    Plus grave encore, la baisse du prix du baril, importante certes puisqu’elle de 40 % au moins, est rognée par l’appréciation du dollar par rapport au dirham, laquelle atteint les 15 %.

    L’économie marocaine pénalisée

    Ce qui est inquiétant, c’est que cette augmentation s’est opérée très rapidement et peut continuer sur son élan car ceux qui pensent que la parité entre l’euro et le dollar est un plafond peuvent se tromper. Le rééquilibrage entre ces deux monnaies est basé sur l’amélioration spectaculaire de la santé de l économie américaine qui affiche des chiffres qualifiés d’insolents par rapport à l’Europe comme une croissance de plus de 3,5% et un taux de chômage de
    5,5 % seulement, quand les économies européennes en sont à attendre les retombées des interventions de la BCE sur les marchés par les rachats obligataires pour voir un peu de lumière au bout du tunnel.
    En effet, si les taux d’intérêts ont baissé, encore faut-il que cela profite au refinancement des économies pour que la croissance reparte véritablement et durablement en Europe. Et, suivre la FED dans sa politique économique exige de prendre le temps de ses effets. Rappelons que la politique interventionniste de la FED a commencé dès le lendemain de la crise financière, ce qui veut dire dès 2008-2009.
    Pour revenir aux impacts de cette nouvelle configuration de change entre l’euro et le dollar, le Maroc doit impérativement corriger son panier de devises de référence qui est anormalement composé de 80 % en euros et 20 % en dollars, pour évoluer vers une situation plus révélatrice de l’équilibre entre ses importations et ses exportations. Il s’agit là d’une vision de la cotation du dirham qui vient d’être reconnue par le FMI dans son dernier rapport sur l’économie mondiale de janvier 2015. Celle-ci consiste à prendre en comptes les impacts positifs et négatifs de toute appréciation ou perte de valeur d une devise dans laquelle les importations ou exportations du Maroc s’expriment pour une évaluation plus juste de notre monnaie.
    Elle s’oppose donc à toute d’évaluation du dirham qui grèverait notre économie dans son ensemble.
    Sur cette base, le FMI considère que le dirham est correctement évalué en attendant de pouvoir passer à l’étape de l’ouverture totale des changes qui permettrait de mieux absorber les chocs extérieurs comme l’actuelle redéfinition de la force de l’euro et du dollar.
    Mais, en avril prochain quand le FMI fera sa consultation sur le système financier, FSAP, sa mission au Maroc sur la résilience des marchés financiers pourrait aboutir à d’autres recommandations plus radicales.
    Ce qui voudrait dire qu’il aurait considéré l’économie marocaine assez forte et ses réserves de change suffisantes pour laisser flotter le dirham ou passer à une totale liberté des changes.
    Or nous pouvons d’ores et déjà affirmer que l’heure n’est pas à ce genre de décisions


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