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Un récit passionnant de la course à la puissance engagée entre les deux géants de l'économie mondiale.
Mondialisation : C'est une nouvelle phase de la mondialisation qui s'ouvre. Elle sera dominée pour longtemps par deux puissances qui s'observent plus qu'elles ne s'affrontent. Dans un essai lumineux, Jean-Louis Beffa dresse les contours d'un futur monde bipolaire d'où l'Europe, pour l'instant, est exclue. Extraits.
Un nouvel âge géopolitique : « En ce début de XXIe siècle, se met en place un monde qui consacre la fin d'une géopolitique hégémonique dotée d'une idéologie dominante. A un monde du leadership se substitue un autre, fait d'équilibres et de frottements des rapports de force. Un monde à la puissance maîtrisée, dominée par le duo américain et chinois. Chacun dispose d'un hinterland de contrôle : pour les Américains, l'Amérique latine et, dans une moindre mesure, l'Europe. Pour la Chine, l'Asie centrale et la mer de Chine. »
Le monde vu par les Chinois : « Les Chinois sont à leur aise dans le concert actuel des nations. Ils sont westphaliens parce qu'ils tolèrent difficilement qu'on vienne leur imposer le magistère des valeurs occidentales. Selon eux, le monde est assez grand pour que cohabitent un corps de doctrine libérale et un corpus confucéen… L'ordre mondial leur a été favorable ces dernières décennies. Il leur donne les meilleures conditions pour poursuivre leur progression. A bien y réfléchir, il est plus étonnant que les Américains acceptent ce partage, qui vise à leur très lente érosion contrôlée. »
Le monde vu par les Américains : « Même si les Etats-Unis doivent bien admettre la montée en puissance chinoise, ils sont en train de solidifier leurs avantages fondamentaux : une armée efficace, un système d'innovation performant qui contribue au règne numérique quasimondial des Etats-Unis, un consensus social que la crise n'a pas remis en cause, des moyens énergétiques inconnus jusqu'alors. Les forces américaines disposent encore d'une certaine marge de manoeuvre face à la concurrence chinoise. [L'Amérique] doit consentir à un partage de pouvoir, mais vendra chèrement sa peau. »
Et l'Europe ? : « L'Europe est économiquement puissante, mais son refus d'organisation rationnelle la mène à son lent affaiblissement. Depuis plus de dix ans, l'Europe ne fait que reculer. Elle génère elle-même les moyens de son déclin. »
Daniel Fortin
Les Echos
Les Clés de la puissance (Par Jean-Louis Beffa)
Mondialisation : C'est une nouvelle phase de la mondialisation qui s'ouvre. Elle sera dominée pour longtemps par deux puissances qui s'observent plus qu'elles ne s'affrontent. Dans un essai lumineux, Jean-Louis Beffa dresse les contours d'un futur monde bipolaire d'où l'Europe, pour l'instant, est exclue. Extraits.
Un nouvel âge géopolitique : « En ce début de XXIe siècle, se met en place un monde qui consacre la fin d'une géopolitique hégémonique dotée d'une idéologie dominante. A un monde du leadership se substitue un autre, fait d'équilibres et de frottements des rapports de force. Un monde à la puissance maîtrisée, dominée par le duo américain et chinois. Chacun dispose d'un hinterland de contrôle : pour les Américains, l'Amérique latine et, dans une moindre mesure, l'Europe. Pour la Chine, l'Asie centrale et la mer de Chine. »
Le monde vu par les Chinois : « Les Chinois sont à leur aise dans le concert actuel des nations. Ils sont westphaliens parce qu'ils tolèrent difficilement qu'on vienne leur imposer le magistère des valeurs occidentales. Selon eux, le monde est assez grand pour que cohabitent un corps de doctrine libérale et un corpus confucéen… L'ordre mondial leur a été favorable ces dernières décennies. Il leur donne les meilleures conditions pour poursuivre leur progression. A bien y réfléchir, il est plus étonnant que les Américains acceptent ce partage, qui vise à leur très lente érosion contrôlée. »
Le monde vu par les Américains : « Même si les Etats-Unis doivent bien admettre la montée en puissance chinoise, ils sont en train de solidifier leurs avantages fondamentaux : une armée efficace, un système d'innovation performant qui contribue au règne numérique quasimondial des Etats-Unis, un consensus social que la crise n'a pas remis en cause, des moyens énergétiques inconnus jusqu'alors. Les forces américaines disposent encore d'une certaine marge de manoeuvre face à la concurrence chinoise. [L'Amérique] doit consentir à un partage de pouvoir, mais vendra chèrement sa peau. »
Et l'Europe ? : « L'Europe est économiquement puissante, mais son refus d'organisation rationnelle la mène à son lent affaiblissement. Depuis plus de dix ans, l'Europe ne fait que reculer. Elle génère elle-même les moyens de son déclin. »
Daniel Fortin
Les Echos
Les Clés de la puissance (Par Jean-Louis Beffa)
avec des carte mére soudé
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