Sur un plan purement linguistique, il n’y a pas de grandes différences entre une langue et un dialecte. Tel est le constat largement établi par les linguistes de nos jours.
En effet, la distinction relève plutôt de considérations sociales, politiques, religieuses... Le prestige dont jouissent les langues vis-à-vis des dialectes est d’abord une construction historique.
Par la suite, le succès de la langue aidant, le nombre et la qualité des productions ainsi que la généralisation de l’usage justifient la distinction initiale. L’autre argument de la supériorité de la langue sur le dialecte est celui de l’écrit sur le parler. Pourtant, et cela est une des bases de la linguistique moderne, la langue est d’abord et avant tout parlée. «Au début était le verbe», pourrait-on dire. L’écrit, en dehors de toute la considération dont il jouit, est foncièrement la transcription d’une parole. Des langues telles que le persan ou le turc ont adopté différentes transcriptions dans le temps sans connaître pour autant un changement linguistique radical.
Enfin, le rapport entre langue et dialecte est celui du centre à la périphérie. L’italien, l’espagnol ou le français étaient par exemple considérés comme des variantes «vulgaires» du latin (en somme, des dialectes). C’est seulement avec l’affirmation des nations européennes, royaumes puis républiques, que ces idiomes seront promus en langues. Ces dernières constitueront à leur tour des centres (généralement le parler de la capitale) et jouiront d’un prestige vis-à-vis des langues et des parlers régionaux.
La promotion d’un idiome en «langue nationale» vient conforter sa centralité. Cette notion de langue nationale a cristallisé, et cristallise encore, une grande partie du débat sur les langues en Algérie. La lutte pour la revendication de l’officialisation de tamazight en est une illustration édifiante. Pourtant, une grande diversité de politiques linguistiques existe dans le monde. Le Mali recense par exemple treize langues nationales, tandis que les Etats-Unis n’en reconnaissent aucune, pas même l’anglais.
L’interrogation sur la distinction langue/dialecte mène invariablement sur le terrain politique. Concernant le parler algérien, les appellations de «dialectal», «daridja» ou «populaire» nous renseignent finalement sur la position sociale de cette langue plutôt que sur sa nature linguistique. Beaucoup de spécialistes, à l’image du socio-linguiste Louis-Jean Calvet, considèrent que, d’un point de vue scientifique, «Tout est langue».
el watane
En effet, la distinction relève plutôt de considérations sociales, politiques, religieuses... Le prestige dont jouissent les langues vis-à-vis des dialectes est d’abord une construction historique.
Par la suite, le succès de la langue aidant, le nombre et la qualité des productions ainsi que la généralisation de l’usage justifient la distinction initiale. L’autre argument de la supériorité de la langue sur le dialecte est celui de l’écrit sur le parler. Pourtant, et cela est une des bases de la linguistique moderne, la langue est d’abord et avant tout parlée. «Au début était le verbe», pourrait-on dire. L’écrit, en dehors de toute la considération dont il jouit, est foncièrement la transcription d’une parole. Des langues telles que le persan ou le turc ont adopté différentes transcriptions dans le temps sans connaître pour autant un changement linguistique radical.
Enfin, le rapport entre langue et dialecte est celui du centre à la périphérie. L’italien, l’espagnol ou le français étaient par exemple considérés comme des variantes «vulgaires» du latin (en somme, des dialectes). C’est seulement avec l’affirmation des nations européennes, royaumes puis républiques, que ces idiomes seront promus en langues. Ces dernières constitueront à leur tour des centres (généralement le parler de la capitale) et jouiront d’un prestige vis-à-vis des langues et des parlers régionaux.
La promotion d’un idiome en «langue nationale» vient conforter sa centralité. Cette notion de langue nationale a cristallisé, et cristallise encore, une grande partie du débat sur les langues en Algérie. La lutte pour la revendication de l’officialisation de tamazight en est une illustration édifiante. Pourtant, une grande diversité de politiques linguistiques existe dans le monde. Le Mali recense par exemple treize langues nationales, tandis que les Etats-Unis n’en reconnaissent aucune, pas même l’anglais.
L’interrogation sur la distinction langue/dialecte mène invariablement sur le terrain politique. Concernant le parler algérien, les appellations de «dialectal», «daridja» ou «populaire» nous renseignent finalement sur la position sociale de cette langue plutôt que sur sa nature linguistique. Beaucoup de spécialistes, à l’image du socio-linguiste Louis-Jean Calvet, considèrent que, d’un point de vue scientifique, «Tout est langue».
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