Vive Bouteflika
10:51**lundi 20 avril 2015*|*Par Hafid Derradji*|*TSA*
Pour la première fois depuis l’arrivée de Bouteflika à El Mouradia, l’anniversaire de son avènement à la tête du pays a suscité des réactions négatives sur les réseaux sociaux et dans les médias. Motif de ce ton ouvertement critique*: les conditions de son élection, son état de santé déclinant et l’état des lieux de la Nation. Pour la première fois,* je diverge avec les commentaires et je fais valoir les réalisations ‘’grandioses’’ accomplies par Bouteflika durant la première année de son quatrième mandat. Ces acquis seront comptabilisés au crédit de Bouteflika l’homme et non pas Bouteflika le président*!
Première réalisation ‘’grandiose’’ de Bouteflika*: sa réélection à la magistrature suprême en un fauteuil roulant sans sacrifier au rituel de campagne électorale et sans s’adresser au peuple. Bouteflika a prolongé son bail en dépit de son incapacité à accomplir sa mission dans des conditions idoines et malgré son éclipse des scènes nationales et internationales. Bouteflika a rempilé malgré un mouvement de protestation populaire sans précédent, malgré la détérioration de la situation économique et malgré le regain de corruption et la poussée du pouvoir de l’argent dans le paysage politique.*Prolonger le bail dans un contexte pesant participe d’une prouesse remarquable à la portée d’un ‘’habile’’ comme Bouteflika.
Bouteflika n’avait pas besoin de s’adresser au peuple pendant la campagne électorale. Il n’avait pas besoin de quitter la résidence d’État pour accomplir ses missions. Il n’avait pas besoin de cela à partir du moment où il a réussi à élargir le cercle des opportunistes et des profiteurs de son règne pour en faire une machine à propagande chargée de mentir au peuple. Impliqués dans des affaires de corruption et protégés contre les poursuites judiciaires, ces propagandistes et soutiens zélés sont devenus otages du frère du Président qui les utilise à sa guise.
Politiquement, Bouteflika a réussi, avec le soutien de son cercle, à se débarrasser de son représentant spécial, Abdelaziz Belkhadem, après être parvenu à contenir Ahmed Ouyahia en le confinant dans une mission plus administrative que politique. Bouteflika a réussi à réduire le parti FLN au rang d’appareil et en faire une coquille vide. Il a également impliqué le plus vieux parti d’Algérie, le FFS, dans une initiative politique avortée avant même de se mettre en branle. Bouteflika a neutralisé des personnalités nationales et stérilisé un paysage politique au moyen d’un scénario imaginable par l’* «*habileté*» du seul Bouteflika.
Entre avril 2014 et avril 2015, Bouteflika s’est employé à tenir en haleine l’opinion publique et à l’occuper tant par la perspective d’un remaniement ministériel, tantôt par la révision constitutionnelle. Et pour accréditer et crédibiliser l’idée d’un président actif et vaquant à ses activités, Bouteflika s’est livré à l’un de ses péchés mignon*: la diffusion à la télé d’images des audiences de responsables étrangers en visite à Alger et la lecture fleuve de messages lus en son nom. Il s’est résout également à faire quelque effets d’annonce pour faire baisser le mercure chaque fois que le climat social flambe. Dans ce registre aussi, Bouteflika a fait montre d’une «*habileté’*» qui mérite d’être saluée*!
Durant la première année de son quatrième mandat, Bouteflika a poursuivi sa tactique visant l’institution militaire. Il a semé les doutes en son sein au risque de toucher à ses équilibres. Bouteflika a été jusqu’à déstabiliser le DRS. Il s’est attaché à affaiblir cet appareil de sécurité afin de protéger son entourage des scandales des marchés douteux.
Les réalisations*» de Bouteflika durant la première année de son mandat ne se sont pas limitées aux aspects cités plus haut. Bouteflika a été jusqu’à mettre en garde tout un peuple à travers la diffusion de quelques messages de circonstance et à travers l’annonce de quelques mesures au profit de la jeunesse et de la femme. C’est ainsi qu’il a jugulé les mouvements de contestation à Ghardaïa et à In Salah contre le gaz de schiste.
Dans un pays aux multiples défis comme l’Algérie, Bouteflika a réussi à franchir la première année de son quatrième mandat «*avec succès*». Il a présidé aux destinées de l’Algérie à partir d’un fauteuil roulant sans qu’on le voie et qu’on l’entende. Il a dirigé le pays en écoutant son seul frère. C’est pour cela qu’il nous appartient de lui dire «*bravo*» pour son maintien à la tête de l’État, puisant sa force de la faiblesse et la lâcheté de plusieurs acteurs. L’histoire retiendra la complicité de ces acteurs et de leur complicité.
