Aujourd'hui, tout le Moyen-Orient est en guerre. L'incohérence stratégique de l'administration Obama n'aura fait que précipiter la région dans le chaos.
Si le chaos généralisé que connaît aujourd'hui le Moyen-Orient n'est pas entièrement imputable à l'administration Obama, reste que sa politique étrangère dans la région est un échec complet.
Irak, Syrie, Libye, Yémen...
Aujourd'hui, le capharnaüm en est à un niveau littéralement inédit. Pour la première fois depuis les deux Guerres mondiales, quasiment tous les pays allant de la Libye à l'Afghanistan sont impliqués dans un conflit armé (avec le sultanat d'Oman comme notable exception). Le chaos, l'incertitude et la complexité que connaissent la versatilité et bien souvent l'incohérence des alliances et des inimitiés en présence a de quoi donner le vertige.
En Irak et en Syrie, les Etats-Unis et leurs alliés combattent aux côtés de l'Iran pour défaire l'Etat islamique (EI), mais au Yémen, les Etats-Unis et bon nombre ces mêmes partenaires régionaux collaborent pour repousser les forces houthies soutenues par l'Iran.
Face à l'Iran, Israël et l'Arabie saoudite sont plutôt sur la même longueur d'onde, mais le reste de leurs anciennes et profondes divisions sont toujours d'actualité.
En Syrie, l'Iran soutient Bachar el-Assad; les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux déplorent son action, mais tolèrent sa présence, tandis que certaines factions rebelles soutenues par les Etats-Unis dans leur combat contre l'EI cherchent (et depuis longtemps) à le destituer. Les Etats-Unis voudraient que les pays de la région défendent leurs propres intérêts –et pas seulement en Libye, ni pour court-circuiter l'Amérique.
Nous sommes donc face à un ensemble d'opérations aux conséquences totalement désastreuses ou, pour emprunter aux militaires américains un terme technique adéquat, un clusterfuck –à peu près traduisible par «tas de merde» ou «bordel sans nom» (pour gagner en politesse, on parle de charlie foxtrot, selon les règles de l'alphabet phonétique). Pas étonnant donc que tant d'Américains veuillent se désinvestir de cette région le plus vite possible. Selon eux, l'incendie qui embrase le Moyen-Orient est bien au-delà des capacités de contrôle de leur pays, les animosités locales servant de combustible sont anciennes et la plupart des conflits actuels sans grande importance pour leur vie quotidienne.
Il est vrai que le schisme entre sunnites et chiites, vieux d'un millénaire, joue un rôle certain (quoique peut-être surestimé) dans le morcellement du Yémen ou dans les divisions qui ont pu participer à la faillite de l'Etat irakien et à l'essor de l'EI. En outre, il est indéniable que bon nombre des soulèvements actuels s'ancrent dans les abus d'Etats autocratiques, voleurs des peuples et inaptes aux moindres rudiments de gouvernance. Un nombre considérable de ces problèmes actuels remontent aussi aux errements des dirigeants de l'Empire britannique (qui, avec le recul, n'étaient pas vraiment dotés de cette habilité quasi-divine à créer des nations dont ils pouvaient se targuer). D'autres conflits sont la résultante de stratégies de stabilisation régionale –tels les accords Sykes-Picot– devenues caduques après près d'un siècle d'existence. Il va sans dire que l'invasion de l'Irak par George W. Bush n'aura pas non plus amélioré les choses. Sans oublier, bien évidemment, Benjamin Netanyahou, qui n'aura jamais cessé d'être un connard.
En sus, avancent les partisans du désengagement, l'Amérique a du pétrole. Nous avons du gaz. Nous n'avons plus autant besoin du Moyen-Orient qu'avant. Et, soit dit en passant, nous avons aussi prouvé combien nous étions nuls en interventions militaires et en édification nationale (au Moyen-Orient et ailleurs).
Obama avait bien dit qu'il se désengageait, non?
Ainsi, pourquoi ne pas reprendre tout simplement nos billes et laisser ce feu s'éteindre de lui-même? D'ailleurs, quand on y pense, n'était-ce pas là notre plan? La raison de l'élection de Barack Obama?
