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Maroc-La 4G ouvre un nouvel horizon à un secteur saturé en termes de nombre d’abonnés (OGB)

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  • Maroc-La 4G ouvre un nouvel horizon à un secteur saturé en termes de nombre d’abonnés (OGB)

    Les autorités s’attendent à observer une hausse rapide du chiffre d’affaires des opérateurs une fois les services 4G lancés, même si le déploiement de la 4G ne saura se faire sans de lourdes dépenses de capital en matière de modernisation du réseau de la part des opérateurs.


    Les trois principaux opérateurs de téléphonie mobile du Maroc ont remporté des licences leur permettant de commercialiser des services 4G, ce qui ouvre la porte à de nouveaux flux de recette cruciaux pour un secteur proche de la saturation en termes de nombre d’abonnés.

    Selon un communiqué de l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) daté du 18 mars, Maroc Telecom, Méditel et Inwi se sont vus attribuer des licences d’occupation du spectre des fréquences après avoir déposé un dossier de candidature pour l’obtention des premières licences 4G une semaine plus tôt. Les contreparties financières se chiffrent à 2 milliards de dirhams (187 millions d’euros), a déclaré l’ANRT dans un communiqué.

    Les autorités s’attendent à observer une hausse rapide du chiffre d’affaires des opérateurs une fois les services 4G lancés, même si le déploiement de la 4G ne saura se faire sans de lourdes dépenses de capital en matière de modernisation du réseau de la part des opérateurs. Le marché des télécommunications a vu un nombre d’abonnés et une utilisation en augmentation constante au cours des dix dernières années ; le revenu moyen par minute (ARPM) accuse toutefois une baisse depuis quelques années à mesure que le marché arrive à saturation.



    Soumissions gagnantes



    L’ancien monopole public, Maroc Telecom, a remporté les fréquences les plus recherchées, déboursant 1 milliard de dirhams (93 millions d’euros) pour la licence d’utilisation de la bande. Méditel, le deuxième opérateur du pays, et Inwi – le dernier opérateur à avoir fait son entrée dans le secteur, en 2010 – ont payé chacun 500 millions de dirhams (46 millions d’euros), a expliqué le régulateur.

    L’appel d’offres portant sur les licences a été reporté à plusieurs reprises ; l’ANRT avait initialement prévu d’attribuer les licences 4G au début de l’année 2013, dans l’optique de lancer la commercialisation des services avant la fin de l’année en question. Après quelque retard, la nouvelle date limite du dépôt des candidatures a été fixée au 12 mars 2015. Seuls les trois principaux opérateurs du pays ont répondu à l’appel d’offres. L’ANRT a indiqué qu’elle évaluerait les candidatures en s’appuyant sur l’investissement prévu par chaque opérateur dans de nouvelles infrastructures, leurs engagements en termes de couverture, la qualité de service proposée, leur compétitivité et leur business plan sur le long terme, ainsi que l’offre financière présentée.

    Dans son dernier communiqué, l’ANRT a souligné que les opérateurs s’étaient engagés à réaliser des investissements à destination du développement des infrastructures nationales de télécommunications.



    Bénéfices de la 4G



    Si le marché connait actuellement une vigueur certaine, les licences 4G devraient contribuer à débloquer de nouvelles sources de recettes pour les opérateurs, une perspective cruciale au vu du ralentissement des chiffres de l’ARPM. Les taux d’utilisation de la téléphonie mobile continuent de grimper au Maroc. Le nombre d’abonnés aux services de téléphonie mobile a augmenté de 4% en 2014, tandis que l’utilisation a fait un bond de 11% en glissement annuel en 2014, atteignant le chiffre de 92 minutes par consommateur. Selon des données émises par le régulateur du secteur, les appels sortants ont augmenté de 20,4% en glissement annuel, totalisant 48,3 milliards de minutes, et le nombre de SMS envoyés a affiché une hausse de 74,2% en glissement annuel, s’élevant à 19,7 milliards l’an dernier.

    Le marché est toutefois proche de la saturation. Le nombre d’abonnés aux services mobiles a dépassé les 44,1 millions à la fin 2014, traduisant une pénétration de près de 133%, l’un des taux les plus élevés d’Afrique du Nord. Comme c’est le cas pour de nombreux marchés de télécommunications, les recettes moyennes engendrées au Maroc par la téléphonie mobile se sont contractées ces dernières années, accusant une baisse de 22% en glissement annuel en 2014 pour s’établir à 0,32 dirham (euro)par minute.

    La transition vers la technologie 4G sera par conséquent nécessaire pour exploiter la demande croissante en matière de services de données et accroître le chiffre d’affaires du secteur. Un rapport de la Direction des Études et des Prévisions Financières (DEPF) daté de mars 2014 observe que les fournisseurs de téléphonie mobile présents sur les marchés de télécommunications plus développés pouvaient atteindre des recettes moyennes par utilisateur de sept à vingt fois plus élevées avec la 4G qu’avec la 3G.

    Il y a tout lieu de penser que des services de données plus rapides permettront d’améliorer le taux de pénétration de l’internet à l’échelle nationale. Le nombre total d’utilisateurs d’internet a augmenté de plus de 72% en 2014 pour se rapprocher de la barre des 10 millions d’abonnés, et d’un taux de pénétration de 30%. Cependant, largement plus de la moitié de tous les utilisateurs d’internet sont concentrés dans les zones urbaines, et les autorités ont souligné l’importance de l’introduction d’un accès à l’internet mobile abordable pour le développement rural.

    La transition vers la 4G devrait avoir un impact notable sur l’économie dans son ensemble. Une étude réalisée par Cisco et Deloitte a indiqué que chaque doublement du volume de l’utilisation de données mobiles se traduit par une croissance de 0,5% du PIB.



    Modernisation des infrastructures



    Le processus d’aménagement des réseaux nationaux pour accueillir la technologie 4G nécessitera un investissement considérable de la part des opérateurs de téléphonie mobile, mais cela fait déjà quelque temps que les trois principaux acteurs du secteur s’y préparent. En 2013, le groupe public Maroc Telecom a annoncé un programme d’investissement de 3 ans, doté de 900 millions d’euros, qui vise à la modernisation et à l’extension de son réseau, au déploiement d’un réseau de fibre optique à grande vitesse et au remplacement des équipements dépassés et obsolètes de son infrastructure installée.

    Malgré l’introduction en 2008 de mesures concernant le dégroupage de la boucle locale, l’accès au réseau terrestre dominant de Maroc Telecom reste limité. Dans son étude de 2014, la DEPF affirme que les opérateurs marocains de téléphonie mobile devront partager leurs infrastructures de transmission afin de réduire les coûts et de garantir la couverture de la nation toute entière. En vue d’encourager la concurrence pour le déploiement de la technologie 4G, l’ANRT a exigé de Maroc Telecom, qui, étant donné son rôle d’opérateur historique, domine le marché de l’ADSL, d’ouvrir son réseau d’infrastructures à d’autres opérateurs. Parvenir à mettre en place un programme efficace de partage des infrastructures constituera néanmoins un défi dans un marché des télécommunications de plus en plus concurrentiel.


    Maghréb émergent
    Dernière modification par haddou, 30 mars 2015, 14h57. Motif: Maroc; la 4G ouvre un nouvel horizon à un secteur en termes de nombres d'abonnés
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