Davantage d'apprentis mineurs après sa visite en Suisse

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François Hollande a annoncé des «avantages» pour les petites entreprises qui prendront des «apprentis mineurs», après avoir visité une société zurichoise très formatrice lors de sa visite d'Etat en Suisse.

«Nous allons lancer une opération pour soutenir l'apprentissage», a annoncé le chef de l'Etat, lors de l'émission télévisée «Le Supplément» de Canal , dont il était l'invité à l'approche du troisième anniversaire de son élection.

«Il y aura des avantages pour tous les employeurs, dans les toutes petites entreprises qui prennent un apprenti mineur, les plus jeunes, ceux qui peuvent être en décrochage scolaire», a-t-il dit.

«Les employeurs qui font un travail formidable d'insertion, ils ne paieront plus rien sur l'emploi d'un apprenti», «à partir de la prochaine rentrée scolaire», a souligné M. Hollande.

Baisse pour l'apprentissage

Pour rendre l'apprentissage plus attractif, le gouvernement a lancé, à la rentrée 2014, une campagne de promotion et un nouveau régime d'aides aux entreprises.

Depuis le 1er septembre, les entreprises de moins de 250 salariés ont droit à une nouvelle prime de 1000 euros minimum pour tout apprenti supplémentaire.

Elle s'additionne à une prime déjà existante de 1000 euros minimum par an et par apprenti dans les entreprises de moins de 11 salariés.

Malgré un nouvel arsenal d'aides, les entrées en apprentissage ont de nouveau baissé, d'environ 3 % en 2014, après -8 % l'année d'avant selon le gouvernement.
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Formation professionnelle suisse: la force du système dual

Quel est le point commun entre Sergio Ermotti et Monika Walser ? Tous deux sont à la tête de grandes entreprises suisses connues dans le monde entier: la banque UBS et Freitag, producteur culte de sacs et accessoires. Tous deux partagent aussi le même type de formation : à savoir une formation professionnelle effectuée en Suisse. Ce même parcours a été suivi par d’autres managers et spécialistes suisses qui occupent aujourd’hui des postes clés. Quelle est cette formation professionnelle qui permet à la Suisse de disposer d’une main-d’œuvre hautement qualifiée et innovante et d’être ainsi au sommet de l’économie mondiale? swissworld.org dévoile le secret de la “formation duale”.

Théorie et pratique, main dans la main
Que faire après l’école obligatoire? C’est une question que des milliers de jeunes se posent tous les ans. Une bonne partie d’entre eux choisit le lycée ou l’école supérieure. D’autres, plus intéressés par une expérience pratique, choisissent la voie de la formation professionnelle. En Suisse cette dernière option consiste en un apprentissage en entreprise accompagné d’une formation dans une école professionnelle. Ce choix permet de travailler en parallèle « avec les mains et avec la tête », comme affirme l’ex-apprenti David Crettenant, CEO de l’entreprise Startup RedElec Technologies.

Deux jeunes sur trois choisissent cette formation. Un succès qui, selon le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI), est dû aux nombreux débouchés professionnels que le système de formation duale suisse offre et à la formation complète (théorique et pratique) qu’elle assure. En effet, les élèves n’acquièrent pas uniquement des capacités et des connaissances théoriques mais apprennent immédiatement à assumer des responsabilités : dans l’entreprise ils assimilent les bases pratiques, participent au processus de production de l’entreprise, découvrent la vie quotidienne d’une entreprise et reçoivent un salaire. Ils apprennent ainsi rapidement les ficelles du monde du travail.

Une formation, d’innombrables carrières
La formation professionnelle suisse est un point de départ; à chacun la possibilité de modeler son chemin. Après celle-ci, il est possible de suivre une formation professionnelle supérieure permettant l’acquisition de compétences professionnelles spécifiques et préparant à des postes de direction.
L’offre des examens professionnels et professionnels supérieurs compte environ 400 options, 8 branches et non pas moins de 52 cycles d’études dans les écoles spécialisées (supérieures). La maturité professionnelle permet d’accéder à une école supérieure spécialisée et ne requiert aucun examen d’entrée. La grande perméabilité du système formatif suisse permet d’approfondir ses connaissances de base, d’apprendre de nouvelles connaissances techniques, de changer d’orientation professionnelle, d’accéder à l’université ou à une école supérieure spécialisée grâce à des formations «passerelles».

Une tâche – trois partenaires
La formation professionnelle relève de la Confédération, des Cantons et des organisations du monde du travail. Ces trois partenaires se sont engagés à garantir une formation professionnelle de qualité ainsi qu’une offre suffisante de places d’apprentissage et de formation continue, capable de répondre simultanément aux demandes des jeunes, aux exigences du marché du travail et à la conjoncture économique.
«Grâce à ce lien direct avec le monde du travail, le taux de chômage des jeunes en Suisse est parmi le plus bas en Europe », affirme le SEFRI selon lequel le dynamisme du système dual stimule la formation complète (donc aussi bien théorique que pratique) des jeunes et leur intégration dans le monde du travail.

Une formation sans frontières
Le système dual suisse n’est pas seulement bien ancré dans le monde du travail national mais est aussi ouvert vers l’extérieur: d’une part la Confédération, les cantons et le monde du travail s’appliquent afin que les diplômes professionnels suisses soient reconnus dans le monde entier, d’autre part, ils favorisent la mobilité des personnes en formation grâce à des stages à l’étranger.


Prof. Wolter, selon le SEFRI, le faible taux de chômage des jeunes en Suisse s’explique-t-il par la qualité de la formation professionnelle. Partagez-vous cet avis?
Il n’y a pas une analyse scientifique qui prouve le lien direct entre le faible taux de chômage et la formation professionnelle. Toutefois, il est évident que les pays qui disposent d’une formation professionnelle duale enregistrent de faibles taux de chômage chez les jeunes. Et cela est notamment dû au fait que ce sont les employeurs qui déterminent quelles branches seront prioritaires dans la formation professionnelle et que les désirs professionnels des jeunes sont en parallèle rapidement adaptés aux exigences du marché du travail. De plus, les pays dotés d’une formation duale ont l’avantage de pouvoir embaucher des jeunes qui ont terminé un apprentissage complet, ce qui évite par la suite de grands coûts liés à l’insertion dans le monde du travail.

Les universités suisses et les écoles supérieures spécialisées sont très réputées au niveau international. Qu’en est-il des écoles professionnelles?
La réputation d’un type de formation n’est certainement pas comparable avec la réputation d’une institution. Toutefois, je peux affirmer que la réputation de la formation professionnelle suisse est tout aussi bonne que celle des écoles polytechniques suisses tels que l’EPFL et l’ETHZ. Les ministres et les délégations étatiques de l’étranger qui visitent régulièrement la Suisse sont de plus en plus intéressés par notre formation professionnelle. Je peux même affirmer que la plupart des ministres étrangers en charge de la formation, s’ils pouvaient choisir entre les écoles polytechniques fédérales ou la formation professionnelle, choisiraient cette dernière. Cela dit, on ne peut pas se reposer sur ses lauriers : la formations professionnelle suisse a, elle aussi, des points à améliorer encore.
Département Fédéral