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L’an I d’une supercherie dramatique!

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  • L’an I d’une supercherie dramatique!

    15:28 dimanche 19 avril 2015 | Par Mohamed Benchicou | Actualité

    Ils ont soufflé sur la bougie à sa place et, comme toujours, se sont partagés le gâteau entre eux. Le premier anniversaire de la réélection de l’impotent Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat a été célébré comme il se doit, à la mode mafieuse, comme le succès d’une colossale forfaiture politique. Ils ont quelques raisons de pavoiser : cette élection du 18 avril 2014 fut bien l’acte par lequel, corrupteurs et corrompus ce sont imposés à la tête du pays.

    Les présidentielles 2014, ont consacré la victoire du clan Bouteflika à la tête d’un État faible, déstructuré et au service d’une terrible voyoucratie qui s’est installée sur les débris de l’État algérien. Voilà un an, en effet, que nous prouvons au monde l’impensable : On ne gouverne pas plus mal en pyjama qu’en costume Smalto et, mieux, contrairement aux idées répandues, l’habit, en l’occurrence le pyjama, fait parfaitement le moine.

    Du reste, on le voit bien, l’Algérie est le seul pays qui se passe de Conseils des ministres et d’activités présidentielles sans choquer personne. Pire : il se trouve même des personnalités de premier plan pour estimer que « l’absence du Président n’a aucun effet sur les affaires », ce qui est en partie vrai, si on prend le terme « affaires » dans son acception première.

    Écoutez-les, ministres enrichis par la rapine, politiciens engraissés par la corruption, mandarins du FLN nourris de mensonges et de passe-droits, tous ces noms qui fleurissent dans le livre de « Paris Alger, une histoire passionnelle » de Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet, tout ce que le marais politique algérien compte de crapules, de fripouilles et de vauriens, écoutez-les tous qui nous assurent que Bouteflika a retrouvé sa bonne santé dans cette Algérie dont ils se foutent qu’elle ait complètement perdu la sienne, pays à l’agonie après quatorze ans de rapines et de gestion mafieuse de la chose publique mais où, nous rappellent-ils, il est resté de la place pour un quatrième mandat puisqu’il subsistait encore restera quelques gouttes de sang à sucer, quelques morceaux de chair à mordre.

    Écoutons donc Amar Saâdani réciter d’un trait, la dernière salve de mensonges : « Ceux qui doutaient de la santé du Président et de ses capacités à gérer le pays ont compris aujourd’hui que Monsieur Abdelaziz Bouteflika assume pleinement ses missions en tant que chef de l’État. Il tient régulièrement des réunions avec les ministres et les responsables militaires. Il reçoit les délégations étrangères. Il suit les dossiers de très près. Je peux même vous assurer que le Président travaille plus que de hauts responsables qui sont en bonne santé ».

    Mais oui, mais oui ! Voilà à quoi pense le chef du plus grand parti algérien pendant que la faillite rôde autour de la maison : à mentir ! Le mensonge, style absolu de gouvernance. Ils avaient commencé par cacher aux Algériens l’impact de la chute du prix du brut. Ils poursuivent en camouflant l’ampleur du désastre.

    Que nous dit Amara Benyounès dont il nous est arrivé de dire qu’il n’était jamais aussi solennel que lorsqu’il parlait de sachets en plastique. Eh bien ceci : «En 2014, au MPA, nous avons appelé à soutenir sa candidature parce qu’il avait un bilan positif et (nous l’avions soutenu) pour lui permettre de poursuivre l’ensemble des réformes qu’il a engagées afin de faire de l’Algérie un grand pays émergent. Dans tous les secteurs, les grands projets sont en train d’aboutir ».

    Ainsi nous parlait-on dans les années 60 et 70. « L’Algérie sera un dragon du niveau de l’Espagne en l’an 2000 ! ». Bouteflika ressort les vieilles promesses non tenues comme pour nous rappeler que nous ne sommes devenus des dragons de rien, tout au plus des lézards…

    Bilan positif ? Quinze ans de pouvoir sans avoir pu diminuer d’un iota la dépendance envers les hydrocarbures serait donc un « bilan positif » ! Et de quelles réformes parlez-vous, Monsieur le ministre ? Et dans quels secteurs « les grands projets seraient-ils en train d’aboutir », en dehors du secteur du blanchiment d’argent et de celui des détournements ?

    Le métier de laudateur exige de l’adresse. L’éloge, à défaut d’être crédible, doit au moins paraître vraisemblable, avoir l’allure du « mensonge le plus détestable» qu’André Gide définit comme étant « celui qui se rapproche le plus de la vérité». Mais non ! Avec vous, le compliment n’a aucune finesse, il est gros, gras et sans subtilité. La ba’yaa des féodalités arabes archaïques !

    « Nous avons perdu un peu plus de 40% de nos recettes en devises. Fatalement, il y a des conséquences mais là aussi il faut rappeler la gestion du Président. Dès le début de son premier mandat, il a anticipé les choses. Nous avons remboursé notre dette et nous avons des réserves de change importantes qui peuvent nous permettre de tenir encore jusqu’à ce que le choc pétrolier soit résorbé ».

    L’Algérien est averti : il lui faut rendre grâce à son président d’avoir laissé passer les années d’or du pétrole à 140 dollars sans ériger une seule usine. Les recettes faramineuses de cette surproduction pétrolière ont servi à enrichir encore et toujours ces milliardaires qui ont noyauté, en l’espace de dix ans, les institutions de l’État algérien pour finir de le vider et de le travestir. Des forbans fortunés qui gravitent à l’intérieur de l’État et que défend publiquement, et sans rougir, Amar Saâdani dont on rappelle qu’il a été désigné et imposé à la tête du FLN par ce même cartel des milliardaires : « En France, en Italie, en Angleterre, les hommes d’affaires influent sur les politiques du gouvernement sans pour autant que cela ne provoquent des polémiques.

    Il est tout à fait normal pour une personne qui a créé de la richesse de faire tout pour se protéger et se défendre, y compris en étant présente sur la scène politique et médiatique ».

    Le pays est entre les mains du pouvoir le plus irresponsable qui soit. Il ne dispose d’aucun plan de rechange face à la crise qui se profile. Que nous dit Benyounès ? « Le Président nous a dit lors d’un Conseil ministériel que la seule vraie solution est la relance de l’économie nationale. Cette conviction d’aller vers une plus grande diversification de l’économie nationale est partagée maintenant par tout le monde ».

    Ainsi donc, des ministres algériens ont mis quinze années pour découvrir que « la seule vraie solution est la relance de l’économie nationale » et non pas l’élevage des escargots ! Et le président a attendu tout ce temps-là pour leur faire cette immense révélation ? Que ne l’a-t-il expérimentée durant ses 15 ans de pouvoir ? Quinze ans ! Le temps que la Corée du Sud avait mis pour devenir le plus grand des dragons asiatiques.

    Quinze ans …
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."
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