Tomates en fraude
Ce courrier, adressé à la directrice de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, ressort que sont pratiquées au Sahara occidental, pour ces tomates comme pour les ressources du sous-sol, des méthodes qui rappellent la "récupération" et l'exportation au profit d'Isarël de produits originaires des territoires palestiniens annexés.
Notre association ASPS-Lorraine a pour objet la solidarité avec le peuple sahraoui et, c'est à ce titre, que nous protestons par la présente contre la vente des tomates cultivées au Sahara occidental, distribuées et vendues en France avec l'étiquette "origine Maroc" que nous considérons comme trompeuse.
Nous avons en effet relevé dans les grandes surfaces de notre ville (Nancy) un grand nombre d'irrégularités relevant de vos services (code de la consommation article 120-1).
Le groupe Carrefour qui a déjà été contacté par l'association APSO en 2011 continue de vendre dans ses commerces de proximité Carrefour City des tomates cerises et autres tomates de consommation produites par l'entreprise française Idyl ou franco-marocaine Azura.
Tout ou partie de ces tomates étiquetées "origine Maroc" par ces entreprises sont cultivées à Dakhla au Sahara occidental, territoire non autonome selon l’ONU et le droit international. Aucun pays au monde n'a aujourd’hui reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
La région de Dakhla où est principalement située l’industrie de la tomate, est occupée par le Maroc depuis 1979. L’Assemblée Générale de l’ONU a protesté contre cette occupation dans la Résolution 34/37. Les ressources naturelles d’un tel territoire appartiennent au peuple qui en est originaire, et ne peuvent être exploitées que si cela correspond à sa volonté et qu’il en est bénéficiaire. L'avis du conseil juridique de l’ONU l’a dit clairement en 2002 : « Si des activités de prospection et d’exploitation devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international applicables aux activités touchant aux ressources minérales des territoires non autonomes. » Cet avis a été réaffirmé en 2009 par le service juridique du Parlement européen, notamment à propos des produits de la pêche.
En dehors du fait que les entreprises situées à Dakhla n’appartiennent pas aux Sahraouis, qu’elles emploient massivement des colons marocains, déplacés à l’encontre de la 4e convention de Genève, les produits de ces exploitations ne sont pas disponibles pour la population locale et partent directement vers le Maroc ou à l’étranger. L’industrie de la tomate à Dakhla contribue par ailleurs à la modification démographique du territoire et, par là-même, joue un rôle politique très problématique dans le conflit. Enfin, les Sahraouis s’opposent à ces cultures qui utilisent d'énormes quantités des réserves d’eaux fossiles qui sont des ressources non renouvelables, et détruisent donc l’écosystème de leur terre. C’est un non-sens écologique.
Les tomates provenant du Sahara occidental sont par conséquent illégales et éthiquement très discutables. Pour ces raisons, d’autres commerçants de détails en Europe ont cessé ces ventes. C'est le cas en Suède.
Notre association demande donc :
- que vos services mettent fin à ces pratiques commerciales déloyales envers le peuple sahraoui, envers les consommateurs français,
- que l’étiquette 'origine Maroc’ sur les emballages soit remplacée par ‘Origine Sahara occidental’,
- qu’en conséquence l'affichage mis en place par les grandes surfaces ou commerces de proximité respectent les informations portées sur l'emballage.
Nous sommes à votre disposition pour tout complément d'information et nous vous prions d’agréer, Madame, l’expression de nos sentiments respectueux.
C.J.
In Mediapart du 05 Avril 2015
Ce courrier, adressé à la directrice de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, ressort que sont pratiquées au Sahara occidental, pour ces tomates comme pour les ressources du sous-sol, des méthodes qui rappellent la "récupération" et l'exportation au profit d'Isarël de produits originaires des territoires palestiniens annexés.
Notre association ASPS-Lorraine a pour objet la solidarité avec le peuple sahraoui et, c'est à ce titre, que nous protestons par la présente contre la vente des tomates cultivées au Sahara occidental, distribuées et vendues en France avec l'étiquette "origine Maroc" que nous considérons comme trompeuse.
Nous avons en effet relevé dans les grandes surfaces de notre ville (Nancy) un grand nombre d'irrégularités relevant de vos services (code de la consommation article 120-1).
Le groupe Carrefour qui a déjà été contacté par l'association APSO en 2011 continue de vendre dans ses commerces de proximité Carrefour City des tomates cerises et autres tomates de consommation produites par l'entreprise française Idyl ou franco-marocaine Azura.
Tout ou partie de ces tomates étiquetées "origine Maroc" par ces entreprises sont cultivées à Dakhla au Sahara occidental, territoire non autonome selon l’ONU et le droit international. Aucun pays au monde n'a aujourd’hui reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
La région de Dakhla où est principalement située l’industrie de la tomate, est occupée par le Maroc depuis 1979. L’Assemblée Générale de l’ONU a protesté contre cette occupation dans la Résolution 34/37. Les ressources naturelles d’un tel territoire appartiennent au peuple qui en est originaire, et ne peuvent être exploitées que si cela correspond à sa volonté et qu’il en est bénéficiaire. L'avis du conseil juridique de l’ONU l’a dit clairement en 2002 : « Si des activités de prospection et d’exploitation devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international applicables aux activités touchant aux ressources minérales des territoires non autonomes. » Cet avis a été réaffirmé en 2009 par le service juridique du Parlement européen, notamment à propos des produits de la pêche.
En dehors du fait que les entreprises situées à Dakhla n’appartiennent pas aux Sahraouis, qu’elles emploient massivement des colons marocains, déplacés à l’encontre de la 4e convention de Genève, les produits de ces exploitations ne sont pas disponibles pour la population locale et partent directement vers le Maroc ou à l’étranger. L’industrie de la tomate à Dakhla contribue par ailleurs à la modification démographique du territoire et, par là-même, joue un rôle politique très problématique dans le conflit. Enfin, les Sahraouis s’opposent à ces cultures qui utilisent d'énormes quantités des réserves d’eaux fossiles qui sont des ressources non renouvelables, et détruisent donc l’écosystème de leur terre. C’est un non-sens écologique.
Les tomates provenant du Sahara occidental sont par conséquent illégales et éthiquement très discutables. Pour ces raisons, d’autres commerçants de détails en Europe ont cessé ces ventes. C'est le cas en Suède.
Notre association demande donc :
- que vos services mettent fin à ces pratiques commerciales déloyales envers le peuple sahraoui, envers les consommateurs français,
- que l’étiquette 'origine Maroc’ sur les emballages soit remplacée par ‘Origine Sahara occidental’,
- qu’en conséquence l'affichage mis en place par les grandes surfaces ou commerces de proximité respectent les informations portées sur l'emballage.
Nous sommes à votre disposition pour tout complément d'information et nous vous prions d’agréer, Madame, l’expression de nos sentiments respectueux.
C.J.
In Mediapart du 05 Avril 2015
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