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En Algérie, "le lobby pétrolier a verrouillé les portes des énergies renouvelables"

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  • En Algérie, "le lobby pétrolier a verrouillé les portes des énergies renouvelables"

    Dernière modification : 20/03/2015
    Bien que la contestation contre le gaz de schiste ne cesse de prendre de l’ampleur à In Salah, le gouvernement algérien fait la sourde oreille. Pour le Dr Moussa Kacem, les craintes de la population sont pourtant fondées.

    C’est une petite ville perdue au milieu du désert algérien, à environ 1 200 km au sud d’Alger. In Salah est devenue aujourd’hui, à son corps défendant, le fer de lance de la lutte contre le gaz de schiste. Presque chaque jour, sous un soleil de plomb, nombre de ses 32 000 habitants manifestent pacifiquement sur la place centrale de la ville baptisée "Maidan essomoud" (place de la résistance) contre ce qu’ils considèrent comme un désastre écologique annoncé.
    Les opposants redoutent notamment que ce procédé, qui consiste à créer des fissures souterraines et y infiltrer un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques, pour extraire le gaz capturé dans la roche, pollue les eaux du sous-sol saharien. Un trésor inestimable dans le désert.
    À quelques encablures de la ville, Halliburton, une multinationale américaine, est en charge du premier forage d’exploration en Algérie. Cette phase débouchera-t-elle fatalement sur l’exploitation ? C’est en tous cas ce que craignent les habitants d’In Salah. Car d’ici une quinzaine d’années tout porte à croire que la manne pétrolière qui fait vivre la population algérienne et représente la moitié des recettes en devises et les deux tiers du budget de l’État, sera réduite à peau de chagrin.
    Tout comme l’Égypte, l’Algérie devra alors à son tour importer des hydrocarbures. Un comble pour le sixième exportateur mondial de gaz et le dixième de pétrole brut en 2013. Pour le gouvernement algérien le virage énergétique n’est donc pas une option. C’est un "don de Dieu", a affirmé le président Bouteflika, le 24 février dernier à l’occasion du 44e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures
    Le 1er juin 2014, dans la même ferveur divine, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait lancé en présentant le plan d’action du gouvernement à l’Assemblée nationale populaire algérienne, que "ce serait un péché de ne pas exploiter le gaz non conventionnel, car on mettrait l’avenir des générations futures en péril".
    Le gouvernement cèdera-t-il à la pression ? Rien n’est moins sûr. Pour le Dr Moussa Kacem, maître de Conférences à l'université d'Oran, expert en environnement, mines et carrières, les risques écologiques sont bel et bien réels et la population d’In Salah ne pliera pas. Entretien.

    France 24 : Quelles sont les réserves algériennes en gaz de schiste ?

