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FRANCE: 30 ans de PIB par habitant : de la croissance à la grande panne

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  • FRANCE: 30 ans de PIB par habitant : de la croissance à la grande panne

    Comment a évolué le PIB par habitant, c'est-à-dire la richesse moyenne créée chaque année par chaque français.

    Le début des années 90 commence bien mal

    Après une période florissante où la croissance par habitant avait approché 3% l'an, la dynamique se brise sur la crise de 1991-1993. Il faut insister ici sur la convergence de deux facteurs.

    D'abord un contexte extérieur délétère avec le contrecoup de la guerre du Golfe et du choc pétrolier sur la croissance mondiale.
    Ensuite, la remontée rapide des taux d'intérêt : la réunification allemande a en effet provoqué une tension sur le marché de la dette.
    Les entreprises, qui sortent de l'euphorie d'investissement de la fin des années 80 sont très endettées, et prises à contrepied : leur marge opérationnelle est alors siphonnée par des frais financiers très élevés. La conséquence, ce sont des défaillances en chaîne, l'exigence de resserrer la gestion d'urgence, et surtout de se désendetter.

    Le chômage s'envole de 30% en trois ans. La France et les Français s'appauvrissent.

    La reprise

    La reprise va être lente et laborieuse, dans un contexte d'éclatement du système monétaire européen qui déstabilise la compétitivité française. A cela s'ajoute la décision d'Alain Juppé d'augmenter de 2 points le taux TVA en août 1995, ce qui va freiner la consommation.

    Une mesure pénalisante prise dans le cadre des accords Maastricht dans la ligne droite des politiques de rigueur qui mènent à l'euro.

    Bilan de cette période 1990-1996, le PIB par habitant évolue péniblement de 0,9% par an. C'est peu comparé aux 2,8% de la période 1985-1990.

    Le vrai redémarrage

    Le redémarrage, le vrai, intervient en 1997. Tous les indicateurs repassent alors au vert : baisse des taux d'intérêt, dépréciation de l'euro, reflux simultané du prix des matières premières, du baril du pétrole, redécollage de la consommation, exubérance financière de la « nouvelle économie ».

    Le compteur s'affole et indique +3,5% en 2000, la meilleure performance depuis 1989 !

    La France et les Français s'enrichissent à nouveau. Le taux de chômage reflue sous les 9 puis 8%. Les finances publiques s'assainissent. L'opposition de l'époque va jusqu'à demander au gouvernement de restituer la « cagnotte aux français ». Lionel Jospin baisse la TVA d'un point.

    Après la bulle internet en 2001

    Mais on va vite déchanter avec l'éclatement de la bulle internet en 2001. Les marchés actions chutent brutalement. Les séquelles de la crise financière vont se transmettre à l'économie réelle pendant deux ans.

    A partir de 2003 va s'ouvrir une nouvelle phase avec la détente des taux d'intérêt. La bourse remonte. Mais surtout, les prix de l'immobilier, qui avaient atteint un point bas en 1997, se mettent à flamber. S'ouvre une période marquée par les effets richesses, tandis que sous la présidence Chirac la politique économique soutient en priorité la consommation. Jusqu'à 2008, c'est l'euphorie qui va se briser sur la crise financière venue des Etats-Unis.

    La croissance française plonge

    Le PIB par habitant chute de près de 4% en deux ans. Du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale ! Grâce à des mesures concertées de stimulation de la demande dans les pays avancés, et notamment en France sous la présidence Sarkozy, une reprise se profile dés 2010.

    Les pouvoirs publics allègent la barque fiscale des ménages pour soutenir la consommation : défiscalisation des heures supplémentaires, versement de primes exceptionnelles. Mais c'est le chant du cygne. Les déficits publics explosent et la zone euro s'impose une politique de purge, qui va être particulièrement sévère au sud de l'Europe.

    La croissance rechute

    C'est le « double deep » que craignaient certains économistes. Le PIB par habitant recule de nouveau. Certes l'érosion est lente, mais elle est continue. Fin 2014, le PIB par habitant est retombé au niveau de 2006 : c'est presque une décennie de perdue.

    On peut se demander ce qui se serait passé si les gouvernements successifs de Sarkozy et de Hollande avaient accepté de s'administrer les mêmes mesures d'austérité drastiques que les pays du sud.


    la tribune
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