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Voyage dans l’état civil algérien, aux origines des noms de famille – partie I -

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  • Voyage dans l’état civil algérien, aux origines des noms de famille – partie I -

    Le patronyme est un support de notre identité. C’est un héritage familial inaliénable. Il nous parvient du fond des âges comme une chaîne qui nous lie à un ancêtre. A cheval entre la science du langage et l’histoire, ce nom si familier à notre mémoire recèle parfois le code d’accès qui perce le secret d’énigmes séculaires.

    Il arrive que les noms résistent étonnamment à l’effet du temps. Pour l’exemple, nous retiendrons Aouchich, Rezzoug ou Mazigh consignés par l’historien Hérodote dans son périple africain en 405 avant l’ère chrétienne. Nous proposons dans ces lignes une petite ballade festive et sans prétention savante dans cette heureuse association historico-identitaire que le lecteur attentif complètera selon ses besoins.
    Du point de vue de la loi, le nom de famille est un patrimoine protégé par le code civil. Il a valeur de propriété privée. La loi permet, en effet, de modifier ou de changer de nom, mais consacre son caractère personnel. Un changement de patronyme doit obligatoirement faire l’objet d’une publicité pour vérifier l’éventualité d’une opposition puisqu’il a valeur de propriété privée inaliénable. A sa naissance, l’enfant algérien reçoit deux noms propres : le patronyme de son père et un ou plusieurs prénoms. Les parents ont le libre choix des prénoms, mais l’enfant portera obligatoirement le nom patriarcal. L’ordonnance 75-58 du 26 septembre 1975 portant code civil considère le nom et les prénoms comme un attribut de la personnalité identifiant la personne. Cette ordonnance a permis la nomination des personnes qui étaient dépourvues de nom et identifiées sous «SNP» (sans nom patronymique).
    Depuis la publication de cette loi, les dépositaires des registres d’état civil sont tenus de ne pas reproduire ce sigle «SNP», lors de la délivrance des copies conformes des actes d’état civil. Dans cette première partie, nous nous pencherons sur quelques noms d’origine turque….
    Istanbul, Istanbul…

    Les liens de l’Algérie avec l’empire Ottoman apparaissent sur une multitude de noms de famille. Baba Ali désignait le fonctionnaire de la sublime porte, autrement dit «El Bab El Ali». Tout comme de nos jours, il arrive qu’une personne soit désignée du nom de l’institution qui l’emploie. Jusqu’au XIIe siècle, le mot «porte» désignait couramment, le palais impérial sous le règne ottoman. Plus tard, il a évolué pour définir les quartiers du grand vizir, siège du gouvernement à Istanbul.
    A partir du XIIIe siècle, ce siège ne sera connu que sous le terme de la sublime porte. Pour de nombreux chercheurs, y compris le grand spécialiste de l’Islam, Bernard Lewis, le nom «Istanbul» a été adopté en remplacement de Constantinople à sa conquête le 29 mai 1453 par Mehmed Ali. En réalité, Istanbul est une simplification phonétique du nom original «Constantinopoolis» qui s’est édulcoré dans le langage populaire en Stanpool pour se stabiliser définitivement en Stanbul et Istanbul. Les signes particuliers ont été une source assez importante dans la formation des noms propres chez les Ottomans.
    Ainsi, sari qui définit l’homme au teint clair, blond ou roux, va se compléter par un préfixe et devenir Bendissari, Bensari. Tobbal qu’on confond souvent avec le joueur de tambour signifie le boiteux. Dali est la qualité de l’homme particulièrement courageux face à l’ennemi, autrement dit, «le téméraire». Si on le définit comme «le fou», c’est dans le sens de guerrier intrépide. Il a donné les Bendali, les Dali Bey. Quant à Mami, il qualifie les Européens réfugiés en pays d’Islam notamment sous l’inquisition. L’homme frappé d’un défaut de langue est appelé tétah. De sobriquet, il devient un nom de famille. L’homme grand de taille est appelé ouzzou et devient Bouzzou. Sous l’empire ottoman, l’armée, pilier de la dynastie, était un grand pourvoyeur d’emplois. C’est pourquoi on constate tant de noms liés à la fonction militaire. Ainsi, Boumabadji, c’est le bombardier. Tobji ou bachtobji sont artilleurs ou canonniers. Quant à danedji ou dennane, c’est le maître des forges. Il coule les bouches de canons et les boulets des projectiles.
    Alemdar, tout comme Sandjak sont les porte-étendards. Raïs, c’est bien évidemment le capitaine du navire. Ghazi appartient à la caste militaire chargée de la garde des frontières de l’empire. Dans leur immense majorité, ils étaient turcs et parlant turc. Le yéni cheri qui a donné le mot janissaire signifie le «nouveau soldat». Il était reconnaissable à son grand bonnet blanc. Baltadji, c’est littéralement «l’homme à la hache». Il fait partie du corps d’armée affecté exclusivement à la garde du harem du sultan à Topkapi. Baïri est probablement un raccourci de bey raïs. La fonction juridique a donné kazi qui est une prononciation turque de Qadi. Kazi ouel et kazitani (Tlemcen) signifient «el qadi el awwal et el qadi etthani» premier et second juge. Hadji est un arrangement de hachti qui désigne le cuisinier. Il s’est largement répandu en tant que patronyme. L’officier de police se nommait Zabanti de l’arabe dhabet. Il devient patronyme en se déclinant Sabati. Zabanti survit encore sous l’appellation argotique de zbaïti, équivalent de ‘’flic’’ en français.
    D’où viens-tu ?

