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«Stratégie Afrique» du Maroc

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  • «Stratégie Afrique» du Maroc

    Faire de l’Afrique un véritable relais de croissance pour l’économie nationale -


    Dans cette perspective, une réelle stratégie doit être mise en place. Elle doit être basée à la fois sur une transformation de la vision institutionnelle du partenariat Maroc-Afrique et une évolution dans les modes d’action de nos entreprises.

    Dans cette perspective, une réelle stratégie doit être mise en place. Elle doit être basée à la fois sur une transformation de la vision institutionnelle du partenariat Maroc-Afrique et une évolution dans les modes d’action de nos entreprises.

    1. L’évolution nécessaire de la vision institutionnelle du partenariat Maroc-Afrique

    La nécessité de mettre en place une «Stratégie Afrique» arrimée au plan Émergence. La première action doit être le changement de paradigme dans la vision par Maroc de sa politique en Afrique. Aujourd’hui, la dynamique est celle d’accompagner les entreprises marocaines qui se développent sur le continent. Il faut que les pouvoirs publics changent ce mode de raisonnement et introduisent l’Afrique dans leurs politiques économiques, comme axe majeur de continuité et de développement de l’économie marocaine. Cela veut dire une action proactive dans l’exploration des marchés africains et dans la dynamique d’attraction des entreprises marocaines vers ces marchés.

    Aujourd’hui, le Maroc devrait mettre en place une «Stratégie Afrique» arrimée au plan Émergence : la mise en œuvre d’une «vision Afrique 2020 ou 2025» qui constituerait la stratégie de développement des relations économiques du Maroc avec l’Afrique et qui serait un des volets du plan émergence à l’image du plan «d’accélération industrielle» ou du plan «Maroc Vert», etc. Cette vision serait construite, monitorée, suivie et évaluée avec des assises annuelles. Ce plan serait transversal puisque chaque volet d’Émergence se nourrit de cette dimension africaine : l’accélération industrielle passe par l’ouverture vers les marchés africains, la production du plan Maroc vert trouve des débouches sur les marchés africains, etc.

    La coordination de l’action sous l’autorité institutionnelle d’un «Monsieur Afrique» ou d’une structure en charge de la stratégie Afrique
    -
    Le Maroc déploie aujourd’hui beaucoup d’énergie sur le continent à travers différentes structures :
    • Ministère des Affaires étrangères – Direction des Affaires africaines.
    • Ministère des Affaires étrangères – Agence marocaine de coopération internationale.
    • Ministère des Habous et des affaires islamiques.
    • Maroc-Export.
    • Agence marocaine de développement des investissements.
    • Fondation Mohammed V pour la solidarité.
    • Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
    • Les différentes fédérations et associations professionnelles, etc.
    Ces actions qui ne sont pas arrimées à une stratégie globale ne sont pas coordonnées dans le cadre d’une ligne directrice unique. L’importance de l’enjeu pour l’économie marocaine nécessite aujourd’hui une évolution et la création d’un organe institutionnel pour coordonner l’ensemble de ces actions. Il pourrait s’agir d’un «Monsieur Afrique» ou d’une structure en charge des relations Maroc-Afrique. Cet organe, qui aura la charge de coordonner l’ensemble des actions et de la Stratégie Afrique, serait à positionner à un niveau décisionnel élevé en adéquation avec la stratégie et l’ambition africaine du Maroc. Parallèlement, des actions d’accompagnement de cette stratégie devraient être menées par les pouvoirs publics :
    • Renforcer le suivi et l’évaluation des actions et accords de coopération signés avec les pays ou entreprises africains et s’assurer surtout que les entreprises ayant pris des engagements sur les projets stratégiques de certains pays (immobilier et infrastructures notamment) respectent leurs engagements de délais et de qualité, enjeu crucial pour l’image de marque du Made in Morocco dans ces pays ;
    • Avoir une task-force pour faire aboutir les accords préférentiels avec les communautés économiques régionales et particulièrement l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et la CEMAC (Communauté économique et monétaire des États d’Afrique Centrale) ;
    • Développer des Chambres de commerce marocaines au niveau des différentes communautés économiques régionales ;
    • Avoir une action ciblée pour positionner l’offre marocaine dans les pays anglophones où elle est absente aujourd’hui et qui constituent un poids non négligeable dans l’économie africaine ;
    • Renforcer le rôle des banques dans l’accompagnement de la PME pour son développement sur le continent ;
    • Capitaliser sur le potentiel «d’ambassadeurs» que représentent les milliers d’Africains du sud du Sahara ayant étudié ou réalisé leurs vies professionnelles au Maroc ;
    • Avoir une vraie dynamique de compréhension et de connaissance culturelle de l’Afrique qui est essentielle pour construire des relations économiques. -


