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Interview avec le Dr. Basman Alashi, directeur de l'hôpital al-Wafaa bombardé par les forces sionistes en juillet

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  • Interview avec le Dr. Basman Alashi, directeur de l'hôpital al-Wafaa bombardé par les forces sionistes en juillet

    Interview avec le Dr. Basman Alashi, directeur de l'hôpital al-Wafaa bombardé par les forces sionistes en juillet 2014

    11.04.2015 - "Vous m'acculez, vous me tuez, et en plus vous me demandez de ne pas me défendre. Dans ce monde, les êtres humains ont le droit de se défendre. Nous, Palestiniens, avons le droit de défendre notre terre et nos familles par tous les moyens disponibles," déclare le docteur Basman Alashi.

    Dans la nuit du 17 juillet 2014, les forces de l'occupation israélienne ont bombardé l'hôpital Al-Wafaa, à Shijaia, dans la Bande de Gaza, spécialisé dans la rééducation des patients paralysés.

    Voici le témoignage émouvant du docteur Basman Alashi, son directeur

    Comment est-il possible d'en arriver à bombarder un hôpital plein de malades et de personnel médical ?

    Les Nations Unies m'ont dit que, d'après un rapport des forces israéliennes d'occupation, elles ont bombardé l'hôpital parce que des armes se trouvaient dans le bâtiment... Je peux vous assurer que ce rapport est complètement faux ; l'hôpital a ouvert ses portes à la presse internationale et à tous les étrangers qui ont inspecté notre établissement en toute liberté sans trouver la moindre arme. En dépit de toutes les preuves accablantes, notre hôpital a été bombardé en pleine nuit, avec ses patients, son personnel médical et quelques témoins internationaux à l'intérieur des bâtiments.

    Quelles furent les conséquences du bombardement par les forces d'occupation sioniste ?

    Nous avons évacué les 17 patients paralysés qui étaient encore à l'intérieur de l'hôpital sous le feu israélien. Nous n'avons pu prendre ni médicament ni équipement ; nous les avons évacués juste avec les draps. C'est pourquoi pendant un cessez-le-feu, nous avons demandé à la Croix-Rouge de nous apporter certains médicaments vitaux pour nos malades. Mais la Croix-Rouge a refusé et nous avons dû y aller par nous-mêmes. Nous n'avons pu rester que 45 mn dans les ruines de ce qui était l'hôpital al-Wafaa.

    Les bombardements ont continué, et nous n'avons pu récupérer que très peu de médicaments, les bombes avaient presque tout détruit.

    Quatre membres de notre personnel ont été blessés pendant le bombardement. Heureusement, aucun de nos patients n'a été touché. Ils ont cependant beaucoup souffert pendant l'évacuation d'urgence. Quatre de nos patients paralysés avaient besoin d'oxygène et beaucoup d'entre eux respiraient par des tuyaux, c'est pourquoi il était si dangereux de les déplacer d'un hôpital à un autre, dans des conditions d'agression intense, sous attaque d'armes létales utilisées contre une population civile sans défense.

    Nous aurions pu perdre certains d'entre eux. C'était très dur parce que nous avons dû les évacuer dans des véhicules normaux, trois ou quatre par véhicule. Heureusement nous avons pu les transporter tous sans perte, grâce aux efforts héroïques de nos infirmiers et du personnel hospitalier. Sans eux, ils seraient tous morts.

    Les patients ont beaucoup souffert pendant l'attaque israélienne de l'hôpital, certains d'entre eux continuent d'entendre les explosions des bombes et ont peur du déclenchement d'un autre bombardement. Un de nos malades, qui n'a que 19 ans, refuse d'entrer dans un autre hôpital :

    "L'hôpital al-Wafa a été bombardé, ma maison a été bombardé, cet hôpital aussi sera bombardé," m'a-t-il expliqué, terrifié.

    Nous sommes ici pour survivre, pour améliorer les vies de nos enfants, de nos patients. Je ne peux supporter de voir une petite fille d'à peine 6 ans à qui je ne peux pas donner les médicaments dont elle a besoin pour survivre et qui ne peut pas quitter Gaza pour les recevoir. Tout ce que nous voulons pour eux, c'est qu'ils vivent avec la même liberté que les autres gamins partout ailleurs dans le monde.

    Les forces d'occupation israélienne ont dit avoir bombardé l'hôpital parce qu'il y avait des armes à l'intérieur, et cette affirmation a été réfutée avec force par de nombreux témoins.

    A votre avis, quelle était la véritable raison pour l'attaque qui a réduit à un tas de gravas un hôpital aussi grand et aussi important qu'Al-Wafaa ?

    L'hôpital était à moins d'un kilomètre de la clôture qui sépare Gaza des territoires occupés. Notre complexe hospitalier était constitué de trois grands bâtiments, ce ne fut donc qu'une décision des militaires, parce que ces constructions bloquaient leur chemin pour une incursion terrestre plus profonde.

    Il n'y avait pas d'activité de la résistance à l'intérieur ou près des installations hospitalières. J'ai mis au défi les forces d'occupation israéliennes de fournir la moindre preuve de leur raison de bombarder l'hôpital. Ils m'ont montré un photo classifiée où, selon eux, il y avait un lanceur de roquettes de la résistance très près de l'hôpital. Cependant, la photo n'était pas prise à l'hôpital, mais à un endroit situé à presque cinq kilomètres d'ici. Ceci prouve que toutes les raisons avancées par Israël étaient fausses. Ils ont juste fabriqué cette histoire pour justifier la destruction planifiée d'un hôpital.