Oui, mais non. Concernant ce dernier point, Obama a sans doute été élu pour mettre fin aux guerres en Irak et en Afghanistan, mais reste que la sécurité de l'Amérique face aux potentielles menaces émanant de cette région demeure toujours de sa responsabilité. Et, en tant que président, il lui incombe la responsabilité encore plus générale de défendre nos intérêts nationaux dans le monde entier.
Des intérêts qui exigent que nous restions engagés au Moyen-Orient. Sur le plan de l'énergie, si nous avons nos propres réserves en quantités suffisantes, les prix de l'énergie sont fixés sur un marché mondialisé, ce qui signifie que toute fluctuation d'envergure, que cette fluctuation soit liée aux réserves disponibles ou à l'évaluation des risques, aura toujours un impact sur nous.
En outre, si le conflit régional en vient à s'aggraver, il pourrait avoir de très graves conséquences mondiales. La guerre entre sunnites et chiites pourrait se propager. L'EI, infiltré dans toute la région, pourrait tirer parti de ce chaos, à l'instar d'al-Qaida, du Front al-Nosra en Syrie, de l'Aube de la Libye, voire du Hamas. La Libye pourrait très facilement devenir le prochain Yémen, ce qui provoquerait très certainement une intervention régionale comme celle que mène actuellement l'Arabie saoudite (si les Egyptiens ont accepté de participer à cette intervention, c'est aussi parce qu'ils auront inévitablement à mener toute action lancée contre leur voisin occidental).
Le morcellement de pays comme l'Irak, la Syrie, le Yémen ou la Libye modifiera très certainement l'équilibre régional des pouvoirs –surtout si cela génère la création d'un Etat (ou d'Etats) comme celui que veut voir advenir l'EI en Irak et en Syrie, voire d'une région entièrement défaillante sur le plan de la gouvernance et qui deviendra un terreau d'autant plus fertile pour l'extrémisme.
Les leçons du passé
Comme le 11-Septembre nous l'a appris –et comme l'ont démontré les récents événements en Europe, en Afrique, au Canada et aux Etats-Unis– dans le monde d'aujourd'hui, des problèmes qui pourraient sembler lointains peuvent très bien et très vite se faufiler dans nos rues ou dans celles de nos alliés.
Nous avons assisté à l'essor d'al-Qaida dans la péninsule arabique et en Afrique du Nord. Aujourd'hui, l'EI déborde en Afghanistan et, au Nigeria, Boko Haram a prêté allégeance à ce tout nouveau et dynamique acteur du secteur terroriste. Les combattants de l'EI ont trouvé des recrues en Europe ou aux Etats-Unis (cf. le très récent cas des deux membres de la Garde nationale arrêtés dans l'Illinois) qui reviendront certainement chez eux pour propager le chaos si jamais la menace qu'ils représentent n'est pas étouffée sur les champs de bataille du Moyen-Orient. Qui plus est, nos alliés essentiels que sont Israël et la Jordanie risquent aussi gros face à cette agitation. Si leurs positions en viennent à être fragilisées, les Etats-Unis seront obligés de s'investir encore davantage dans la région, et pour un coût encore plus élevé.
D'énormes facteurs géopolitiques sont aussi en jeu. Oui, un chaos prolongé et des gouvernements affaiblis rendront encore plus difficiles le contrôle et la gestion des menaces produites dans la région.
Mais, en dernier ressort, quand ces guerres finiront, de nouveaux gouvernements nationaux émergeront et l'influence que l'Amérique pourra avoir sur eux dépendra directement de la manière dont notre soutien et notre rôle dans leur construction auront été perçus. Parallèlement, si nous nous désengageons ou si nous en venons à n'avoir plus aucune capacité d'action, notre influence sur la nature de ces gouvernement en sera d'autant diminuée, si ce n'est réduite à néant. Et si notre influence diminue, d'autres pays verront la leur augmenter (comme c'est d'ores et déjà le cas). Aujourd'hui, cela pourrait sembler secondaire, mais avec la cristallisation de nouvelles rivalités et de nouveaux problèmes au cours du XXIe siècle, faire une croix sur notre influence dans une région du monde aussi stratégique –et laisser la place à d'autres– pourrait avoir de bien malheureuses ramifications.
