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Dans un entretien posthume, Anna Politkovskaïa accuse Vladimir Poutine de "tuer la dé

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  • Dans un entretien posthume, Anna Politkovskaïa accuse Vladimir Poutine de "tuer la dé

    LONDRES (AP) - La feue journaliste russe Anna Politkovskaïa, dont l'assassinat faisait l'objet d'une enquête de l'ancien espion russe Alexandre Litvinenko, tué à son tour par empoisonnement, accuse dans un entretien posthume le président Vladimir Poutine d'étouffer la démocratie en Russie et de répondre à une "psychologie stalinesque".

    La journaliste, qui a révélé meurtres, tortures et abus perpétrés contre les civils en Tchétchénie, a été abattue dans son immeuble à Moscou le 7 octobre dernier. Avant sa mort, elle a déclaré à la BBC que Vladimir Poutine avait délibérément provoqué des actes terroristes, dont la prise d'otages dans un théâtre moscovite en 2002.

    "La naissance de la démocratie fut dure. Mais elle est née, et il la tue", a déclaré Mme Politkovskaïa à l'émission "This World", lors d'un entretien enregistré en avril dernier.

    "Ses années au Kremlin ont signifié que la prochaine génération devra faire beaucoup, faire un pas géant, pour sortir des problèmes", ajoute-t-elle.

    L'ancien espion russe Alexandre Litvinenko a été empoisonné après avoir rencontré un contact italien à Londres qui prétendait détenir des informations sur le meurtre de la journaliste, que Litvinenko décrivait comme une amie.

    Dans l'entretien avec la BBC, Mme Politkovskaïa accuse également le président russe d'avoir provoqué la prise d'otages de l'école de Beslan en 2004, qui s'est soldée par la mort de 333 personnes, dont plus de la moitié étaient des enfants.

    "Tous ces problèmes, le siège du théâtre, Beslan et les résultats, viennent du fait qu'il (Poutine, NDLR) ne comprend pas que chaque personne a des droits, qu'elle n'est pas une dent d'engrenage dans une machine", déclare-t-elle.

    "Poutine ne comprend pas cela, il a sa propre logique, c'est la logique d'un officier du KGB sous l'Union soviétique -la pire sorte", poursuit-elle. "Le fait est que beaucoup de gens dans notre pays partagent cette vision, beaucoup. Mais la vie d'une personne n'est rien (...) Cette psychologie stalinesque est bien vivante dans notre pays".

    La journaliste accuse également M. Poutine d'avoir délibérément enflammé la crise en Tchétchénie.

    "La racine du problème est qu'il reproduit le terrorisme. C'est une sorte de politique qui crée des gens qui veulent être des terroristes", déclare-t-elle.

    Enfin, elle reproche au président d'avoir éliminé la liberté de la presse en faisant pression sur ceux qui contestaient son autorité.

    "Il est devenu président sans aucun programme, sans un mot. S'il y avait une presse indépendante, elle démonterait Poutine, pièce par pièce", estime Mme Politkovskaïa. "Il laissera un pays soviétique avec des médias opprimés et des courants fascistes sous-jacents". AP
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