Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Entretien avec Bouaziz Ait Chebib, président du MAK

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Entretien avec Bouaziz Ait Chebib, président du MAK

    Entretien avec Bouaziz Ait Chebib, président du MAK
    TSA - 11:41 lundi 20 avril 2015 | Par Nadia Mellal

    Vous êtes passé de l’autonomie à l’indépendance de la Kabylie. Pourquoi une telle surenchère dans le discours ?

    Non, nous ne sommes pas passés de l’autonomie à l’indépendance. Mais nous sommes passés de l’autonomie à l’autodétermination, ce n’est pas pareil. Cette évolution répond à trois impératifs que nous considérons comme vitaux pour faire aboutir notre combat. Premièrement, il y a nécessité absolue de sortir du huit clos algérien pour internationaliser la question Kabyle. Le peuple kabyle a le droit, au même titre que les autres peuples du monde, d’inscrire son combat dans le cadre du droit international fondé sur le principe du droit des peuples à l’autodétermination. Et cela nous permet de sortie du tête à tête avec un Etat autiste, par nature répressif et de type colonial.

    Le deuxième impératif est que dans la mouvance kabyliste, il y a eu une forte émergence d’un courant indépendantiste, en particulier parmi les jeunes générations qui n’en peuvent plus du négationnisme de l’Etat algérien. Or, en tant que premier responsable du MAK, mon devoir est de veiller à l’unité des rangs de notre mouvement et de permettre aux deux courants, autonomistes et indépendantiste, de cohabiter et de conjuguer leur efforts pour un même objectif : l’instauration d’un Etat Kabyle, dont la décision sur la nature exacte reviendra à l’ensemble du peuple kabyle par voir référendaire. Le principe d’autodétermination a été salutaire pour notre mouvement car le principe est fédérateur et n’exclut ni l’options autonomiste, ni l’option indépendantiste.

    Le troisième impératif est qu’il s’agit d’un mouvement d’essence démocratique. Il est de notre devoir de rendre la parole au peuple kabyle afin de décider librement et souverainement de son avenir en choisissant le statut politique qui lui sied. Donc, c’est un choix de démocratie et de liberté dont le peuple kabyle a été privé depuis 1962, voir 1857 en étant annexé de force d’abord à l’Algérie française et ensuite à l’Algérie arabe. Il y a lieu de rappeler que l’autodétermination n’est rien d’autre pour nous que le retour à la source étant donné que la Kabylie a toujours vécu de manière libre et indépendante jusqu’à l’occupation française en 1857, décidant par elle-même et pour elle-même de sa configuration politique. Personne n’avait jamais imposé à la Kabylie de renoncer à son identité millénaire. La Kabylie a perdu sa souveraineté en 1857, notre combat, libérateur, entend lui restituer sa souveraineté pour prendre en charge elle-même son destin.

    N’y a-t-il pas une solution moins radicale aux problèmes de sous-développement économique et identitaires de la Kabylie?

    A vrai dire, l’autodétermination n’est pas un choix, c’est une exigence de l’histoire. Après avoir lutté vainement pour l’avènement d’une Algérie plurielle et démocratique, durant près de 50 ans, il a bien fallu nous rendre à l’évidence de l’indifférence des algériens qui ne partagent pas les mêmes aspirations, ni les mêmes valeurs que le peuple kabyle. Qui peut nier que le combat de la démocratie, de la laïcité et de l’identité plurielle, a été portée par la seule Kabylie, tout en étant de surcroit désignée à la vindicte populaire algérienne en tant que Hizb Fransa, ennemi de la nation, traitres et j’en passe.

    Au bout d’un moment, il faut bien se remettre en cause et chercher la solution adéquate à la problématique posée par les kabyles et qui n’est visiblement pas partagée par les algériens. Les évènements tragiques du printemps noir marqués par l’assassinat de 127 jeunes par des gendarmes algériens sans que cela ne suscite de la solidarité de la part des autres régions d’Algérie, nous a fait prendre conscience que l’avenir de la Kabylie sera kabyle ou ne le sera pas.

