Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Nucléaire iranien : "Il y aura un accord et Israël doit s'y préparer"

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Nucléaire iranien : "Il y aura un accord et Israël doit s'y préparer"

    Mais il faut gagner une totale transparence sur tous les points", estime le professeur israélien Uzi Rabi alors que reprennent les discussions entre Téhéran et Washington. Interview.

    Uzi Rabi est directeur du Centre Moshe Dayan pour les Etudes moyen-orientales et africaines, spécialiste de l'Iran et des pays du Golfe. De passage à Paris à l'invitation de la FRS et de EIPA France, il revient, pour "l'Obs", sur la possibilité d'un prochain accord sur le nucléaire iranien et ses conséquences.

    Nous approchons de la date butoir du 31 mars pour un accord politique entre les 5+1 et l’Iran. Ce dimanche, John Kerry reprend les discussions avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. Que fera Israël en cas d’accord ?

    - Nous n’avons pas beaucoup d’options. Tout d’abord, si c’est un accord où toute la scène internationale est impliquée et qu’il prévoit une totale transparence du programme nucléaire iranien, et bien il interviendra ! Israël doit s’y préparer. Car alors une option militaire sera totalement hors de propos.

    Clairement, ce que peut faire Israël, c’est avancer le fait qu’en cas d’accord, la transparence totale, complète, doit être faite sur tous les points, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui : sur les missiles, les centrifugeuses, la recherche… Tout sans aucune limite doit être accessible aux inspecteurs. Si nous gagnons cette totale transparence, cet accord sera bon en fait.

    Or, je ne suis pas certain que nous allions dans cette voie. C’est pour cela que nous avons un problème.

    Que pensez-vous de la deadline de la fin juin pour trouver un accord global ? Est-elle réaliste ?

    - Je pense qu’elle sera repoussée. Cela ne veut pas dire que l’accord n’est pas prêt à être signé, simplement que les gens ne sont pas encore assez compréhensifs pour le faire. Mais il y aura bel et bien un accord conclu. Simplement, peut-être pas en juin. C’est une stratégie "pas à pas".

    Pensez-vous que la crise née entre Israël et les Etats-Unis soit profonde ?

    - C’est une crise. Mais une crise Netanyahou versus Obama. Je crois fermement que les liens entre les Etats-Unis et Israël sont profonds et solides parce qu’Israël est une démocratie. Et depuis que ces liens existent, soulignons que nous sommes soutenus financièrement et militairement par les Américains. Nous avons donc un compte chez eux, un compte chez un pays qui fait ce qu’il veut. Nous devons réaliser que ce sont eux qui nous soutiennent et non le contraire.

    D’un autre côté, cela ne veut pas dire que nous sommes contraints d’aller toujours plus loin à leur côté, surtout quand nous pensons qu’ils ont tort. Mais je crois que cette relation est vraiment très forte. Ce président et ce Premier ministre ne resteront pas aux commandes éternellement et il y aura des jours meilleurs. Une seule ombre vient en fait assombrir ce tableau, celle des Printemps arabes. En effet, ces révolutions ont prouvé une chose fondamentale : vous ne pouvez compter sur personne. Beaucoup en Israël commentent : "regardez ce qui s’est passé pour Moubarak, les Etats-Unis l’ont lâché". Cela ne contredit pas le fait que nous devons garder de bonnes relations avec cette superpuissance. Mais nous devons aussi garder à l’esprit que nous évoluons dans un nouveau Moyen-Orient dans lequel nous devons rester prudents : nous sommes très forts militairement, mais cela ne nous amènera pas l’immunité. Nous devons savoir comment utiliser cette force mais aussi notre intelligence.

    Nous ne pouvons pas rejeter le régime iranien, nous ne pouvons pas faire quelque chose qui changerait la donne du tout au tout. Personne ne le peut. Encore moins Israël. Nous devrions alors faire nôtre cette devise que chacun fait sienne au Moyen-Orient : l’ennemi de mon ennemi est mon meilleur ami.

    Dans ce nouveau Moyen-Orient en recomposition, l’Iran est-il la nouvelle grande puissance ?

    - Je dirais plutôt qu’il y a désormais trois Etats qui sont relativement forts et vont devenir dominants et influents dans les affaires régionales : l’Egypte, la Turquie et l’Iran. Et dans ce trio l’Iran est le plus ambitieux. L’Iran est plutôt intelligent et sera bientôt, en cas d’accord, équipé d’éléments qui lui donneront encore plus d’influence dans la région : une potentielle capacité nucléaire et, grâce à la fin des sanctions et la reprise des affaires, un plus grand pouvoir économique. Ces trois pays sont dans une sorte de confrontation pour la domination de la région, même si l’Egypte, minée par sa situation économique est moins dans la partie. Mais l’Iran est le plus ambitieux dans ce jeu, il a le plus d’appétit et pousse ses pions en Syrie, au Liban, en Irak et même au Yemen. Surtout, j’ai souvent remarqué que les Iraniens étaient rapides à comprendre les évolutions en cours et à s’y adapter. Ils savent employer au mieux ce que produit le Moyen-Orient. Ils sont définitivement les mieux placés pour prendre le lead.


    l'obs

  • #2
    Je ne vois pas comment les USA peuvent refuser cet accord.

    L'Irak est devenue une province iranienne.

    Et la Syrie aussi.

    Reste plus qu'à signer.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

    Commentaire

    Chargement...
    X