    Dr Kacem : Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), l’Algérie dispose de 4 940 trillions de pieds cubes (TCF) de réserves de gaz de schiste, dont 740 TCF sont récupérables sur la base d’un taux de récupération (TR) de 15 [qui mesure la partie du gisement techniquement extractible, NDLR]. Cependant, ces chiffres ne veulent absolument rien dire. Cela reste assez théorique puisque ces données sont inspirées de calculs fictifs [modèles mathématiques, NDLR] non basés sur des données de terrain fiables. Pour calculer les réserves algériennes, il faudrait disposer de données de terrain et de laboratoires recueillies dans le cadre de plusieurs études géologiques, essentiellement de la diagraphie [géophysique appliquée]. À l’inverse, les États-Unis et le Canada, où des milliers de puits ont été forés, ont une base de données assez importante pour pouvoir évaluer leurs réserves. Dans le cas algérien, seulement deux puits ont été forés, ce qui implique une rareté de données fiables pour pouvoir faire les bons calculs de réserves réelles.
    L’Algérie est-elle un terrain d’expérimentation pour la France où l’exploitation reste pour l’instant interdite ?
    Les Américains ont eu la plus grosse part du gâteau pour ce qui est de l’exploration et voire même de l’exploitation des huiles de schiste au Sahara. Les Français, eux, ont eu la part du marché concernant l’expérimentation et les essais pétro-physiques des forages. En revanche, ils ont l’avantage d’être payés pour ces essais qui leur serviront davantage, puisqu’ils pourront à l’avenir les appliquer, en cas de succès, sur le territoire français.
    Quels sont les risques et les conséquences de l’exploitation du gaz de schiste ?
    Il y a une trentaine de méfaits tant sur le plan de l’écosystème que sur le plan de la santé humaine. Citons à titre d’exemple, les fuites de gaz notamment de méthane, les contaminations des nappes phréatiques et des terres agricoles. Les remontées des radionucléides et des bactéries [immortelles] enfouies depuis des centaines de millions d’années contribuent également à la dégradation des écosystèmes et de la santé des populations. La fracturation hydraulique ou 'fracking' pourrait impliquer l’accentuation des fissures et failles par le jeu des séismes de magnitude 4,5 à 5 degrés sur l’échelle de Richter. La remontée des gaz comme le méthane engendre non seulement une pollution dite atmosphérique, mais elle contribue également à l’augmentation de la température moyenne, ce qui impliquerait un type de réchauffement climatique bien particulier. L’impossibilité de traitement des eaux et boues résiduaires générées par les multiples [à peu près 500, sinon plus] produits chimiques utilisés dans le forage de gaz ou de pétrole de schiste [hydrocarbures non conventionnels] crée toutes les conditions de mort massive d’animaux et de plantes riveraines des bassins de récupération à l’air libre des produits en question.
    La menace sur les réserves en eau figure parmi les principales préoccupations des populations mobilisées contre le gaz de schiste. Est-ce légitime ?
    Il y a une double menace : l’extraction abusive de grandes quantités d’eau où un seul puits exigerait de 15 à 20 000 m3, ce qui représente le volume d’une dizaine de piscines olympiques ; et la contamination des eaux. La naphtaline, que l’on retrouve dans les eaux de rejet de la fracturation hydraulique, peut, même à de très faibles pourcentages, contaminer de grands volumes d’eau.
    Pourquoi l’Algérie ne mise-t-elle pas sur les énergies renouvelables ?
    En Algérie, le lobby pétrolier est très fort, ce qui lui a permis de verrouiller complètement les portes des énergies renouvelables. L’alternative au pétrole ou transition énergétique ne peuvent être envisagées qu’avec des groupes clairvoyants qui possèdent une stratégie d’avenir. L’Algérie dispose d’énormes atouts énergétiques renouvelables (solaire, éolien, géothermique etc.) mais n’arrive toujours pas à concevoir une voie alternative en matière d’énergie.
    On parle d’exploration mais sait-on si la fracturation hydraulique a commencé ?
    On a toujours recours à l’hydro-fracturation, et que ce soit pour les activités d’exploration qui constituent des tests de productivité, que ce soit celles qui ont trait à l’exploitation où l’action consiste à récupérer les huiles du gisement ciblé. Donc les mêmes conséquences et méfaits pourront être engendrés sur l’environnement et la santé des populations.
    Pensez-vous que le mouvement de contestation va s’essouffler ? Comment expliquer la mobilisation d’In Salah ? Le reste de la population algérienne est-elle solidaire ?
    Si le mouvement de contestation a dépassé les 72 jours de résistance à In Salah, cela signifie que les populations sont décidées à ne pas faire marche arrière. Pour preuve, samedi dernier, le 14 mars, la ville d’Ouargla a pris le relais en permettant par la même occasion de désenclaver le "ghetto" d’In Salah. Aujourd’hui, les premiers groupes de contestation commencent à faire leur apparition à Alger. Il ne faudra pas s’étonner que d’ici quelques mois, la "milliouniya" [manifestation massive, NDLR] quitte Ouargla pour aller dans une autre grande ville, plus stratégique du point de vue de l’impact médiatique et de la mobilisation.
    france24

  • #2
    Un scientifique qui débite autant de bétises, je serais responsable de son université, je le ferai passer devant ses pères, pour vérifier ses connaissances...

    A son age, ce scientifique auto désigné d'expert, aurait du etre capable au moins du degré professoral, que ses collègues ont obtenus, par le travail, la recherche et les publications. Au contraire, il a préféré la voie de l'action associative pour l'environnement, tout à son honneur, mais qui ne permet pas d'atteindre une respectabilité scientifique...

    Une intervention significative :

    Dernière modification par ott, 21 mars 2015, 09h57.
    Othmane BENZAGHOU

    Commentaire


    • #3
      devant ses pères


      et ses mères par la même occasion

      Commentaire


      • #4
        Certainement pas devant ses frères ennemis, qui l'avaient déjà identifiés depuis quelques années....
        Othmane BENZAGHOU

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