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Marie-Christine Tabet, co-auteur de “Paris Alger : Une histoire passionnelle”: “50 milliards d’Euros illicites....

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    Marie-Christine Tabet, co-auteur de “Paris Alger : Une histoire passionnelle”: “50 milliards d’Euros illicites, d’origine algérienne, investis en France”

    Marie-Christine Tabet est une journaliste française. Elle collabore aux journaux Le Figaro et Le Journal Du Dimanche. Elle est le co-auteur de “Paris Alger : une histoire passionnelle”, un livre qui révèle les dessous des relations entre les classes dirigeantes algérienne et française. Cette enquête permet de sortir de l’ombre les fortunes et les biens immobiliers accumulés en France par plusieurs personnalités politiques algériennes dans des conditions pour le moins suspectes. Dans cet entretien, elle explique aux lecteurs d’Algérie-Focus les tenants et aboutissants de cette enquête et revient en détail sur ces révélations fracassantes qui jettent le discrédit sur de nombreux dirigeants algériens.

    Propos recueillis par Abdou Semmar


    Algérie Focus: Dans votre livre, “Paris Alger, une histoire passionnelle”, vous évoquez les dessous des relations algéro-françaises et des réseaux d’influence qui leur impriment leur empreinte. Pourquoi un tel sujet ? Quelles sont vos réelles motivations et pourquoi maintenant, en 2015 ?

    Marie-Christine Ttabet: Le premier chapitre de notre livre commence par l’affaire des drapeaux algériens au pied de la tribune de François Hollande, le soir de son élection. Nous avons été frappés par la polémique que suscitaient ces emblèmes… Tout le monde connait la blessure de la guerre d’Algérie mais nous sommes tous deux nés après 1962, et nous avons voulu comprendre ses conséquences aujourd’hui. Si l’on agrège le nombre des immigrés, des binationaux, des rapatriés, des anciens appelés… cette histoire concerne entre sept et dix millions de personnes.

    Dans votre livre, le mot “France-Algérie” revient souvent. Pensez-vous que la relation entre l’Algérie et la France est comparable à la “Françafrique” ? Peut-on prêter à la France une action néo-coloniale en Algérie, fondée sur l’ensemble des relations, des réseaux d’influences et des mécanismes politiques ?

    Nous citons dans notre livre Boualem Sansal, grand écrivain algérien, et je vais une nouvelle fois le citer pour répondre à votre question sur le couple conlonisé-colonisateur. « Il y a comme une fatalité, les pays qui au cours de leur histoire ont été unis dans cette histoire resteront indéfiniment dans ce rapport de dominant-dominé. Ce couple est particulièrement fidèle. Avec le temps, il peut arriver qu’on ne sache plus qui est le colonisé et le colonisateur… ». A méditer.



    Vous révélez dans votre livre de nombreuses informations compromettantes concernant les propriétés immobilières de dirigeants algériens comme l’actuel ministre de l’Industrie et des mines, Abdessalem Bouchouareb. D’après vous, pourquoi les autorités françaises ne sont-elles pas regardantes sur les origines des fonds avec lesquels ces dirigeants acquièrent des biens immobiliers ?

    A cette question, un haut fonctionnaire français nous a répondu : ce n’est pas notre affaire mais celle de l’Etat algérien. Ce n’est pas faux. En revanche, il est évident que la France ,en accordant des titres de séjours à des personnalités de premier plan qui ne sont pas résidents français, facilitent ces transactions. Par ailleurs, le fisc ne semble pas très curieux sur ces transactions…

    Vous révélez également que la fille de notre Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a acquis un luxueux appartement parisien à 860 000 euros. Avez-vous des informations complémentaires et précises sur les origines de cet argent qui représente une immense fortune en Algérie. Croyez-vous que cette transaction immobilière est réellement douteuse ?

    Nous ne sommes ni policier ni juge, mais journalistes… Nous mettons sur la place publique des informations qui sont justes et vérifiées. Dans le cadre contraignant de la la loi algérienne sur les mouvements de capitaux, cette jeune femme, alors âgée de 27 ans, a acquis en son nom un bien très onéreux. Nous avons contacté le bureau de monsieur Sellal pour avoir une explication, mais nous n’avons reçu qu’un accusé de réception…

    Vous affirmez aussi dans votre livre que l’ancien ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, se serait installé dans la région lyonnaise ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus? Ce ministre, qui dénonçait vigoureusement le colonialisme français, a-t-il acquis aussi des biens immobiliers ?

    Dans ce livre, nous nous sommes attachés à n’écrire que ce dont nous étions sûrs. Il y a de nombreuses rumeurs sur les attaches lyonnaises de ce monsieur et de sa famille. Il y vit en partie, mais nous ne sommes pas en mesure de dire s’il y possède un bien immobilier. En son nom du moins.

    Qu’en est-il de la famille Bouteflika ? Avez-vous enquêté sur ses probables propriétés en France ? Possède-t-elle des biens immobiliers ou dispose-t-elle de comptes bancaires en France ?

    Nous n’avons pas trouvé de biens immobiliers au nom de la famille Bouteflika à Paris. En revanche, l’un des anciens responsables du groupe Khalifa nous a racontés qu’un appartement de « fonction » avait été mis à la disposition d’Abdelghani Bouteflika, l’un des frères du président algérien, un quatre pièces situé rue du Faubourg Saint Honoré, l’un des quartiers chics de la capitale. Abdelghani Bouteflika, avocat de son état, était employé occasionnellement par le groupe Khalifa pour du lobbying et du conseil.

