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Perturbateurs endocriniens : vous ne verrez plus votre maison de la même façon

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  • Perturbateurs endocriniens : vous ne verrez plus votre maison de la même façon

    14 mars 2015 / Lorène Lavocat (Reporterre)



    Dans Perturbateurs endocriniens, la menace invisible, François Veillerette et Marine Jobert tirent la sonnette d’alarme : nous vivons un empoisonnement généralisé. En cause, ces infimes produits toxiques, omniprésents dans notre environnement.


    « Nous baignons dans une soupe chimique généralisée qui nous détraque », explique Marine Jobert. La journaliste vient de publier avec François Veillerette, porte-parole de l’association Générations futures, un livre noir, une sorte de polar où le crime semble parfait, les coupables restant dissimulés. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une fiction. Le titre : Perturbateurs endocriniens, la menace invisible.
    120 pages qui perturbent le lecteur. « Nous avons voulu écrire ce que la science nous hurle depuis vingt-cinq ans », précise la journaliste. « Ces substances chimiques sont dangereuses, le monde dans lequel nous vivons est contaminé de manière lourde et durable. » Bisphénol, parabènes, biocides, retardateurs de flamme… Tous les jours, nous utilisons des produits chargés de substances toxiques, soupçonnées de favoriser cancers, diabète, et autres maladies de la reproduction.



    « Ils se trouvent dans l’air que nous respirons, les aliments que nous mangeons, l’eau que nous buvons, dans les habits et les cosmétiques que nous utilisons chaque jour. » Et pourtant, peu d’entre nous ont conscience de leur contamination.
    Tourmente chimique

    Pour Marine Jobert, le déclic est arrivé lors de sa grossesse. Soucieuse de protéger son enfant à naître, elle a lu des ouvrages sur les produits chimiques... et ce fût la stupéfaction. Elle a découvert un « monde pris dans une tourmente chimique ». Nous vivons entourés de produits chimiques qui embrouillent et contaminent notre système hormonal. « J’ai fait des cauchemars pendant des semaines, puis j’ai perdu mon insouciance, et j’ai changé ma perception du monde. »



    Malgré un ton alarmant, le livre n’est pas un cri de désespoir. « Découvrir l’existence des perturbateurs endocriniens est une chance », expliquent les auteurs en préambule. « Car comment se prémunir contre quelque chose dont on ignore tout, à commencer par son existence ? » Etudes et rapports scientifiques à l’appui, pas question pour eux de sombrer dans la paranoïa.
    Au fil des pages, ils décortiquent donc cette « soupe toxique », décryptent un désordre chimique global, questionnent l’inaction politique de ces dernières années. Car la catastrophe sanitaire, qui coûterait plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe, ne date pas d’hier.
    La première étude sur l’impact des produits chimiques sur la santé des animaux remonte à 1991. Dès 2005, des chercheurs découvrent près de 300 molécules, dont plusieurs poisons, dans les corps chétifs de dix bébés états-uniens. Et pourtant, « la dangerosité de ces substances reste ignorée de manière sidérante par les pouvoirs publics », s’exclame Marine Jobert.
    Epopée anti-démocratique

    A qui la faute ? Les auteurs décrivent comment les lobbys de l’industrie chimique sont parvenus à minimiser les risques, semer le doute et détricoter les réglementations. « La menace est invisible car les perturbateurs endocriniens ne se voient pas, mais elle est aussi invisible dans les débats publics », observe la journaliste.




    « Nous assistons à une épopée anti-démocratique », ajoute François Veillerette. Générations Futures a d’ailleurs porté plainte l’an dernier contre le ministre Stéphane Le Foll pour « mise en danger de la vie d’autriui. » En cause, son manque de réactivité (et d’activité) quant à la réduction des pesticides.
    Si le chapitre sur la question des lobbys semblera à certains peu fourni, le livre se clôture sur une série de conseils « d’hygiène chimique ». Munis d’un sac poubelle et « d’une dose de bonne humeur », les lecteurs sont invités à faire le vide dans leurs placards. Fini le gel douche industriel, exit la bouilloire en plastique et gare aux coussins ! En quelques lignes, les auteurs transforment votre nid douillet en enfer toxique. Une chose est certaine, vous ne verrez plus votre maison de la même manière.
    Bref, on achève la lecture du livre plutôt déprimé, un poil résigné, et surtout franchement scandalisé, mais muni des outils pour combattre ce fléau invisible.