    Les forces d'occupation israélienne ont demandé que nous évacuions l'hôpital sous le feu et, comme les bâtiments étaient sous leur contrôle, c'était le devoir d'Israël de les protéger. C'était leur obligation de préserver un hôpital ayant 30 ans d'histoire et un investissement de plus de 15 millions de dollars d'équipement. En dépit de tout ceci, non seulement ils n'ont pas protégé les installations médicales, mais ils les ont bombardées et les ont anéanties.

    Les forces d'occupation ont dit que les attaques n'étaient pas contre le peuple palestinien mais contre le Hamas et la résistance. Avez-vous quelque chose à dire contre le gouvernement de Gaza et la résistance ?

    Contre la résistance ? - demande le docteur avec surprise - nous sommes les victimes ! A Gaza, nous avons déjà eu 8 ans de souffrances à cause du blocus terrible d'Israël. Notre résistance est très élémentaire. Israël mène, ils ont des F16, des chars, des navires de guerre... ils nous encerclent ! Ils nous dénient le droit de défendre nos enfants, nos femmes, notre terre, nos maisons, nos propres vies. C'est ridicule.

    Vous m'acculez, vous me tuez, et en plus vous me demandez de ne pas me défendre. Dans ce monde, les êtres humains ont le droit de se défendre.

    Nous, Palestiniens, nous avons le droit de défendre notre terre et nos familles par tous les moyens disponibles. La résistance est un moyen de défendre nos vies, c'est notre droit.

    Israël a les armes les plus puissantes et les plus destructives ; c'est Israël que le monde devrait contrôler.

    Israël a commis un génocide à Gaza pendant que le monde regardait. Il a assassiné des enfants qui jouaient sur la plage. Israël a tué des enfants et des femmes pendant leur sommeil, dans leurs maisons, et a bombardé des résidences sans raison. Des milliers de famille ont été détruites, ou ont perdu leur maison, et tout ceci s'est passé sous les yeux du monde. C'est pour cela que j'accuse Israël mais aussi la communauté internationale.

    Quel est la situation actuelle concernant la reconstruction de l'hôpital ?

    Beaucoup d'organisations et de pays veulent nous aider. Cependant, à cause du blocus israélien et égyptien, ils sont dans l'impossibilité de fournir les matériaux nécessaires à la reconstruction, ou d'envoyer à la Bande de Gaza les fonds nécessaires au financement de cette reconstruction. C'est la raison pour laquelle nous avons commencé à lever des fonds grâce à des activités locales. Mais le montant collecté ne couvre pas 0,01% du montant nécessaire pour reconstruire l'hôpital.

    Beaucoup de gens, dans le monde entier, m'ont dit qu'ils étaient désolés de ce qui est arrivé à l'hôpital, et c'est bien, mais nous avons besoin de bien plus que ça pour être en mesure de nous occuper de nos patients et d'aller de l'avant. Le blocus affecte terriblement nos patients, et il nous est impossible de leur fournir les traitements dont ils ont un besoin vital. Ils n'ont pas besoin de charité, de couvertures ou de vêtements... Ils ont besoin de la stabilité qui rend autonome.

    Le blocus a sérieusement touché l'hôpital puisque nous ne sommes pas en mesure de revenir au service médical complet que nous avions avant et nous sommes incapables de garantir la rééducation et le rétablissement sain et sauf de nos patients.

    Sur les 11.000 blessés de la dernière agression israélienne contre Gaza, plus de 50% ont besoin de rééducation. Si d'ici un ou deux ans l'hôpital ne retrouve pas son fonctionnement antérieur, il y aura un segment important de cette population qui sera dans l'incapacité de se débrouiller seul et de contribuer au développement de notre société, et cela l'affectera à tous les niveaux.

    Ce que nous attendons du monde plus que toute autre chose, c'est la fin du blocus, l'autorisation d'entrée des matériaux pour la reconstruction, l'autorisation de reconstruire les maisons de nos familles détruites par Israël.

    De cette façon il y aura la paix. Mais si le blocus continue, la paix s'éloignera chaque jour davantage. Nous sommes des êtres humains : nous voulons une vie normale comme partout ailleurs dans le monde. Pour que nos gamins puissent grandir dans une maison normale, pas dans un refuge ou sous une tente, à souffrir du froid, sans couverture pour les couvrir.

    Comment voyez-vous la situation actuelle et l'avenir de Gaza ?

    Le peuple de Gaza est résilient. Il vit dans les pires conditions mais continue de sourire. Les gamins jouent et s'adaptent à toutes les situations, mais le reste du monde doit savoir que cette situation n'est pas normale et pour qu'elle cesse, la seule solution est la levée du blocus.

    Il faut en finir avec le blocus. Ce n'est pas suffisant de donner aux gens une tente, ou un peu de nourriture ou une couverture. Les gens ont besoin d'une maison, d'un boulot, et de la possibilité de donner à leurs enfants un bon enseignement et de voyager à l'étranger s'ils le souhaitent. D'avoir la possibilité d'être hospitalisés à l'étranger si leur état l'exige.

    Donnez-nous la liberté dont jouit le reste du monde, parce que nous ne sommes pas différents des autres peuples de la planète. Nous voulons juste vivre en paix si on nous en donne l'occasion et de le faire en toute liberté. Mais si ce droit nous est refusé, nous nous battrons jusqu'à l'avoir conquis... Insh'allah !

    Par ISM-Gaza


    Témoignage de Valeria Cortes, ISM-Gaza.

    Source : Palsolidarity

    Traduction : MR pour ISM

  • #2
    Les médias mensonges veulent faire oublier les crimes sionistes et aussi le blocus criminel de Gaza qui continue. Voilà le résultat de la démocratie occidentale et du "monde libre" qui nous impose à tous sa loi de la jungle;

    Hier c'était Gaza, aujourd'hui le Yémen et demain à qui sera le tour ? L'Algérie ?

    Ne croyons pas que cela n'arrive qu'aux autres !!!

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