  • #2
    suite

    L’origine géographique est une source importante dans la formation des patronymes. C’est une règle universelle. L’empire Ottoman avait, sous son contrôle, une mosaïque de peuples de l’Asie centrale, de l’Europe centrale, du Monde arabe et de l’Afrique du Nord à l’exception du Maroc. Le Qara-Bagh est une région du sud-ouest du Caucase. Elle donne les Karabaghli. Le suffixe «li» indique l’origine géographique. Menemen, décliné en Moumen est le chef-lieu de Kaza, dans la région d’Aïdin. Quant à la ville d’Izmir, elle a donné les Zemirli, Zemirline (Medéa, Tizi Ouzou, Alger Mostaganem), Kara signifie, le Noir. Entendons, le mat foncé. Ainsi, Karadeniz, c’est la mer Noire. Les habitants d’Albanie se nomment les Arouani. Le Kossovar donne Kosbi. Fochtali vient de Phocée. Il existe aussi les Fechtali en berbère il s’agit certainement d’une coïncidence linguistique. Khorci transcrit de plusieurs façons, indique le Corse, tout comme l’île de Rodhes a donné Rodesli. Djenoui vient de Gènova (Gênes).
    Venise se disait Ounis. Ses habitants se nomment Ounesli (Ounes = Venise et Li = originaire de…) Lounis et Ounissi. Il devient aussi El Ounès. Kherchi c’est le Crétois et Bouchnak, c’est le Bosniaque. Le port turc de Bodrum (ancienne Alicarnas de la haute antiquité) a tissé des liens avec la côte algérienne. C’est pourquoi on retrouve tant de Bedroni, Betroni, Bedrina, Trari, nom berbère appartient aux Trarast ; ensemble de tribus de la région du nord de Tlemcen entre la côte méditerranéenne et les monts Fellaoucen ayant Nedroma comme centre géographique.
    Les Traras regroupent Oulhaci, Jebbala, Msirda, Souahlya, Beni Khaled, Beni Menir, Beni Abed, Beni Warsous, et Mesahlia d’où sont, probablement, originaires les Mesli qui donneront Messali. L’Andalousie a fourni une multitude de noms. Le Galicien devient Ghennouchi. Ghennoudja, comme prénom, c’est la Galicienne toujours en vogue à Annaba et à Azzaba. Il en est de même pour l’exemple de «Olga» qu’on attribuait d’office à toutes les captives d’Europe centrale. Ce prénom slave devient Aldjia en passant par El Oldja qu’on retrouve couramment dans la littérature populaire.
    El Aychi et Ayachi sont les originaires de Ouadi Aych, le nom arabe de la ville de Cadix en Espagne une transposition de Ouadi Aych du Nejd, dans la péninsule arabique. Chebli, qui vient Chbilia, (Séville) et Gharnati de Grenade et Korteby de Cordoba. Le quartier El Blansa au centre de Blida indique une population originaire de Valence installée dans la nouvelle cité sous la protection de Sid Ahmed El Kebir.
    De même que les émigrés de Cadix vont fonder Oued Aych dans la périphérie de Blida vers 1510. Après la chute de Grenade en 1492, des musulmans et des juifs ont tenté de se maintenir en Andalousie. Ils ne quitteront définitivement leur patrie qu’après plus d’un siècle de présence dans la résistance et la clandestinité. Cette longue attente a eu des effets sur les noms. On retrouve ainsi des indicateurs d’identité dont la signification est parfois énigmatique. C’est le cas de Tchicou (El Chico), Randi, (El Grandé) Longo, le long, Gad el Maleh (Oued El Malah).
    Les arts et métiers

