Des calculs étroits de pouvoir donnèrent à la mouvance Islamiste, y compris ceux qui parlaient ouvertement de guerre sainte, le loisir de prospérer en toute sécurité. Le souci de trouver un contrepoids au mouvement berbériste et au PAGS, accusés d’être à l’origine des troubles, amènera les conseillers de Chadli Bendjedid à préconiser une alliance de fait avec les fondamentalistes (certains responsables du FLN y seront pour beaucoup).
L’envoi de centaines de jeunes en Afghanistan pour prendre part au djihad, le fut avec la complicité des autorités.
Les instituts Islamiques, les séminaires consacrés à la pensée Islamique, les prêches à la télévision de l’imam Ghazali (cet intégriste qui mangeait et buvait à la table du président de la République, consacrera un darss (cours théologique) intitulé « El istichhad », c’est-à-dire le martyre, le sacrifice, les armes à la main, du croyant, le jour même où avait été annoncée la mort de Bouïali, le chef du premier groupe Islamiste armé abattu par les services de sécurité), contribueront à l’expansion de l’Islamisme....
L’école, qui est le premier creuset de la citoyenneté, a été très rapidement prise en charge par des démagogues préoccupés par l’inculcation des
«valeurs arabo-islamiques» dont la teneur était le rejet de la double culture et l’imposition d’une conception «coranisée» de la Cité au sens étroit et large du terme.
Le régime de Houari Boumediene porte, le premier, la responsabilité de la catastrophe qui a frappé l’école. Si Houari Boumediene a su confier l’organisation de l’ANP et des services de sécurité à d’excellents techniciens (A. Chabou, K. Merbah, A. Benchérif, A. Draïa et H. Khediri), l’école a été livrée à Abdelhamid Mehri, Ahmed Taleb Ibrahimi, Kharoubi et Mouloud Kacem, l’homme des instituts islamiques.
Ces mandarins ne surent pas définir à l’école des objectifs de modernité et de rationalité, ils la livrèrent à un patchwork d’enseignants venus de pays où l’islamo-arabisme était mal compris et mal exprimé. Le FLN, dirigé par M. S. Yahiaoui puis par M. C. Messaadia, ajoutera aux programmes une pincée de nationalisme.
Le résultat, par l’importance du temps dévolu à la scolastique, sera la chute du niveau, une religiosité dominant toutes les autres perceptions et l’incapacité pour l’élève, du fait des tiraillements subis, de se façonner
une identité nationale.
Les jeunes Algériens qui défileront plus tard dans les rues accoutrés en Saoudiens, Afghans ou Soudanais, qui proclameront des professions de foi diverses et contradictoires, ont été les victimes de l’incompétence ou des bas calculs de ceux qui ont dirigé l’ école.
«Avec le recul, on peut penser que c’est un choix de classe qu’a imposé la fraction la plus conservatrice du FLN, effrayée par la poussée socialisante des premières années et ne voulant pas d’une jeunesse éduquée, lucide et progressiste, susceptible d’appuyer cette orientation et d’en renforcer le contenu», dira Jacques Berque.
Le même Jacques Berque écrira encore :
«Ce clivage constituait un piège qui aurait dû être déjoué par la promotion d’une biculture appuyée sur une arabisation se référant au meilleur de la tradition de l’islam et de son ouverture à la connaissance et à la science. Un autre choix prévalut, celui d’une arabisation régressive, dogmatique, avec des enseignants sous-qualifiés dont un grand nombre, venant de l’étranger, se sont révélés ultérieurement être des militants intégristes».
L’envoi de centaines de jeunes en Afghanistan pour prendre part au djihad, le fut avec la complicité des autorités.
Les instituts Islamiques, les séminaires consacrés à la pensée Islamique, les prêches à la télévision de l’imam Ghazali (cet intégriste qui mangeait et buvait à la table du président de la République, consacrera un darss (cours théologique) intitulé « El istichhad », c’est-à-dire le martyre, le sacrifice, les armes à la main, du croyant, le jour même où avait été annoncée la mort de Bouïali, le chef du premier groupe Islamiste armé abattu par les services de sécurité), contribueront à l’expansion de l’Islamisme....
L’école, qui est le premier creuset de la citoyenneté, a été très rapidement prise en charge par des démagogues préoccupés par l’inculcation des
«valeurs arabo-islamiques» dont la teneur était le rejet de la double culture et l’imposition d’une conception «coranisée» de la Cité au sens étroit et large du terme.
Le régime de Houari Boumediene porte, le premier, la responsabilité de la catastrophe qui a frappé l’école. Si Houari Boumediene a su confier l’organisation de l’ANP et des services de sécurité à d’excellents techniciens (A. Chabou, K. Merbah, A. Benchérif, A. Draïa et H. Khediri), l’école a été livrée à Abdelhamid Mehri, Ahmed Taleb Ibrahimi, Kharoubi et Mouloud Kacem, l’homme des instituts islamiques.
Ces mandarins ne surent pas définir à l’école des objectifs de modernité et de rationalité, ils la livrèrent à un patchwork d’enseignants venus de pays où l’islamo-arabisme était mal compris et mal exprimé. Le FLN, dirigé par M. S. Yahiaoui puis par M. C. Messaadia, ajoutera aux programmes une pincée de nationalisme.
Le résultat, par l’importance du temps dévolu à la scolastique, sera la chute du niveau, une religiosité dominant toutes les autres perceptions et l’incapacité pour l’élève, du fait des tiraillements subis, de se façonner
une identité nationale.
Les jeunes Algériens qui défileront plus tard dans les rues accoutrés en Saoudiens, Afghans ou Soudanais, qui proclameront des professions de foi diverses et contradictoires, ont été les victimes de l’incompétence ou des bas calculs de ceux qui ont dirigé l’ école.
«Avec le recul, on peut penser que c’est un choix de classe qu’a imposé la fraction la plus conservatrice du FLN, effrayée par la poussée socialisante des premières années et ne voulant pas d’une jeunesse éduquée, lucide et progressiste, susceptible d’appuyer cette orientation et d’en renforcer le contenu», dira Jacques Berque.
Le même Jacques Berque écrira encore :
«Ce clivage constituait un piège qui aurait dû être déjoué par la promotion d’une biculture appuyée sur une arabisation se référant au meilleur de la tradition de l’islam et de son ouverture à la connaissance et à la science. Un autre choix prévalut, celui d’une arabisation régressive, dogmatique, avec des enseignants sous-qualifiés dont un grand nombre, venant de l’étranger, se sont révélés ultérieurement être des militants intégristes».
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