    Aucun développement n’est possible pour un peuple qui vit sous la domination d’un Etat négationnisme et criminel qui programme minutieusement votre extinction par un programme politique très élaboré : répression, étouffement économique, insécurité, terrorisme, formatage des jeunes génération via une école criminelle qui construit des terroristes et non des citoyens, etc., la liste est trop longue pour énumérer tous les méfaits de l’Etat algérien en Kabylie. Donc, le peuple kabyle n’a d’autres choix que de prendre son destin en main afin de réaliser ses propres aspirations , qui sont en tout point à l’exacte opposé de la doctrine arabo-islamique, malheureusement pas partagée par une grande partie des algériens, d’où d’ailleurs cette hostilité vis-à-vis de la Kabylie, déclarée impie, et cette indifférence vis-à-vis du massacre de ses enfants, alors que dans le même temps ils manifestent leur solidarité avec la Palestine. Il est temps d’assurer à la Kabylie un avenir de paix, de prospérité et de liberté ses enfants. Un peuple sans Etat ne peut pas être protégé, il est condamné à disparaitre et nous n’avons pas l’intention de disparaitre.


    Quand on voit ce qui se passe en Libye, au Yémen, en Syrie, n’est-il pas dangereux de lancer des appels à l’indépendance dans cette conjoncture?

    Ce qui se passe en Libye, au Yémen et en Syrie est le résultat de la négation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de leurs sacrifices à des intérêts occidentaux qui ne disent pas leurs noms. Il n’y a jamais eu de Nation Libyenne, ni de nation Syrienne, ni de nation Yéménite, ce ne sont que des créations coloniales qui ont donné des Etats néocoloniaux déniant à leur peuples le droit de disposer d’eux même afin de les spolier de leur ressources. Le mal qui ronge le monde est le résultat direct du non-respect du droit des peuples à l’auto-détermination et de la prédation internationale des anciens colonisateurs. A force de soutenir l’islamisme politique pour niveler les identités des peuples qu’ils massacrent, ils sont en train de créer le chaos partout dans le monde. Seuls les peuples forts arrivent à ne pas sombrer, tels que les kurdes par exemple qui résistent héroïquement à la bête immonde de l’islamisme.

    De même que ces fausses nations citées, toutes nées de traités et de découpages coloniaux qui ont décidé de l’appartenance des uns et des autres à telle ou telle entité, selon les intérêts de l’occident, il n’y a jamais eu de Nation algérienne. La définition de la nation algérienne est en elle-même une aberration historique et la montée fulgurante de l’islamisme en Algérie ne laisse aucun autre choix à la Kabylie qui ne peut pas s’accommoder de l’islamisme car comme dirait certains en leur temps : l’islamisme c’est comme la mort, on en fait l’expérience qu’une seule fois. Il se trouve que nous n’avons aucunement l’intention de mourir, donc le combat du MAK est noble et juste dès lors qu’il s’inscrit dans une dynamique de libération des peuples opprimés et dominés. D’autre part, il est certain que le monde ne connaitra la paix que le jour où les peuples seront égaux de manière effective en droits et en dignité et non pas seulement dans les discours fictifs.

    Quels sont vos rapports avec les partis d’opposition?

    Le MAK ne développe aucune forme d’animosité à l’égard du FFS et du RCD, dont les bases militantes sont toutes potentiellement auto-déterministes. Quant aux partis d’obédience arabo-islamistes, ils ne sont en rien des partis d’opposition. Ils sont, en fait de simples supplétifs des instances coloniales algériennes. Nous n’avons aucun rapports ni de loin ni de près avec ces gens-là. Nous tendons la main uniquement à nos compatriotes du FFS et du RCD en les appelants à la raison et au réalisme. Le peuple kabyle lui ne se fait plus aucune illusion depuis 2001. Les kabyles en ont marre de se battre pour les autres et au final contre eux-même.

    Louisa Hanoune a accusé le MAK d’être derrière des actions terroristes en Kabylie….

    Nous avons déjà répondu à cette pseudo femme politique. Tout le monde s’accorde à dire que ses déclarations peuvent être classées parmi les meilleures blagues du siècle pour qui aime l’humour absurde. Mais plus sérieusement, jusqu’à preuve du contraire, c’est cette pseudo-trotskyste qui a défendu Ali Benhadj, Abassa El Madani et la politique de réconciliation nationale qui a érigé les terroristes en héros. Le MAK ne s’est jamais allié avec les islamiste et il est bien le seul à s’opposer à leur fréquentation. Les terroristes islamistes ne sont pas fréquentable, ils ne sont pas nos alliés, ils sont nos ennemis et nous sommes très clairs sur cette question Ce rappel est suffisant pour savoir que ceux qui nous accusent d’être derrière les actes terroristes en Kabylie, ce sont eux les relais du terrorisme. Quant au MAK, le caractère pacifique et politique de son combat sont connus de tous. Aucun besoin de le prouver à qui que ce soit.

