SOS Village d’enfants de Draria est en cours de fermeture. Le terrain sur lequel est érigé ce centre intéresse un homme d’affaires « très puissant » qui envisage d’y bâtir un hôtel. Le directeur international de SOS Kinderdorf est actuellement à Alger pour s’enquérir de la situation. Par Tarek Hafid
Les autorités accordent des privilèges aux puissants au détriment d'enfants en difficultés. Le site de SOS Village d'enfants de Draria. Capture d'écran.
SOS Village d’enfants est en alerte générale. Depuis quelques jours, un processus de « placement » des enfants orphelins ou abandonnés de ce centre a été décidé par le juge des mineurs. « Le magistrat a signé les mains levées pour le placement des enfants du centre. Les jeunes pensionnaires seront soit orientés vers des structures publiques soit placés auprès de leurs familles biologiques », explique une source du ministère de la Solidarité qui a souhaité garder l’anonymat.
Une situation qui a provoqué le désarroi au sein du personnel du centre. Notamment parmi les « mamans », ces éducatrices qui ont chacune la responsabilité de plusieurs enfants au sein de foyers.
Hôtel de luxe
« Tout le monde est abattu, c’est un véritable cauchemar. Mais le personnel et tous ceux qui soutiennent le centre depuis plus de deux décennies sont passés du stade de l’incompréhension à celui de la colère depuis qu’ils ont appris la véritable raison de cette décision de fermeture », précise notre source. Selon elle, les autorités ont décidé de « fermer SOS Village d’enfants pour octroyer le terrain à un homme d’affaires très puissant ».
Pour notre interlocuteur, c’est une nouvelle opération montée par la « maffia du foncier ». « Le centre est érigé sur un terrain de 38 000 m² situé à l’entrée de Draria. L’assiette, qui appartient à la wilaya d’Alger, sera mise à la disposition d’un homme d’affaires. Proche du cercle présidentiel, le businessman veut y construire un hôtel de luxe ».
« Rumeurs »
Gérard Aïssa Ruot, responsable du village d’enfants de Draria et représentant en Algérie de l’organisation internationale SOS Kinderdorf, fait preuve de prudence en abordant cette crise. Il affirme avoir entendu parler de « rumeurs » mais n’avoir « été destinataire d’aucun document officiel tant de la part de la tutelle, le ministère de la Solidarité nationale, des instances judiciaires ou de la wilaya d’Alger ». « Nous faisons face à des rumeurs. Pour l’heure, la convention signée en 2005 avec le ministère de la Solidarité est toujours en vigueur ».
Sauf que la « rumeur » est prise très au sérieux par l’ONG d’origine autrichienne. Gérard Aïssa Ruot confirme que le directeur international de SOS Kinderdorf est actuellement à Alger pour s’enquérir de la situation.
Véritable modèle en terme de prise en charge et de réinsertion d’enfants et d’adolescents, ce centre financé et géré par des Algériens est sur le point de disparaître à cause d’un groupe de prédateurs.
impact info
T.H.
Les autorités accordent des privilèges aux puissants au détriment d'enfants en difficultés. Le site de SOS Village d'enfants de Draria. Capture d'écran.
SOS Village d’enfants est en alerte générale. Depuis quelques jours, un processus de « placement » des enfants orphelins ou abandonnés de ce centre a été décidé par le juge des mineurs. « Le magistrat a signé les mains levées pour le placement des enfants du centre. Les jeunes pensionnaires seront soit orientés vers des structures publiques soit placés auprès de leurs familles biologiques », explique une source du ministère de la Solidarité qui a souhaité garder l’anonymat.
Une situation qui a provoqué le désarroi au sein du personnel du centre. Notamment parmi les « mamans », ces éducatrices qui ont chacune la responsabilité de plusieurs enfants au sein de foyers.
Hôtel de luxe
« Tout le monde est abattu, c’est un véritable cauchemar. Mais le personnel et tous ceux qui soutiennent le centre depuis plus de deux décennies sont passés du stade de l’incompréhension à celui de la colère depuis qu’ils ont appris la véritable raison de cette décision de fermeture », précise notre source. Selon elle, les autorités ont décidé de « fermer SOS Village d’enfants pour octroyer le terrain à un homme d’affaires très puissant ».
Pour notre interlocuteur, c’est une nouvelle opération montée par la « maffia du foncier ». « Le centre est érigé sur un terrain de 38 000 m² situé à l’entrée de Draria. L’assiette, qui appartient à la wilaya d’Alger, sera mise à la disposition d’un homme d’affaires. Proche du cercle présidentiel, le businessman veut y construire un hôtel de luxe ».
« Rumeurs »
Gérard Aïssa Ruot, responsable du village d’enfants de Draria et représentant en Algérie de l’organisation internationale SOS Kinderdorf, fait preuve de prudence en abordant cette crise. Il affirme avoir entendu parler de « rumeurs » mais n’avoir « été destinataire d’aucun document officiel tant de la part de la tutelle, le ministère de la Solidarité nationale, des instances judiciaires ou de la wilaya d’Alger ». « Nous faisons face à des rumeurs. Pour l’heure, la convention signée en 2005 avec le ministère de la Solidarité est toujours en vigueur ».
Sauf que la « rumeur » est prise très au sérieux par l’ONG d’origine autrichienne. Gérard Aïssa Ruot confirme que le directeur international de SOS Kinderdorf est actuellement à Alger pour s’enquérir de la situation.
Véritable modèle en terme de prise en charge et de réinsertion d’enfants et d’adolescents, ce centre financé et géré par des Algériens est sur le point de disparaître à cause d’un groupe de prédateurs.
impact info
T.H.
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