    La promotion de la place financière de Casablanca «Casablanca Finance City»

    Dans le cadre de la structuration des approches africaines des différentes multinationales, la constitution de hubs régionaux est une réelle approche stratégique.
    Les principaux critères qui dictent le choix des pays ou villes devant accueillir ces hubs sont souvent : la stabilité, la connectivité avec les différentes capitales mondiales et africaines, le cadre de vie, etc. Dans ce cadre, le Maroc et Casablanca disposent de nombreux atouts que plusieurs entreprises ont commencé à exploiter : Africa 50 de la Banque africaine de développement (BAD), Western Union, Bel, Money Express, Nokia, PwC, etc. Pour renforcer ce positionnement de moteur dans la dynamique économique africaine, le Maroc devrait renforcer la promotion du hub économique de Casablanca pour les entreprises multinationales.
    Il faudrait rendre plus attractives les mesures d’encouragement de Casablanca Finance City pour que cette ville soit définitivement compétitive pour recevoir les plateformes africaines des différentes multinationales.

    La veille et l’intelligence économique pour accompagner la dynamique

    Afin d’être proactif et d’accompagner cette Stratégie Afrique, un dispositif de veille et d’intelligence économique doit être mis en place et à la disposition des entreprises. Dans ce cadre, les actions clés à mener sont les suivantes :
    • Disposer d’outils permettant de faire une veille sur les stratégies de développement des différents pays, les grands projets publics envisagés, les financements internationaux obtenus et les appels d’offres importants ;
    • Faire une réelle cartographie basée sur des études, des potentiels de développement de l’offre économique marocaine dans les différentes communautés économiques régionales africaines et mettre à la disposition des entreprises nationales souhaitant se développer sur ce continent ces études.

    2. Les adaptations à faire au niveau des entreprises

    Les entreprises qui souhaitent se développer sur le continent doivent aussi faire preuve de re-ingeniering de leurs méthodes d’action et être flexibles. Trois axes sont importants pour réussir en Afrique :
    • Faire preuve d’innovation pour s’adapter aux réalités sociales des économies et du pouvoir d’achat local ;
    • Avoir une flexibilité culturelle pour se mettre en phase avec les réalités locales ;
    • Privilégier le partenariat équitable, la co-création, la co-émergence, etc.

    L’innovation d’adaptation

    La classe moyenne africaine, telle qu’elle est consacrée par les faiseurs d’opinion, reste une classe moyenne très fragile et précaire. En effet, sont considérées comme faisant partie de la classe moyenne les populations ayant un revenu entre deux et vingt dollars par jour. Si dans beaucoup de sociétés, notamment occidentales, on est plus proche de 20 dollars, le contingent le plus important de la classe moyenne africaine est plutôt situé autour d’un revenu de 4 dollars par jour avec une bonne part en provenance du secteur informel. Pour répondre à ses besoins, il faut faire preuve d’imagination pour proposer des produits plus accessibles à son pouvoir d’achat. Ainsi, beaucoup d’acteurs de la finance sont passés par la téléphonie mobile pour bancariser les populations, d’autres acteurs de l’agro-industrie ont adapté les formats en miniature pour avoir un prix unitaire plus faible (vente d’huile en sachets de 10 cl au lieu du litre ou de comprimés en unité, etc.). Les entreprises marocaines doivent donc faire preuve d’innovation sociale pour offrir à cette classe moyenne des produits adaptés à leur pouvoir d’achat.

    L’adaptation culturelle

    On ne cessera jamais de le répéter, l’Afrique est un continent de 54 pays avec des spécificités culturelles propres à chacun et face auxquelles il faut s’adapter si l’on veut y réussir. Les entreprises doivent systématiquement prendre le soin de s’enquérir de la réalité du pays : informations sur la géographie, sur les us et coutumes, la culture, etc. Cette connaissance permet d’éviter de choquer et de mieux adapter son approche de développement commercial dans la phase de prospection et son style de management dans la phase de réalisation.

    Abdou Diop, Associé Mazars, en charge de la coordination de l'Afrique subsaharienne.

    -le matin
    Dernière modification par haddou, 24 mars 2015, 08h29.
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