    Vos relations avec Israël, un pays qui pratique l’apartheid et un terrorisme d’état, sont-elles justifiées? Ne craignez-vous pas de choquer vos sympathisants?

    Dans le cadre de l’internationalisation de la question kabyle, le gouvernement provisoire de Kabylie (GPK) a entrepris une série de contacts et de visites pour sensibiliser la communauté internationale en faveur des droits de la Kabylie à disposer d’elle-même. Ferhat M’henni s’est rendu au Congrès américain, au Canada, en Allemagne, en Italie, mais la presse algérienne se focalise toujours sur la visite en Israël. Le peuple Kabyle est nié dans son combat à l’existence par l’Algérie qui se revendique arabe et du monde arabe. Quand les palestiniens ont été soutenus par des régimes les plus dictatoriaux de la planète, personne n’a rien dit. On l’a justifié par le fait qu’un peuple colonisé a besoin de soutiens d’où qu’ils viennent et quand Ferhat M’henni s’est rendu en Israël, l’Etat algérien a lâché sa meute pour tenter de le diaboliser.

    Je tiens à rappeler que l’ambassade algérienne aux Nations Unies avait proposé ses services au gouvernement Israélien sans que la presse algérienne, ni les algériens d’une manière générale ne le condamne. Cette attitude de deux poids, deux mesures qui consiste à justifier pour les Palestiniens ce qu’on interdit aux Kabyles relève de l’antikabylisme primaire de la part des tenants de l’arabo-islamisme. Ceci étant dit, nous n’avons aucun contentieux avec Israël ni avec aucun autre peuple dans la mesure où celui-ci ne nie pas notre existence et ne cherche pas à nous exterminer. Nous sommes pour l’existence de tous les peuples, la Palestine et Israël compris, mais ceux qui se dressent contre notre existence, contre notre droit à la liberté et à la dignité ne sont pas nos amis. Et puis l’hypocrisie des nations arabes n’est pas un modèle pour nous. Tous les états arabes, y compris l’Algérie, ont des liens avec l’Etat d’Israël mais pour continuer à tromper leurs peuples et à les entrainer dans la haine et la violence pour mieux les maitriser, ils appliquent une politique hypocrite vis-à-vis d’Israël.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Très significatif d'aveuglement tribaux qui oublient le sort des alliances berbères passées avec les ennemis des berbères. Massinissa avec Rome, Zenetes avec les Kharidjites, Koutama avec les fatimides, Hammadites avec les Hilaliens, Zouaoua avec les ottomans, entre royaume de Koukou et de Kalaat Beni Abbas, Zouaoui de Medjena avec les français, sans parler de l'histoire de la révolution, encore trop récente. Il est pitoyable de voir autant d'aveuglement historique, pour demander des shekels et dirhams, du soutien au sionisme international. Le peuple algérien a toujours su réduire en cendre ses ennemis. Certains agitateurs oublient les opération d'oiseau bleu, dite force K, déjouée habilement par Krim Belkacem. Les algériens déjoueront avec autant d'intelligence les desseins macabres de ceux qui veulent semer la zizanie en Algérie, titillant la fibre tribale de certains algériens...

    Il semble que les sponsors ont demandé un retour sur investissement et des chiffres. Ils vont vite s'apercevoir qu'ils investissent à fonds perdus sur des rigolos...
    Othmane BENZAGHOU

    Commentaire


    • #3
      Très significatif d'aveuglement tribaux qui oublient le sort des alliances berbères passées avec les ennemis des berbères. Massinissa avec Rome, Zenetes avec les Kharidjites, Koutama avec les fatimides, Hammadites avec les Hilaliens, Zouaoua avec les ottomans, entre royaume de Koukou et de Kalaat Beni Abbas, Zouaoui de Medjena avec les français, sans parler de l'histoire de la révolution, encore trop récente
      très significatif de l'agitation des danseuses du ventre, c'était quoi le but ? nous montrer que tu connaissais tout ces mots ? quel est le rapport et la pertinence de cette logorrhée, aussi insipide analytiquement qu'historiquement médiocre, avec le sujet ?
      "Win yeččan tayazit' n Iflissen, iheggi-d tin-is"

      Commentaire

      Chargement...
      X