10:51**lundi 20 avril 2015*|*Par Hafid Derradji*|*TSA*
Pour la première fois depuis l’arrivée de Bouteflika à El Mouradia, l’anniversaire de son avènement à la tête du pays a suscité des réactions négatives sur les réseaux sociaux et dans les médias. Motif de ce ton ouvertement critique*: les conditions de son élection, son état de santé déclinant et l’état des lieux de la Nation. Pour la première fois,* je diverge avec les commentaires et je fais valoir les réalisations ‘’grandioses’’ accomplies par Bouteflika durant la première année de son quatrième mandat. Ces acquis seront comptabilisés au crédit de Bouteflika l’homme et non pas Bouteflika le président*!
Première réalisation ‘’grandiose’’ de Bouteflika*: sa réélection à la magistrature suprême en un fauteuil roulant sans sacrifier au rituel de campagne électorale et sans s’adresser au peuple. Bouteflika a prolongé son bail en dépit de son incapacité à accomplir sa mission dans des conditions idoines et malgré son éclipse des scènes nationales et internationales. Bouteflika a rempilé malgré un mouvement de protestation populaire sans précédent, malgré la détérioration de la situation économique et malgré le regain de corruption et la poussée du pouvoir de l’argent dans le paysage politique.*Prolonger le bail dans un contexte pesant participe d’une prouesse remarquable à la portée d’un ‘’habile’’ comme Bouteflika.
Bouteflika n’avait pas besoin de s’adresser au peuple pendant la campagne électorale. Il n’avait pas besoin de quitter la résidence d’État pour accomplir ses missions. Il n’avait pas besoin de cela à partir du moment où il a réussi à élargir le cercle des opportunistes et des profiteurs de son règne pour en faire une machine à propagande chargée de mentir au peuple. Impliqués dans des affaires de corruption et protégés contre les poursuites judiciaires, ces propagandistes et soutiens zélés sont devenus otages du frère du Président qui les utilise à sa guise.
Politiquement, Bouteflika a réussi, avec le soutien de son cercle, à se débarrasser de son représentant spécial, Abdelaziz Belkhadem, après être parvenu à contenir Ahmed Ouyahia en le confinant dans une mission plus administrative que politique. Bouteflika a réussi à réduire le parti FLN au rang d’appareil et en faire une coquille vide. Il a également impliqué le plus vieux parti d’Algérie, le FFS, dans une initiative politique avortée avant même de se mettre en branle. Bouteflika a neutralisé des personnalités nationales et stérilisé un paysage politique au moyen d’un scénario imaginable par l’* «*habileté*» du seul Bouteflika.
Entre avril 2014 et avril 2015, Bouteflika s’est employé à tenir en haleine l’opinion publique et à l’occuper tant par la perspective d’un remaniement ministériel, tantôt par la révision constitutionnelle. Et pour accréditer et crédibiliser l’idée d’un président actif et vaquant à ses activités, Bouteflika s’est livré à l’un de ses péchés mignon*: la diffusion à la télé d’images des audiences de responsables étrangers en visite à Alger et la lecture fleuve de messages lus en son nom. Il s’est résout également à faire quelque effets d’annonce pour faire baisser le mercure chaque fois que le climat social flambe. Dans ce registre aussi, Bouteflika a fait montre d’une «*habileté’*» qui mérite d’être saluée*!
Durant la première année de son quatrième mandat, Bouteflika a poursuivi sa tactique visant l’institution militaire. Il a semé les doutes en son sein au risque de toucher à ses équilibres. Bouteflika a été jusqu’à déstabiliser le DRS. Il s’est attaché à affaiblir cet appareil de sécurité afin de protéger son entourage des scandales des marchés douteux.
Les réalisations*» de Bouteflika durant la première année de son mandat ne se sont pas limitées aux aspects cités plus haut. Bouteflika a été jusqu’à mettre en garde tout un peuple à travers la diffusion de quelques messages de circonstance et à travers l’annonce de quelques mesures au profit de la jeunesse et de la femme. C’est ainsi qu’il a jugulé les mouvements de contestation à Ghardaïa et à In Salah contre le gaz de schiste.
Dans un pays aux multiples défis comme l’Algérie, Bouteflika a réussi à franchir la première année de son quatrième mandat «*avec succès*». Il a présidé aux destinées de l’Algérie à partir d’un fauteuil roulant sans qu’on le voie et qu’on l’entende. Il a dirigé le pays en écoutant son seul frère. C’est pour cela qu’il nous appartient de lui dire «*bravo*» pour son maintien à la tête de l’État, puisant sa force de la faiblesse et la lâcheté de plusieurs acteurs. L’histoire retiendra la complicité de ces acteurs et de leur complicité.
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