Pourquoi nous allons perdre le Sahara
C'est certainement la partie la plus polémique des thèses, interventions et affirmations du « nouveau Basri », et sans doute la plus difficilement crédible. Contrairement à ce qui est désormais devenu la position quasi officielle du Maroc de Mohammed VI, Driss Basri affirme être « bien entendu » favorable à la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental.
« En 1982 à Nairobi, puis en 1988 à l'ONU, Hassan II s'est prononcé pour l'option référendaire. Loyal serviteur, j'ai milité en ce sens jusqu'à mon limogeage. Bien évidemment, j'ai travaillé pour que ce référendum se solde par un oui massif en faveur du rattachement au royaume : je ne suis ni traître à la patrie, ni suicidaire. Je disposais des leviers, des relais nécessaires pour que ce résultat soit une certitude. Disons que j'avais le savoir-faire. Les Sahraouis, je les adore et ils m'adorent. Malheureusement, avant même mon départ du gouvernement, certains, toujours les mêmes, se sont mis en tête de démanteler ce qu'ils appellent "le système Basri au Sahara". Ils ont favorisé l'émergence d'une nouvelle élite non représentative et mis en place une sorte d'indirect rule à la britannique : seul compte le lien personnel entre le roi et les Sahraouis, au-delà et au-dessus de l'État marocain et de son administration. Incompétence crasse ! Le processus d'autonomie des Sahraouis l'a emporté sur le nécessaire parachèvement de l'unité nationale. Résultat : le bateau prend l'eau, l'ennemi s'est infiltré partout et, si le référendum avait lieu aujourd'hui, le Maroc n'aurait aucune chance de l'emporter. »
Pourquoi Driss Basri soutient-il toujours l'option référendaire, dès lors que le royaume est assuré, selon lui, de perdre ? « Parce que je préfère encore l'indépendance à la troisième voie qu'on nous propose ; cette autonomie interne du Sahara, c'est la porte ouverte à la désintégration du Maroc, c'est le ver dans le fruit, c'est le sida du royaume. Bientôt, mon pays sera fractionné en une demi-douzaine d'entités autonomes de ce type, garanties par l'ONU. C'est inadmissible ! »
Ce que ne dit évidemment pas Basri, mais que l'on peut comprendre aisément en le déchiffrant, c'est qu'il aurait, lui, fait en sorte d'obtenir par tous les moyens un résultat « positif » au référendum, à la manière des élections qu'il organisa sous son règne - et qui furent tout sauf démocratiques. Ah, si on l'avait laissé faire...
Lire l'article sur Jeuneafrique.com : | L'exil et le royaume | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
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C'est certainement la partie la plus polémique des thèses, interventions et affirmations du « nouveau Basri », et sans doute la plus difficilement crédible. Contrairement à ce qui est désormais devenu la position quasi officielle du Maroc de Mohammed VI, Driss Basri affirme être « bien entendu » favorable à la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental.
« En 1982 à Nairobi, puis en 1988 à l'ONU, Hassan II s'est prononcé pour l'option référendaire. Loyal serviteur, j'ai milité en ce sens jusqu'à mon limogeage. Bien évidemment, j'ai travaillé pour que ce référendum se solde par un oui massif en faveur du rattachement au royaume : je ne suis ni traître à la patrie, ni suicidaire. Je disposais des leviers, des relais nécessaires pour que ce résultat soit une certitude. Disons que j'avais le savoir-faire. Les Sahraouis, je les adore et ils m'adorent. Malheureusement, avant même mon départ du gouvernement, certains, toujours les mêmes, se sont mis en tête de démanteler ce qu'ils appellent "le système Basri au Sahara". Ils ont favorisé l'émergence d'une nouvelle élite non représentative et mis en place une sorte d'indirect rule à la britannique : seul compte le lien personnel entre le roi et les Sahraouis, au-delà et au-dessus de l'État marocain et de son administration. Incompétence crasse ! Le processus d'autonomie des Sahraouis l'a emporté sur le nécessaire parachèvement de l'unité nationale. Résultat : le bateau prend l'eau, l'ennemi s'est infiltré partout et, si le référendum avait lieu aujourd'hui, le Maroc n'aurait aucune chance de l'emporter. »
Pourquoi Driss Basri soutient-il toujours l'option référendaire, dès lors que le royaume est assuré, selon lui, de perdre ? « Parce que je préfère encore l'indépendance à la troisième voie qu'on nous propose ; cette autonomie interne du Sahara, c'est la porte ouverte à la désintégration du Maroc, c'est le ver dans le fruit, c'est le sida du royaume. Bientôt, mon pays sera fractionné en une demi-douzaine d'entités autonomes de ce type, garanties par l'ONU. C'est inadmissible ! »
Ce que ne dit évidemment pas Basri, mais que l'on peut comprendre aisément en le déchiffrant, c'est qu'il aurait, lui, fait en sorte d'obtenir par tous les moyens un résultat « positif » au référendum, à la manière des élections qu'il organisa sous son règne - et qui furent tout sauf démocratiques. Ah, si on l'avait laissé faire...
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