    Source : Lorène Lavocat pour Reporterre
    Dernière modification par Gandhi, 16 mars 2015, 09h59.
    Rebbi yerrahmek ya djamel.
    "Tu es, donc je suis"
    Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

  • #2
    Perturbateurs endocriniens, une bombe à retardement allumée par les lobbies industriels

    Annonciateurs d’une crise sanitaire de grande ampleur, les perturbateurs endocriniens s’imposent comme un enjeu politique majeur mais peinent à être règlementés. En cause, le poids des intérêts industriels qui cultivent le doute quant à leur définition.

    Ils sont partout. Dans votre dentifrice, sur votre ticket de caisse, parmi les jouets de vos enfants, imprégnés dans les vêtements que vous portez… Ils accompagnent la plupart de vos repas puisqu’ils emplissent les contenants alimentaires et constituent certains des pesticides qui finiront dans votre salade ou votre verre de vin. Ils suivent peut-être même vos partenaires sexuels les plus réguliers, balisant toutes les étapes de votre vie intime, comme l’avait montré Générations Cobayes au printemps dernier.

    Inutile d’ailleurs de songer aux médicaments pour s’en purger, on en retrouve également dans plusieurs d’entre eux. Vous êtes donc cernés, exposés de manière quotidienne et invisible. Par qui ? Les perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques de synthèse, étrangères à l’organisme humain, qui composent nombre de produits de la vie courante.

    Leur production a explosé en quelques décennies, leur utilisation étant intrinsèquement liée au phénomène d’industrialisation sur lequel repose le confort moderne : matières plastiques, pharmacie, cosmétiques, pesticides agricoles, etc.

    Une lente prise de conscience

    Bisphenol A, parabènes, phtalates, et autres molécules chimiques de ce type dérèglent le système hormonal en déséquilibrant ses fonctions de base. Et les effets commencent à être clairement identifiés. Il y a moins d’un an, André Cicolella recensait pour Reporterre la liste des impacts connus : « Cancer du sein et cancer de la prostate, cancers hormonaux-dépendants, diabète et obésité, maladies cardiovasculaires, troubles du comportement, comme l’hyperactivité de l’enfant, trouble de la fertilité, baisse de la qualité du sperme, abaissement de l’âge de la puberté », les conséquences sanitaires sont dramatiques.

    L’alerte a été lancée dès 1991 par un collectif de scientifiques qui, réuni autour de Theo Colborn, a inventé le terme de « perturbateurs endocriniens » à l’occasion de la conférence de Wingspread. Depuis, la mobilisation progresse : les études scientifiques sur le sujet se multiplient, les ONG s’emparent de la problématique, des manifestations comme la Greenpride voient le jour afin d’y sensibiliser le grand public, les institutions mettent en place des dispositifs tels que la Stratégie Nationale contre les Perturbateurs endocriniens tandis que la Région Ile-de-France les consacrait « grande cause régionale 2013 ». Le terme a même fait son entrée dans l’édition 2013 du Petit Robert.

    Ce lobbying a permis d’obtenir quelques règlements d’interdiction parmi lesquels celle du Bisphenol A (BPA) dans les biberons, votée en 2010. Mesure prolongée d’une loi en décembre 2012 qui interdit toute présence de BPA dans les contenants alimentaires à compter du 1er janvier 2015.




    Le retard de la règlementation européenne

    Mais l’encadrement des perturbateurs endocriniens reste insuffisant. Dans le plan Cancer présenté en février dernier, comme lors des deux dernières Conférences Environnementales, cet enjeu de santé environnementale semble relégué au second plan, voire évacué des débats.

    Dans une tribune publiée l’année dernière, trois conseillers régionaux exhortaient ainsi le gouvernement à ne pas « oublier les perturbateurs endocriniens ».

    Pour François Veillerette, l’un des signataires, par ailleurs fondateur et porte-parole de l’association Générations Futures qui s’intéresse de près au sujet, « c’est à l’Europe de donner le ‘‘la’’ en matière de réglementation sur les perturbateurs endocriniens ». Député EELV, Jean-Louis Roumégas confirme cette responsabilité : « Ce dossier doit impérativement être traité à l’échelle communautaire car il a des implications sanitaires, environnementales, industrielles et commerciales, autant de sujets qui relèvent du marché intérieur » écrit-il en synthèse de son rapport d’information sur la stratégie européenne en matière de perturbateurs endocriniens.

