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  • Douleur

    Véritable enjeu de santé publique, la douleur motive près de deux tiers des consultations médicales. Domaine de recherche très actif, la douleur fait aujourd’hui l’objet de nombreuses études, aussi bien fondamentales que cliniques. Des travaux indispensables pour comprendre plus précisément les mécanismes en jeu et permettre ainsi l’élaboration de nouveaux traitements. Pour que la douleur ne soit plus vécue comme une fatalité.

    INSERM Dossier réalisé en collaboration avec Michel Pohl équipe "Douleurs"Juillet 2011.
    Selon la définition officielle de l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), "la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes". Elle est donc subjective et repose avant tout sur le ressenti du patient, ce qui la rend difficile à quantifier et à qualifier. D’autant plus que la douleur n’est pas liée systématiquement à une lésion, une caractéristique qui rend son étude complexe.
    La patience n'a l'air de rien, c'est tout de même une énergie.

  • #2
    De la main au cerveau


    © Fotolia
    Neurotransmetteurs





    Il est néanmoins possible de décrire le parcours de l’information douloureuse dans l’organisme, avec l’exemple de la douleur aiguë provoquée par une main posée par inadvertance sur une plaque brûlante.


    La brûlure va stimuler les terminaisons nerveuses cutanées, qui sont également présentes dans d’autres tissus (les muscles, les articulations, les viscères etc). Après avoir été stimulées, ces terminaisons vont transmettre un message nerveux via des nerfs spécialisés : les nocicepteurs. L’information est ensuite transmise à la moelle épinière, site des premiers relais nerveux, puis au cerveau.
    Une fois arrivé au cerveau, le signal est identifié en "douleur". Cependant, avant même ce décryptage du signal douloureux, la main a été dégagée de la source de chaleur, grâce à un arc réflexe situé au sein de la moelle épinière.

    C’est également à ce niveau que les premiers systèmes de protection anti-douleur, impliquant le neurotransmetteur GABA ou les endomorphines, interviennent. Malheureusement, dans certaines conditions, d’autres systèmes endogènes peuvent également exacerber l’information douloureuse
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    • #3
      Douleur inflammatoire, neuropathique ou cancéreuse ?

      Habituellement, la douleur est divisée en deux catégories en fonction de la durée. La douleur aiguë est intense mais souvent brève, c’est ce qu’on ressent en se coupant le doigt, par exemple. La douleur est dite chronique ou pathologique, lorsque la sensation douloureuse excède trois mois et devient récurrente : certaines douleurs musculaires, migraines ou encore douleurs associées à des lésions nerveuses.




      Trois formes de douleurs chroniques peuvent être distinguées selon les mécanismes physiologiques en jeu :
      • les douleurs inflammatoires qui recouvrent toutes les douleurs associées aux phénomènes d’inflammation : lésions, arthrose, etc.

      • les douleurs neuropathiques associées à des atteintes du système nerveux central et périphérique : lésion de la moelle épinière, du nerf sciatique, etc.

      • les douleurs cancéreuses qui associent souvent une composante inflammatoire et neuropathique. Paradoxalement, certains traitements anti-tumoraux peuvent également déclencher des neuropathies périphériques.

      La douleur est subjective puisqu’elle peut être ressentie de façon extrêmement différente en fonction des individus mais aussi pour une même personne selon son environnement. Cette différence s’explique par le lien étroit entre la douleur et le contexte psycho-social. En effet, l’imagerie cérébrale a permis de montrer que les centres cérébraux responsables de la perception de la douleur sont étroitement liés aux centres des émotions. Ce lien a également été mis en évidence par des études montrant qu’un individu dont l’attention est sollicitée ressentira moins la douleur qu’un individu focalisé sur l’événement douloureux (*).
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      • #4
        De 15 à 25% de la population victime de douleurs chroniques

        Bien que les études épidémiologiques de la douleur ne soient pas aisées, faute d'outils de diagnostic simples, consensuels et fiables, et du caractère subjectif de la douleur, on peut néanmoins extraire un certain nombre d'enseignement des études existantes.
        La douleur chronique concernerait 15 à 25% de la population. Elle augmente avec l'âge, concerne préférentiellement les femmes et les catégories socio-professionnelles les plus faibles.
        • principales localisations : dos, cou-épaules, membres, tête, abdomen

        • principales causes : os, muscles, articulations

        • fréquemment associée à : dépression, anxiété, troubles du sommeil, altération de la qualité de vie

        Ainsi, lorsqu'on interroge les patients, 18 à 50% des personnes ont présenté une douleur liée à une lombalgie au cours de l'année précédente, 20% des femmes et 7% des hommes des douleurs migraineuses, et jusqu'à 95% des individus si l'on considère les maux de tête dans leur globalité.
        La douleur a donc un coût socio-économique élevé de par son impact sur la qualité de vie et les recours au système de soins qu'elle induit.
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        • #5
          La migraine, cas typique de douleur
          En France, près de 11 millions de personnes sont touchées par la migraine. Cette affection entraîne des douleurs chroniques, des "crises" souvent insupportables qui disparaissent et reviennent régulièrement sans raison. Leur durée varie de quelques heures à plusieurs jours. Les migraines handicapent la vie quotidienne des patients, pendant des mois, voire des années. Les chercheurs ont mis en évidence des facteurs génétiques, mais ignorent les causes de son déclenchement. Depuis les années 1990, des médicaments efficaces ont été découverts dans le traitement des crises de migraine : les triptans. Ces derniers sont proposés lorsque les antalgiques habituels ne fonctionnent pas. Ils sont parfois associés à des traitements de fond visant à réduire la fréquence des crises.

          Soulager la douleur

          Les médicaments


          Les douleurs inflammatoires sont aujourd’hui bien prises en charge, grâce aux antalgiques de référence : le paracétamol, l’aspirine ou encore la morphine et ses dérivés, pour les douleurs les plus rebelles. Ces médicaments sont efficaces contre des douleurs aiguës, mais présentent des effets secondaires non négligeables s’ils sont utilisés de façon prolongée, voire chronique (troubles gastriques et rénaux, tolérance et dépendance à la morphine …).

          Les douleurs neuropathiques, liées le plus souvent à une lésion du système nerveux, répondent très mal aux antalgiques précédents, exceptés certains opioïdes. Mais les effets secondaires de ces derniers à long terme ne permettent pas de les utiliser pour des douleurs chroniques. Les seuls traitements aujourd’hui utilisés sont les antidépresseurs ainsi que les antiépileptiques. Ces deux types de médicaments ont une action antalgique différente et présentent moins d’effets indésirables. Mais ils ont une efficacité modérée chez pratiquement 50% des patients. Les médecins se retrouvent donc démunis devant les autres patients. D’où la nécessité de trouver d’autres pistes thérapeutiques.


          Les traitements non pharmacologiques

          De nombreuses prises en charge non médicamenteuses sont aujourd’hui admises par le champ médical. Acupuncture, relaxation, sophrologie, placebo, ou encore hypnose, autant de méthodes qui ont prouvé leur efficacité, notamment via des techniques d’imagerie cérébrale. Elles ont d’ailleurs pris une place importante dans les centres antidouleur et permettent même parfois de diminuer les prises médicamenteuses de certains patients.
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