    Les métiers et les arts sont une source de patronymes. Le tarzi, c’est le tailleur. Quand il est collé au préfixe «bach», il devient bachtarzi, autrement dit chef d’atelier dans l’art de la confection. Il est en lien direct avec Tellidji, le tisseur de brocard. Dans ce même corps de métier, on retrouve el kettani. Il fabrique la matière première, el kettan d’où dérive le coton. Le cordonnier se dit papoudji qui se prononce baboudji et parfois, il se dit tout simplement babou.
    Debbagh, c’est le tanneur et daouadji, le caravanier ou l’administrateur du caravansérail. Serkadji signifie le fabricant de vinaigre. Kateb et racim, noms prédestinés, désignent l’écrivain et l’artiste des arts graphiques. Quant à Sermadji, c’est l’industriel de la cosmétique et produits de beauté, en particulier le khôl, essentiel pour protéger la vue chez les marins et les caravaniers. Damardji s’occupe de la gestion de l’eau. Le sermadji se dit yantren et yataghen en tamazight car dérivant de iaattaren de attar. Tout comme ihaddaden désigne le forgeron et ioualalen, le potier.
    La guerre a aussi ses métiers, allag, en tamazight signifie le lancier et ghozzali (de ghozz) est un corps d’archers turkmènes venus à Tlemcen à l’appel de Youcef Ibn Tachfin pour renforcer la défense de la ville aux prises avec ses ennemis de l’Ouest. Dans son long poème consacré au tatoueur el ouchem, Ben El Messayeb évoque «bled er roum, bled el ghozz.» En ce qui concerne le nom «berbère» proprement dit, assez courant dans les milieux citadins (Blida, Médéa), il désigne le coiffeur en turc. On le retrouve aussi sous d’autres formes comme Barbar. Djerrah et Bachdjerrah, un mot arabe passé au turc désigne le chirurgien. Bestandji, jardinier, saboundji, savonnier, kahouadji, cafetier, halouadji, pâtissier, fnardji gardien de phare, Fekhardji, fabricant de porcelaine (équivalent d’ioualalen en berbère). Guerrache ou kerrache, c’est l’homme qui se consacre à lutte sportive. Et quand on dit mokdad il faut comprendre, évidemment, le guide.
    Des surnoms peuvent devenir des patronymes au point de faire oublier l’identité d’origine. Embarek est une déclinaison populaire El Moubarek. Cet homme fut un personnage illustre de Constantine originaire de Mila. D’où Embarek El Mili. Ahmed Ben Omar était nommé Cheïkh El Hadj Ahmed El Moubarek. Il est né à Constantine vers 1800 et vécu toute sa vie dans cette ville jusqu’à sa mort en 1870. Il appartenait à la confrérie des Hansalyya, implantée à Constantine par Cheïkh Ahmed Ezzouaoui. Grand savant de l’Islam. Il occupa la chaire de Djamaâ El Kebir et succéda au grand mufti Mohamed El Annabi. Il est révoqué du poste de magistrat du haut conseil par les autorités coloniales pour «intelligence avec l’ennemi» en raison des rapports secrets qu’ils entretenaient avec le Bey Ahmed de Constantine. Il écrivit une quantité d’ouvrages parmi lesquels Histoire de Constantine, non publié jusqu’à ce jour. Il existerait deux exemplaires du manuscrit dans les fonds d’archives de la Bibliothèque nationale et l’ancienne Médersa d’Alger… A suivre
    Rachid Lourdjane

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    • #3
      intéressant mais dommage qu'il ne donne pas ses références

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      • #4
        J'ai des ancêtre ottoman , mais cela vient de mon côté maternel , donc impossible de retrouver le nom.

        Par contre , mon nom actuelle je ne sais toujours pas c'est quoi sa signification ni d'où il vient .

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        • #5
          Sinon on comprend mieux le fait qu'il y ai des Algérien Blond ou Roux , descendant de janissaire ou de population civile des Balkans.

          Pareille pour les rares algérien typé asiatique , origine turco-mongol .

          En gros , c'est pour ça que les algérien sont tous différent au niveau du visage et du physique , nous avons tous des origines diverse . Au contraire des marocain qui ont su rester à peu près inoccupé , sauf par l'Espagne et la France , mais que d'infimes échange genetique.