    « Or la stratégie européenne ad hoc, qui date de 1999, est devenue obsolète au regard des progrès scientifiques enregistrés depuis lors » poursuit-il. Il se réfère au rapport Kortenkamp, publié en 2012. Sur la base de celui-ci, un autre rapport a été présenté l’année suivante par l’eurodéputé suédoise Asa Westlund, proposant une feuille de route à la Commission Européenne.
    En mai 2013, une centaine de chercheurs internationaux a signé la Déclaration de Berlaymont pour enjoindre celle-ci à agir. « Une initiative sans précédent » selon Michèle Rivasi, députée européenne et corapporteure du rapport Westlund.

    Mais le travail règlementaire reste dans l’impasse. La Suède aurait menacé il y a quelques mois d’attaquer la Commission européenne en carence pour son inaction dans le domaine. En cause, le non-respect des règlements biocides (528/2012) et pesticides (1107/2009) qui prévoyaient l’adoption d’une définition opérationnelle avant la fin 2013.

    L’impossible définition ? La stratégie des lobbys

    En cause, donc, la publication de critères de définition des perturbateurs endocriniens censés ouvrir la voie à une interdiction de ces substances. Mais sans définition, pas de règlementation. Or les intérêts industriels sont bien réels sur un marché des perturbateurs endocriniens qui représente plusieurs millions d’euros…

    Dans Endoc(t)rinement, brillante enquête de deux ans rediffusée récemment sur France 5, Stéphane Horel met à jour la bataille d’influence qui paralyse les prises de décisions à Bruxelles. Derrière l’affrontement entre la Direction générale de l’Environnement, à qui incombe la responsabilité d’établir ce travail de définition, et les autres DG concernées (Industrie, entreprises et santé-consommation), se joue l’instrumentalisation de la science : en suscitant le doute par la contestation des résultats scientifiques faisant autorité, quelques experts aux conflits d’intérêt mal dissimulés parviennent à ralentir le processus.
    Le parallèle peut être éabli avec la stratégie de l’industrie du tabac dans les années 1950, lorsqu’elle avait entrepris de remettre en cause le lien entre la cigarette et le cancer du poumon : gain de temps et influence exercée sont les mêmes. Michèle Rivasi a ainsi dû attendre cinq mois avant que la Commission européenne ne réponde à la lettre qui l’interpellait, pourtant signée par plusieurs parlementaires.

    Interrogée par Reporterre, Mme Rivasi estime que « la stratégie de lobbying qui s’exerce en faveur des perturbateurs endocriniens est similaire en termes d’efficacité et d’importance à ce qui se joue dans le domaine du nucléaire ou de l’agro-business ». Les résultats en attestent : avec plusieurs mois de retard, la Commission européenne a publié en juin une « feuille de route » concernant les critères d’identification…

    Il y a pourtant urgence. Et ce d’autant plus dans un contexte où continue de se négocier dans la plus grande opacité le traité de libre-échange dit « Tafta » qui pourrait alors voir l’Europe, en l’absence totale de règlementation, inondée de produits contenant des perturbateurs endocriniens…

    Source : Barnabé Binctin pour Reporterre
    Dernière modification par Gandhi, 16 mars 2015, 10h05.
    Rebbi yerrahmek ya djamel.
    "Tu es, donc je suis"
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    • #3
      Avec toutes les cochonneries des industries empoisonnantes et mortelles occidentales, je trouve bizarre que les partis écologistes ne manifestent pas contre toutes ces conneries, ils devraient ne jamais quitter la rue au lieu de rester au chaud dans leurs bureaux soit disant à rédiger des rapports et émettre des critiques vainement depuis des décennies.

      Plus drôle que cela, c'est le fait qu'ils soient associés des partis capitalistes tel que le PS, ils participent même à les élire.
      Rebbi yerrahmek ya djamel.
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      • #4
        Aliments irradiés, mauvaises ondes dans nos assiettes ?

        http://www.france5.fr/emission/alime...-03-2015-16h10
        Rebbi yerrahmek ya djamel.
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        • #5
          Faut pas abuser quand même , si on n'utilise plus l'industrie chimique de synthèse alors autant vivre comme les amish !

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          • #6
            Ils citent pas quels sont ces perturbateurs endocriniens .. ou je les ai rate ??
            J'ai fait un travzil dans ce sens.. de ces perturbateurs on fait le materiel medical meme le medicaments sous formes de gelules .. donc on peut pas y echapper ..

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