    Vous affirmez que la justice française est timide pour traquer les responsables algériens et leur patrimoine en France ? A quoi cela est-il dû selon vous ?

    Ce qu’il faut comprendre, c’est que la justice française ne peut pas s’auto-saisir… Elle réagit lorsqu’il y a une plainte ou que l’administration lui transmet un dossier. Ces dossiers sont éminemment politiques…

    Nous retrouvons beaucoup de noms de ministres et personnalités civiles dans votre livre, mais peu de personnalités militaires. Les militaires algériens n’ont-ils pas de biens à l’origine douteuse en France ?

    Nous sommes des journalistes français. Nous avons travaillé sur les principales personnalités politiques du moment, c‘est-à-dire celles qui gouvernent actuellement le pays. Pour nous, les exemples que nous citons sont illustratifs d’un mode de fonctionnement de la classe dirigeante algérienne qui vit entre Paris et Alger. Ce n’est pas parce que nous ne citons pas de militaires que certains d’entre-eux n’ont pas les mêmes pratiques que les civils.

    Vous citez dans votre livre le Général Toufik, le puissant patron du service de renseignement algérien, le DRS. En Algérie, plusieurs titres de presse parlent d’une guerre de clans l’opposant à Bouteflika. Comment cet épisode est vu par les dirigeants français ? Cette guerre de clans est-elle fondée d’après les observateurs et experts français qui collaborent avec le régime algérien ou s’agit-il d’une simple fiction médiatique ?

    Nous avons consacré une partie de notre livre à la France face au système algérien. Et nous nous sommes aperçus que les dirigeants français, politiques et économiques, sont un peu perdus face aux trois piliers du pouvoir algérien, politique, militaire et services de renseignement. Nous évoquons notamment les faux pas de Claude Guéant et de Nicolas Sarkozy vis-à-vis du président Bouteflika, en tentant de nouer un dialogue direct avec le célèbre Toufik… Les Français sont prudents et un peu tétanisés en raison du poids de l’histoire et du complexe du colonisateur…

    A la page 360 de votre livre, vous citez un haut fonctionnaire français dont le nom n’est pas dévoilé qui révèle que pas moins “de 50 milliards d’argent clandestin” auraient “été investis en France” ! Ce montant est-il réel selon vous ? S’agit-il vraiment de 50 milliards d’euros ? Avez-vous pu confirmer cette information ?

    La source de cette information est de haut niveau et très fiable. Il s’agit d’une estimation réalisée par les services français.

    A la lumière de la maladie d’Abdelaziz Bouteflika et les problèmes de succession qu’elle soulève, quelle est la vision des autorités françaises quant à l’avenir de l’Algérie? La France aura-t-elle son mot à dire concernant le futur successeur de Bouteflika ? Et selon-vous, les relations algéro-françaises vont-elles s’assainir dans le futur ?

    C’est un fantasme de penser que la France désignera le successeur de Bouteflika ! Les dirigeants français l’ont sans doute aidé à se maintenir, mais ni plus ni moins que les Américains, car celui-ci représentait un gage de stabilité dans la région. Nous sommes très confiants sur l’avenir de ces deux pays. Leurs populations et leurs destins sont mêlés depuis maintenant depuis près de 180 ans. La colonisation et la guerre ont fait naître des rancunes tenaces dont certains ont joué des deux cotés de la Méditerranée par pur cynisme politique. Aujourd’hui, la mondialisation, la crise économique, le renouvellement des générations diluent les vieilles rancœurs…
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

  • #2
    Les questions sont parfois plus longues que les réponses, ce que les spécialistes qualifient comme interview orientée, mais c'est intéressant à lire.
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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    • #3
      Depuis les 45 milliards de Abdelhamid la Science, la somme annoncée est passé à l'Euro, ce qui compte tenu de l'inflation et de la dévaluation du dinar ne parait pas énorme . Les pseudo enquêtes des journalistes sentent le bidon.
      Citer trois Ministres , c'est déstabiliser le gouvernement actuel en visant en premier SELLAL qui doit déranger Bariz. Sa fille a peut-être acheté un appartement à Paris . Que représente ce petit bien face aux rivières de dollars de la corruption et des affaires que brassent la Françalgérie avec la bénédiction des services de sécurité des deux pays ?
      Naturellement aucun militaire n'est cité. Les Ministres, comme prévu ne porteront pas plainte. Les militaires sont plus respectés , parce que dangereux.

      Et que dire du rebrabisme .Depuis des années, nous savons que MEHRI , premier repreneur algérien de Chafoteau Mory, avait des biens immenses en Algérie, acquis en partie à la fortune acquise alors qu'il était un des principaux fournisseurs du marché algérien socialiste, De retour au pays, il dirige des affaires à cheval des deux côtés de la mer, avec le service de douane et du fisc corrompus des Algériens. Depuis , Monsieur REBRAB l'a dépassé et après avoir acheté des usines en France et en Italie a fait voter une loi pour pouvoir payer en dinars convertibles ses prochaines emplettes en Europe.

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