La responsabilité de la Maison Blanche
Dès lors, si l'administration Obama n'est évidemment pas responsable de la plupart des racines, ni des nombreuses causes aggravantes de la mêlée actuelle au Moyen-Orient, il est aussi vrai qu'elle ne peut se permettre de tourner le dos à ces soulèvements/conflits, de prendre des mesures à moitié pensées, ni de faire le choix d'actions principalement réactives et largement improvisées en l'absence de toute stratégie globale.
Malheureusement pour les Américains, pour nos alliés, pour la région et pour le monde, voici trois des principales méthodes mises en œuvre par l'actuelle Maison Blanche.
Autant de façons de faire qui auront matériellement contribué à la situation que nous connaissons aujourd'hui.
En Irak, au cours des deux dernières années de l'administration Bush, la situation était à la stabilisation et à l'amélioration, notamment grâce au renfort de troupes de 2007, à davantage d'attention accordée aux sunnites et à l'implication active et continuelle du président et des responsables du gouvernement afin de trouver des solutions précises à un problème –non, soyons clairs, à une catastrophe– dont ils avaient été les auteurs. Notamment, il s'agissait de de gérer leur très mauvais choix de Premier ministre, Nouri al-Maliki. L'Irak était encore loin du pays de cocagne, mais, en tendance, les choses allaient dans la bonne direction. La décision d'Obama d'accélérer le départ des troupes américaines (d'une manière qui n'allait pas vraiment faire le nécessaire pour produire le type de Status of Forces Agreement qu'une présence prolongée aurait permis) a tout détricoté. Son inattention à la mauvaise gouvernance de Maliki et au soulèvement d'une partie des sunnites, puis à l'essor de l'EI, allait encore aggraver la situation.
Evidemment, le fiasco présidentiel fait d'indécision, de décisions incohérentes et de sourde oreille aux recommandations de son équipe quant à l'agitation grandissante en Syrie est aussi un facteur d'envergure. Une réaction paresseuse et confuse au Printemps arabe allait être redoublée par une très mauvaise gestion et un dangereux affaiblissement de la relation vitale qu'entretenaient les Etats-Unis avec l'Egypte.
L'ambivalence d'Obama face à l'action, et aux mesures nécessaires à une sortie de crise en Libye est un autre exemple de ces erreurs de jugement qui ont créé davantage de problèmes qu'elles n'en ont résolus.
A Suivre...
Si le chaos généralisé que connaît aujourd'hui le Moyen-Orient n'est pas entièrement imputable à l'administration Obama, reste que sa politique étrangère dans la région est un échec complet.
Irak, Syrie, Libye, Yémen...
Aujourd'hui, le capharnaüm en est à un niveau littéralement inédit. Pour la première fois depuis les deux Guerres mondiales, quasiment tous les pays allant de la Libye à l'Afghanistan sont impliqués dans un conflit armé (avec le sultanat d'Oman comme notable exception). Le chaos, l'incertitude et la complexité que connaissent la versatilité et bien souvent l'incohérence des alliances et des inimitiés en présence a de quoi donner le vertige.
En Irak et en Syrie, les Etats-Unis et leurs alliés combattent aux côtés de l'Iran pour défaire l'Etat islamique (EI), mais au Yémen, les Etats-Unis et bon nombre ces mêmes partenaires régionaux collaborent pour repousser les forces houthies soutenues par l'Iran.
Face à l'Iran, Israël et l'Arabie saoudite sont plutôt sur la même longueur d'onde, mais le reste de leurs anciennes et profondes divisions sont toujours d'actualité.
En Syrie, l'Iran soutient Bachar el-Assad; les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux déplorent son action, mais tolèrent sa présence, tandis que certaines factions rebelles soutenues par les Etats-Unis dans leur combat contre l'EI cherchent (et depuis longtemps) à le destituer. Les Etats-Unis voudraient que les pays de la région défendent leurs propres intérêts –et pas seulement en Libye, ni pour court-circuiter l'Amérique.
Nous sommes donc face à un ensemble d'opérations aux conséquences totalement désastreuses ou, pour emprunter aux militaires américains un terme technique adéquat, un clusterfuck –à peu près traduisible par «tas de merde» ou «bordel sans nom» (pour gagner en politesse, on parle de charlie foxtrot, selon les règles de l'alphabet phonétique). Pas étonnant donc que tant d'Américains veuillent se désinvestir de cette région le plus vite possible. Selon eux, l'incendie qui embrase le Moyen-Orient est bien au-delà des capacités de contrôle de leur pays, les animosités locales servant de combustible sont anciennes et la plupart des conflits actuels sans grande importance pour leur vie quotidienne.