          En revanche chez les Algérien et Tunisien ont peut note des différence flagrante entre plusieurs individus.

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          • #6
            L'état Algérien doit vraiment mettre de l'investissement dans la recherche geanologique et génétique du peuple algérien , notre peuple ne sait même plus qui il est , arabe ? Berbère ? Sauf les kabyles ou mozabite et autre communauté algérienne sachant précisément de quelle ethnie ils sont . Mais les algérien lambda , mélange dans la masse populaire eux ne savent pas.

            Je pense que l'état a peur de créer de division , car il risque d'avoir des surprise pour certains.

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            • #7
              La colonisation française a aussi détruit l'identité patronymique du peuple algérien , nom déformé a cause des différence linguisitque .

              On retrouve des nom , qui ont la même prononciation mais pas la même orthographe , mais de la meme langue pourtant.

              Comment ce fait il qu'on aient des Youcef , Youssef , des Yasmina , Yassmina ect..

              Certains nom aussi ont été donne au hasard , genre celui qui était boulanger , ont l'appeler "Boulanger" en arabe ect..

              Seul l'étude génétique et historique peut permettre de détermine l'origine d'un algérien

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              • #8
                Salut Gengis Khan

                Investir dans la recherche généalogique?

                Ouais, entre la culture, les arts et lettres et autres chimères, le gouvernement algérien a surement des priorités...

                D'abord baisser le prix de la sardine, des pommes de terre et aussi construire des logements, réformer la santé et pourquoi pas donner du travail aux gens?

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                • #9
                  --------------------------------------------------------------------------------

                  J'ai des ancêtre ottoman , mais cela vient de mon côté maternel , donc impossible de retrouver le nom.

                  Par contre , mon nom actuelle je ne sais toujours pas c'est quoi sa signification ni d'où il vient
                  Au fait, les turc n'epousaient jamais une autochtone de leur vaste empire. Celles qui sont admises danns le harem des dey et beys sont des concubines reconnues mais qui ne tombent jamais enceintes, tout au moins officiellement.
                  Par contre, les enfants issus de relations entre janissaires et femmes autochtones sont ceux appeles Kouroughlis et qui generalement portent comme nom la profession de leur pere. Ex: Damardji = officier.
                  Si la vie n'est pas une partie de plaisir, l'alternative est pire.

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                  • #10
                    Le peuple américain est d'origines diverses ,n'empêche qu'il fait partie de l'entité la plus développée et la plus puissante de la terre .
                    L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

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                    • #11
                      ou comment bâ.tardiser un peuple globalement homogène culturellement et ethniquement .
                      ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                      On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                      • #12
                        Article tronqué et partiel
                        "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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                        • #13
                          ou comment bâ.tardiser un peuple globalement homogène culturellement et ethniquement .
                          C'est la pureté imaginaire qui nous l’écris, en toute sympathie bien sur.

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                          • #14
                            Pour répondre a Accpluscan , si , des turc se mariait avec des femmes de l'empire ottoman.

                            Surtout dans les Balkans .

                            En Algérie et Tunisie aussi , puis il y a des familles turc , des colons en sommes qui se sont installer dans ses 2 pays , a un moment donner ils ont du se mélanger avec le reste de la population , Tlemcen , Alger ect...

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                            • #15
                              Pour répondre a Accpluscan , si , des turc se mariait avec des femmes de l'empire ottoman.

                              Surtout dans les Balkans .

                              En Algérie et Tunisie aussi , puis il y a des familles turc , des colons en sommes qui se sont installer dans ses 2 pays , a un moment donner ils ont du se mélanger avec le reste de la population , Tlemcen , Alger ect...
                              Bsr Gengis Khan,

                              Dsl mais il n'existe quasiment aucune famille Algerienne qui porte un nom ptrimonial Turc. Les nom des soi-disant turc sont plutot KOUROUGHLI, les enfants des Janissaires. La pruve, tous ces patronymes designent une fonction, celle occupee par le geniteur. D'ailleurs, ils existent des familles algeriennes qui portent le nom de Kourouglis,, ecrit sous differentes syntaxes.

                              Par ailleurs, il faut tenir compte d'un fait historique. Les Turques n'oont pas applique la colonisation de peuplement nul part en dehors de la turquie actuelle et de Chypre.
                              Dernière modification par emyou, 18 avril 2015, 20h45.
                              Si la vie n'est pas une partie de plaisir, l'alternative est pire.

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