Dix-sept jours après le début des frappes aériennes de la fameuse coalition (au pied levé) dite Arabe (et incluant d’autres Etats non-Arabes clients et patrons confondus) menée tambour battant-ou plutôt à coups de F-15 et de Typhoon-contre des « cibles » du mouvement Houthi et alliés au Yémen, les choses semblent plus figées que jamais. Les saoudiens sont en train d’apprendre ce que les Américains et d’autres ont appris depuis 1991: l’arme aérienne, seule, est incapable de faire gagner un conflit armé. Il faudra toujours des troupes au sol. Et encore, dans le cas du Yémen et vu son histoire récente, cette option ne risque pas de faire long feu.
Recadrons un peu les faits. Pour Ryad, dont les fonds ont servi à financer la première guerre d’Afghanistan, la première et la seconde guerre du Golfe Arabo-persique, l’intervention US en Afghanistan, l’invasion de l’Irak, des insurrections dans le Caucase Russe, trois ou quatre guerres civiles dans le monde arabe, l’intervention de l’Otan en Libye, la guerre en cours en Syrie et on passe sur les nébuleuses de groupes islamistes radicaux poussant comme des champignons un peu partout, la situation est on ne peut plus claire: c’est une guerre à mort, existentielle, décisive contre l’ennemi absolu qu’est la République Islamique d’Iran. L’obssession anti-iranienne des Saoudiens va loin: ils sont près à mettre l’ensemble de leur potentiel financier-lequel est énorme- et sont près à mettre à feu et à sang l’ensemble du Moyen-Orient en vue de se débarrasser de ce qu’ils perçoivent comme une « expansion de l’empire Perse » et par dessus tout « Chiite ».
A Téhéran, on n’y pense pas moins bien ou mal et certains courants extrémistes n’ont pas manqué de se féliciter de ce qu’ils ont appelé « la capture de quatre capitales » du monde Arabe: Bagdad, Damas, Beyrouth et enfin Sanaa. On imagine la panique de la Maison des Saoud. D’ailleurs Ryad ne cache plus son rapprochement d’Israël. Les deux ont un ennemi en commun et assez étrangement, cet ennemi a des accointances avec les deux.
Les Houthis ne sont pas Chiites au sens strict du terme. C’est des Zaydites. Une branche assez éloignée du Chiisme iranien dominant pour qu’il soit considéré par les tenants de ce dernier comme une hérésie. Peu importe ces arguties d’ordre religieux: on est en plein conflit géostratégique majeur avec pour enjeu deux des plus importants détroits de la planète: Bab-Al-Mandeb et celui d’Hormuz. Points de passage de 70% des approvisionnements énergétiques fossiles dans le monde.
Les Houthis sont parmi les plus puissantes tribus du Yémen. Ils ne forment pas toutefois une redoutable force de frappe. c’est leurs alliés, les troupes de choc fidèles à l’ancien Président Ali Abdallah Saleh qui forment le noyau dur de la résistance. Ce dernier, un des derniers résidus d’un certain type de chefs d’Etat arabe de la tendance dure à cuire se comptait parmi les ennemis les plus acharnés des Houthis. Aujourd’hui il est leur allié contre le grand voisin saoudien.
Le Yémen a toujours été un pays pauvre, le seul dans la très riche péninsule arabique. Eternel exclu du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) regroupant les Etats les plus nantis du monde. Pire, il a toujours fait face à d’interminables opérations de déstabilisation de la part de son voisin septentrional dont les maîtres croient dur comme fer que la fin du monde prendra la forme d’une immense flamme en provenance du Yémen.
Pour l’instant ça bombarde en faisant fi de toute convention ou droit international. Les Américains fournissent l’essentiel: couverture satellite, réapprovisionnement en carburant en plein vol, acquisition des cibles, marquages, brouillage électromagnétique et surtout couverture radar. Ils viennent de fournir au Pakistan dont les troupes sont déjà sous uniforme saoudien, pour un milliard de dollars US d’équipements militaires et ils sont en train de doubler leurs exportations d’armes aux pays du CCG. La belle aubaine.
Honni soit qui mal y pense ! Business as usual ! Les temps sont durs...pour les Defence contractors US !
Strategika 51
Recadrons un peu les faits. Pour Ryad, dont les fonds ont servi à financer la première guerre d’Afghanistan, la première et la seconde guerre du Golfe Arabo-persique, l’intervention US en Afghanistan, l’invasion de l’Irak, des insurrections dans le Caucase Russe, trois ou quatre guerres civiles dans le monde arabe, l’intervention de l’Otan en Libye, la guerre en cours en Syrie et on passe sur les nébuleuses de groupes islamistes radicaux poussant comme des champignons un peu partout, la situation est on ne peut plus claire: c’est une guerre à mort, existentielle, décisive contre l’ennemi absolu qu’est la République Islamique d’Iran. L’obssession anti-iranienne des Saoudiens va loin: ils sont près à mettre l’ensemble de leur potentiel financier-lequel est énorme- et sont près à mettre à feu et à sang l’ensemble du Moyen-Orient en vue de se débarrasser de ce qu’ils perçoivent comme une « expansion de l’empire Perse » et par dessus tout « Chiite ».
A Téhéran, on n’y pense pas moins bien ou mal et certains courants extrémistes n’ont pas manqué de se féliciter de ce qu’ils ont appelé « la capture de quatre capitales » du monde Arabe: Bagdad, Damas, Beyrouth et enfin Sanaa. On imagine la panique de la Maison des Saoud. D’ailleurs Ryad ne cache plus son rapprochement d’Israël. Les deux ont un ennemi en commun et assez étrangement, cet ennemi a des accointances avec les deux.
Les Houthis ne sont pas Chiites au sens strict du terme. C’est des Zaydites. Une branche assez éloignée du Chiisme iranien dominant pour qu’il soit considéré par les tenants de ce dernier comme une hérésie. Peu importe ces arguties d’ordre religieux: on est en plein conflit géostratégique majeur avec pour enjeu deux des plus importants détroits de la planète: Bab-Al-Mandeb et celui d’Hormuz. Points de passage de 70% des approvisionnements énergétiques fossiles dans le monde.
Les Houthis sont parmi les plus puissantes tribus du Yémen. Ils ne forment pas toutefois une redoutable force de frappe. c’est leurs alliés, les troupes de choc fidèles à l’ancien Président Ali Abdallah Saleh qui forment le noyau dur de la résistance. Ce dernier, un des derniers résidus d’un certain type de chefs d’Etat arabe de la tendance dure à cuire se comptait parmi les ennemis les plus acharnés des Houthis. Aujourd’hui il est leur allié contre le grand voisin saoudien.
Le Yémen a toujours été un pays pauvre, le seul dans la très riche péninsule arabique. Eternel exclu du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) regroupant les Etats les plus nantis du monde. Pire, il a toujours fait face à d’interminables opérations de déstabilisation de la part de son voisin septentrional dont les maîtres croient dur comme fer que la fin du monde prendra la forme d’une immense flamme en provenance du Yémen.
Pour l’instant ça bombarde en faisant fi de toute convention ou droit international. Les Américains fournissent l’essentiel: couverture satellite, réapprovisionnement en carburant en plein vol, acquisition des cibles, marquages, brouillage électromagnétique et surtout couverture radar. Ils viennent de fournir au Pakistan dont les troupes sont déjà sous uniforme saoudien, pour un milliard de dollars US d’équipements militaires et ils sont en train de doubler leurs exportations d’armes aux pays du CCG. La belle aubaine.
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