Il est vrai que le schisme entre sunnites et chiites, vieux d'un millénaire, joue un rôle certain (quoique peut-être surestimé) dans le morcellement du Yémen ou dans les divisions qui ont pu participer à la faillite de l'Etat irakien et à l'essor de l'EI. En outre, il est indéniable que bon nombre des soulèvements actuels s'ancrent dans les abus d'Etats autocratiques, voleurs des peuples et inaptes aux moindres rudiments de gouvernance. Un nombre considérable de ces problèmes actuels remontent aussi aux errements des dirigeants de l'Empire britannique (qui, avec le recul, n'étaient pas vraiment dotés de cette habilité quasi-divine à créer des nations dont ils pouvaient se targuer). D'autres conflits sont la résultante de stratégies de stabilisation régionale –tels les accords Sykes-Picot– devenues caduques après près d'un siècle d'existence. Il va sans dire que l'invasion de l'Irak par George W. Bush n'aura pas non plus amélioré les choses. Sans oublier, bien évidemment, Benjamin Netanyahou, qui n'aura jamais cessé d'être un connard.
En sus, avancent les partisans du désengagement, l'Amérique a du pétrole. Nous avons du gaz. Nous n'avons plus autant besoin du Moyen-Orient qu'avant. Et, soit dit en passant, nous avons aussi prouvé combien nous étions nuls en interventions militaires et en édification nationale (au Moyen-Orient et ailleurs).
Obama avait bien dit qu'il se désengageait, non?
Ainsi, pourquoi ne pas reprendre tout simplement nos billes et laisser ce feu s'éteindre de lui-même? D'ailleurs, quand on y pense, n'était-ce pas là notre plan? La raison de l'élection de Barack Obama?
Oui, mais non. Concernant ce dernier point, Obama a sans doute été élu pour mettre fin aux guerres en Irak et en Afghanistan, mais reste que la sécurité de l'Amérique face aux potentielles menaces émanant de cette région demeure toujours de sa responsabilité. Et, en tant que président, il lui incombe la responsabilité encore plus générale de défendre nos intérêts nationaux dans le monde entier.
Des intérêts qui exigent que nous restions engagés au Moyen-Orient. Sur le plan de l'énergie, si nous avons nos propres réserves en quantités suffisantes, les prix de l'énergie sont fixés sur un marché mondialisé, ce qui signifie que toute fluctuation d'envergure, que cette fluctuation soit liée aux réserves disponibles ou à l'évaluation des risques, aura toujours un impact sur nous.
En outre, si le conflit régional en vient à s'aggraver, il pourrait avoir de très graves conséquences mondiales. La guerre entre sunnites et chiites pourrait se propager. L'EI, infiltré dans toute la région, pourrait tirer parti de ce chaos, à l'instar d'al-Qaida, du Front al-Nosra en Syrie, de l'Aube de la Libye, voire du Hamas. La Libye pourrait très facilement devenir le prochain Yémen, ce qui provoquerait très certainement une intervention régionale comme celle que mène actuellement l'Arabie saoudite (si les Egyptiens ont accepté de participer à cette intervention, c'est aussi parce qu'ils auront inévitablement à mener toute action lancée contre leur voisin occidental).
Le morcellement de pays comme l'Irak, la Syrie, le Yémen ou la Libye modifiera très certainement l'équilibre régional des pouvoirs –surtout si cela génère la création d'un Etat (ou d'Etats) comme celui que veut voir advenir l'EI en Irak et en Syrie, voire d'une région entièrement défaillante sur le plan de la gouvernance et qui deviendra un terreau d'autant plus fertile pour l'extrémisme.
Les leçons du passé
Comme le 11-Septembre nous l'a appris –et comme l'ont démontré les récents événements en Europe, en Afrique, au Canada et aux Etats-Unis– dans le monde d'aujourd'hui, des problèmes qui pourraient sembler lointains peuvent très bien et très vite se faufiler dans nos rues ou dans celles de nos alliés.
