« Le règne de Bouteflika arrive à son terme. Le pouvoir algérien est contesté de l’intérieur, discrédité à l’extérieur et surtout divisé. L’incertitude est totale. »
Tel est le constat de Saïd Sadi, invité, ce samedi 2 mai, à Paris pour une conférence sur l’immigration algérienne. À divers reprises, le fondateur du RCD a appelé la diaspora à prendre sa part dans le projet de « résurrection nationale » face à « des turbulences majeures à venir à court ou moyen terme. »
« Je ne pense pas que le pays peut s’en sortir avec le potentiel humain dont il dispose aujourd’hui, a déclaré Saïd Sadi. Je ne m’en réjouis pas, mais c’est impossible », avant de pointer du doigt les « insuffisances managériales » et « l’insuffisance de la formation. »
« S’il n’y a pas un appoint consistant et immédiatement disponible pour réamorcer la pompe de l’histoire, je crains un chaos général, a prédit l’ancien député. Je ne vois pas d’où peut venir cet apport en dehors de la communauté immigrée. »
Saïd Sadi a ainsi relaté une anecdote, lui rencontrant Abdelaziz Bouteflika en 1999 et lui proposant de faire appel aux compétences à l’étranger pour reconstruire l’Algérie. « Il m’a répondu : ‘Ces gens-là sont incontrôlables' », raconte Saïd Sadi.
Guerre de Libération
Le fondateur du RCD a aussi regretté ce qu’il appelle « une profonde injustice et authentique mutilation mémorielle » : le déni « politique » de l’apport de la communauté algérienne dans la guerre de libération nationale 1954-1962.
« C’est a partir de cette communauté immigrée que les valeurs de liberté et de combat ont été diffusés un peu auprès des classes algériennes opprimées », a rappelé le conférencier, avant de souligner qu’en 1954, « la fédération de France du FLN a été la banque du GPRA à 90%. »
« L’apport de la communauté émigrée a été absolument capital d’un point de vue qualitatif à chaque fois que le destin algérien se jouait quelque part. On a mis énormément de temps à reconnaître leurs bienfaits alors qu’ils étaient beaucoup plus exposés ici que là-bas », a insisté Saïd Sadi. Avant d’ironiser : « Voilà encore qui va me valoir quelques amitiés à Alger. »
Selon lui, « la vulgate algérienne a tout fait pour anéantiser la fédération de France du FLN. »
Ecart des berbérophones majoritaires dans la diaspora, rejet des valeurs de la transparence et de l’écrit, paranoïa quant à l’agent étranger : les raisons de cette mise à l’écart sont nombreuses pour Saïd Sadi.
Mais une chose est sûre pour lui : « La communauté à l’étranger a été à l’origine de la revendication d’indépendance » via l’Etoile nord africaine.
« Le travail diplomatique de notre communauté auprès des élites occidentales » a aussi été essentiel pour Saïd Sadi qui a rappelé une constante des dirigeants algériens depuis 1962 : « ils se foutent de l’opinion nationale et ne craignent que leur image à l’international ». Raison de plus, selon lui, pour que les Algériens de France et d’ailleurs s’impliquent activement dans « les évolutions qui ne vont plus trop tarder ».
TSA
Tel est le constat de Saïd Sadi, invité, ce samedi 2 mai, à Paris pour une conférence sur l’immigration algérienne. À divers reprises, le fondateur du RCD a appelé la diaspora à prendre sa part dans le projet de « résurrection nationale » face à « des turbulences majeures à venir à court ou moyen terme. »
« Je ne pense pas que le pays peut s’en sortir avec le potentiel humain dont il dispose aujourd’hui, a déclaré Saïd Sadi. Je ne m’en réjouis pas, mais c’est impossible », avant de pointer du doigt les « insuffisances managériales » et « l’insuffisance de la formation. »
« S’il n’y a pas un appoint consistant et immédiatement disponible pour réamorcer la pompe de l’histoire, je crains un chaos général, a prédit l’ancien député. Je ne vois pas d’où peut venir cet apport en dehors de la communauté immigrée. »
Saïd Sadi a ainsi relaté une anecdote, lui rencontrant Abdelaziz Bouteflika en 1999 et lui proposant de faire appel aux compétences à l’étranger pour reconstruire l’Algérie. « Il m’a répondu : ‘Ces gens-là sont incontrôlables' », raconte Saïd Sadi.
Guerre de Libération
Le fondateur du RCD a aussi regretté ce qu’il appelle « une profonde injustice et authentique mutilation mémorielle » : le déni « politique » de l’apport de la communauté algérienne dans la guerre de libération nationale 1954-1962.
« C’est a partir de cette communauté immigrée que les valeurs de liberté et de combat ont été diffusés un peu auprès des classes algériennes opprimées », a rappelé le conférencier, avant de souligner qu’en 1954, « la fédération de France du FLN a été la banque du GPRA à 90%. »
« L’apport de la communauté émigrée a été absolument capital d’un point de vue qualitatif à chaque fois que le destin algérien se jouait quelque part. On a mis énormément de temps à reconnaître leurs bienfaits alors qu’ils étaient beaucoup plus exposés ici que là-bas », a insisté Saïd Sadi. Avant d’ironiser : « Voilà encore qui va me valoir quelques amitiés à Alger. »
Selon lui, « la vulgate algérienne a tout fait pour anéantiser la fédération de France du FLN. »
Ecart des berbérophones majoritaires dans la diaspora, rejet des valeurs de la transparence et de l’écrit, paranoïa quant à l’agent étranger : les raisons de cette mise à l’écart sont nombreuses pour Saïd Sadi.
Mais une chose est sûre pour lui : « La communauté à l’étranger a été à l’origine de la revendication d’indépendance » via l’Etoile nord africaine.
« Le travail diplomatique de notre communauté auprès des élites occidentales » a aussi été essentiel pour Saïd Sadi qui a rappelé une constante des dirigeants algériens depuis 1962 : « ils se foutent de l’opinion nationale et ne craignent que leur image à l’international ». Raison de plus, selon lui, pour que les Algériens de France et d’ailleurs s’impliquent activement dans « les évolutions qui ne vont plus trop tarder ».
TSA
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