Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Kurdistan: le tigre du Moyen-Orient

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Kurdistan: le tigre du Moyen-Orient

    "Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais de leur souci de leur intérêt propre" dixit, avec beaucoup de bon sens plat et direct sa pensée libérale, Adam Smith.

    Le Kurdistan, qui couvre en grande partie l'ancienne Mésopotamie, est considéré comme le panier de fruits, le grenier de céréales et le château d'eau du Moyen-Orient, de quoi fournir les différents corps de métier susmentionnés. Si on y ajoute la découverte du pétrole en quantité importante ces dernières années, le Kurdistan irakien a tous les atouts pour attirer les investisseurs étrangers. Beaucoup y sont déjà. C'est armé de ce même bon sens que les différents grands groupes économiques du monde et les autorités du Gouvernement Régional Kurdistan d'Irak ont trouvé un terrain d'entente, dans l'intérêt des deux parties, et de l'Irak dans son ensemble.

    L'Irak, après des décennies de guerres destructrices avec les pays voisins et les guerres menées contre ses propres ses populations civiles, a connu un nouveau point de départ dans son histoire contemporaine avec la chute du régime de Saddam Hussein, en 2003. Le Kurdistan irakien, qui a particulièrement été dévasté par la campagne génocidaire et le recours à l'arme chimique menée par l'ancien dictateur irakien, a su saisir cette chance. C'était l'année zéro où tout un pays était à reconstruire: reconstruire plus de 4500 villages kurdes détruits par l'ancien régime, mais aussi ponts, barrages, routes et autoroutes, Aéroports et réseaux de télécommunications modernes, etc. Avec la répartition des recettes du pétrole et la part du Kurdistan dans le budget fédéral, le pays kurde a fait un bond dans le futur. Depuis une bonne dizaine d'années, la croissance économique avoisine les 10%. Chiffre enviable par beaucoup de pays en ce temps de crise économique mondiale, et en particulier dans la région du Moyen-Orient où les zones de tension et les conflits sur l'identité et les confessions ne cessent de se multiplier. La clef de cette réussite est le climat de sécurité dans les gouvernorats kurdes et la mise en place par les autorités locales des lois d'investissement et un système de taxation avantageux afin d'attirer les investisseurs étrangers en quête d'acquérir une place dans ce marché émergeant et dynamique.

    En effet, durant cette dernière décennie de crise au Moyen-Orient, aucune prise d'otage et aucun attentat à l'encontre des intérêts des pays occidentaux et leurs institutions (Consulats, écoles et bureaux d'intérêts économiques) au Kurdistan n'ont heureusement pas été à déplorer. Longtemps considérés comme les damnés du Moyen-Orient parce que persécutés sous les différents régimes qui se sont succédé à la tête des Etat-nations qui se partagent le Kurdistan depuis les accords de Sykes-Picot et le dépeçage de l'Empire ottoman, les Kurdes émergent aujourd'hui sur la scène régionale comme acteurs de premier plan. Face à l'attaque des jihadistes, qui occupent aujourd'hui le tiers du territoire irakien, dans cette zone dont la ville de Mossoul (l'ancienne Ninive) constitue la capitale, les Kurdes constituent un rempart contre la barbarie rampante.

    Avec un soutien de la communauté internationale, le modèle kurde a tous les atouts structurels pour réussir et servir d'exemple dans un Moyen-Orient qui se cherche. Son projet pluriel et laïc sert de ciment et est à la base de ce climat d'apaisement et de coexistence pacifique entre les différentes communautés qui peuplent cette terre depuis la nuit des temps.

    A l'instar des nouveaux industrialisés de l'Extrême-Orient appelés en son temps "les Dragons asiatiques", le Kurdistan, disposant de ses richesses en eau car irrigué par les fleuves bibliques, le Tigre et l'Euphrate, combinées à ses richesses énergétiques, peut prétendre de faire partie du peloton de tête des nouveaux pays et marchés émergents. Dans une région traversant une zone de turbulences porteuses de changements futurs majeurs, le Kurdistan mérite d'être appelé le "Tigre du Moyen-Orient".

    Le Kurdistan, c'est l'autre Irak qui fonctionne, où l'espoir règne. Cette lecture optimiste n'est pas démentie par le Medef international qui, pour la troisième fois organise une rencontre entre les investisseurs français et kurdes. Des forums analogues sont également organisés par les investisseurs anglais et américains, présents également sur le marché kurde.

    Akil Marceau
    Directeur de la représentation du gouvernement régional du Kurdistan-Irak en France.

    HuffPost
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
Chargement...
X