Nous avons assisté à l'essor d'al-Qaida dans la péninsule arabique et en Afrique du Nord. Aujourd'hui, l'EI déborde en Afghanistan et, au Nigeria, Boko Haram a prêté allégeance à ce tout nouveau et dynamique acteur du secteur terroriste. Les combattants de l'EI ont trouvé des recrues en Europe ou aux Etats-Unis (cf. le très récent cas des deux membres de la Garde nationale arrêtés dans l'Illinois) qui reviendront certainement chez eux pour propager le chaos si jamais la menace qu'ils représentent n'est pas étouffée sur les champs de bataille du Moyen-Orient. Qui plus est, nos alliés essentiels que sont Israël et la Jordanie risquent aussi gros face à cette agitation. Si leurs positions en viennent à être fragilisées, les Etats-Unis seront obligés de s'investir encore davantage dans la région, et pour un coût encore plus élevé.
D'énormes facteurs géopolitiques sont aussi en jeu. Oui, un chaos prolongé et des gouvernements affaiblis rendront encore plus difficiles le contrôle et la gestion des menaces produites dans la région.
Mais, en dernier ressort, quand ces guerres finiront, de nouveaux gouvernements nationaux émergeront et l'influence que l'Amérique pourra avoir sur eux dépendra directement de la manière dont notre soutien et notre rôle dans leur construction auront été perçus. Parallèlement, si nous nous désengageons ou si nous en venons à n'avoir plus aucune capacité d'action, notre influence sur la nature de ces gouvernement en sera d'autant diminuée, si ce n'est réduite à néant. Et si notre influence diminue, d'autres pays verront la leur augmenter (comme c'est d'ores et déjà le cas). Aujourd'hui, cela pourrait sembler secondaire, mais avec la cristallisation de nouvelles rivalités et de nouveaux problèmes au cours du XXIe siècle, faire une croix sur notre influence dans une région du monde aussi stratégique –et laisser la place à d'autres– pourrait avoir de bien malheureuses ramifications.
La responsabilité de la Maison Blanche
Dès lors, si l'administration Obama n'est évidemment pas responsable de la plupart des racines, ni des nombreuses causes aggravantes de la mêlée actuelle au Moyen-Orient, il est aussi vrai qu'elle ne peut se permettre de tourner le dos à ces soulèvements/conflits, de prendre des mesures à moitié pensées, ni de faire le choix d'actions principalement réactives et largement improvisées en l'absence de toute stratégie globale.
Malheureusement pour les Américains, pour nos alliés, pour la région et pour le monde, voici trois des principales méthodes mises en œuvre par l'actuelle Maison Blanche.
Autant de façons de faire qui auront matériellement contribué à la situation que nous connaissons aujourd'hui.
En Irak, au cours des deux dernières années de l'administration Bush, la situation était à la stabilisation et à l'amélioration, notamment grâce au renfort de troupes de 2007, à davantage d'attention accordée aux sunnites et à l'implication active et continuelle du président et des responsables du gouvernement afin de trouver des solutions précises à un problème –non, soyons clairs, à une catastrophe– dont ils avaient été les auteurs. Notamment, il s'agissait de de gérer leur très mauvais choix de Premier ministre, Nouri al-Maliki. L'Irak était encore loin du pays de cocagne, mais, en tendance, les choses allaient dans la bonne direction. La décision d'Obama d'accélérer le départ des troupes américaines (d'une manière qui n'allait pas vraiment faire le nécessaire pour produire le type de Status of Forces Agreement qu'une présence prolongée aurait permis) a tout détricoté. Son inattention à la mauvaise gouvernance de Maliki et au soulèvement d'une partie des sunnites, puis à l'essor de l'EI, allait encore aggraver la situation.
Evidemment, le fiasco présidentiel fait d'indécision, de décisions incohérentes et de sourde oreille aux recommandations de son équipe quant à l'agitation grandissante en Syrie est aussi un facteur d'envergure. Une réaction paresseuse et confuse au Printemps arabe allait être redoublée par une très mauvaise gestion et un dangereux affaiblissement de la relation vitale qu'entretenaient les Etats-Unis avec l'Egypte.
L'ambivalence d'Obama face à l'action, et aux mesures nécessaires à une sortie de crise en Libye est un autre exemple de ces erreurs de jugement qui ont créé davantage de problèmes qu'elles n'en ont résolus.
A Suivre...
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