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La fin de la marine de guerre autrichienne

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  • La fin de la marine de guerre autrichienne

    Le 16 novembre, l'Autriche a mis en retraite ses deux derniers bateaux de guerre, mettant ainsi un terme à six siècles d'aventures navales. C'est la fin d'une époque et l'occasion, pour certains Viennois, d'évoquer, non sans nostalgie, la grandeur passée de l'Empire austro-hongrois, qui jouissait d'un accès à l'Adriatique. Un musée flottant, entretenu par une association de militaires sur le Danube, accueillera les deux navires.

    Une brise glaciale souffle sur le Danube, dont les eaux grises et hostiles se mêlent au ciel couleur de plomb. Vienne engourdie par un froid piquant disparaît sous un brouillard épais. Sur l'embarcadère du port municipal, une foule hétéroclite aux impressionnants uniformes de parade serre les rangs, mâchoires figées par la bourrasque. Habitués à la rudesse des éléments, de vieux loups de mer aux barbes fournies devisent gaiement. Trois coups de sifflet retentissent. Trois hululements brefs, qui figent l'assistance. En grande tenue, une fanfare militaire entame un lied guilleret, la Novara Marsch, refrain emblématique de l'ancienne marine impériale. À travers le regard des plus âgés, alignés dans un garde-à-vous approximatif, une lueur d'émotion passe. Pour tous ces vieux gabiers, passionnés de gréements et d'histoire, une page se tourne. Dans quelques minutes, l'Autriche n'aura plus de marine militaire. Sagement amarrées contre les renforts du Reichsbrücke, un pont imposant enjambant le Danube, les deux dernières unités de ce qui fut un jour la sixième flotte du monde partent en retraite. Légués aux collections du Musée historique de l'armée, le Niederösterreich et l'Oberst Brecht, les deux patrouilleurs de la flottille du Danube, ne traqueront plus contrebandiers et trafiquants.

    Asphyxié financièrement, le ministère autrichien de la Défense économise ainsi 70 000 euros de maintenance annuelle. Mais, tous les Autrichiens ne goûtent pas cette froide équation comptable. « C'est triste de voir pareil spectacle, confie, courroucé, Wladimir Alchelburg, un marin d'eau douce aux fines lunettes cerclées. Il n'aurait jamais fallu se débarrasser de nos bateaux ! »

    Ballottés sur les flots glacés, les deux frêles esquifs ont hérité d'un bien lourd fardeau : sur leurs épaules se concentrent six cents ans de grandeur impériale, d'exploits militaires, d'aventures aux antipodes. Tout ce pour quoi l'Autriche moderne nourrit une nostalgie presque touchante et aussi un regret éternel : l'effondrement brutal, spectaculaire, de 1918. « Il n'y a rien à regretter, philosophe Hanns Schwimmann, un ingénieur en génie maritime à la retraite. Nous avons perdu la Première Guerre mondiale, voilà tout. C'est là que tout s'est arrêté. » Émergeant de la tourmente, Vienne se retrouve orpheline de son Empire et de son seul accès à la mer, en Adriatique. Après 1945, elle entretiendra une très modeste flottille armée sur le Danube pour se protéger des intrusions de bateaux espions soviétiques.

    Il existe aujourd'hui en Autriche dix-sept Marinekameradschaft, des associations de vétérans de la marine marchande et militaire, dont les membres se comptent par centaines. « Comme tout peuple enclavé, les Autrichiens se sont toujours passionnés pour les grandes épopées maritimes, observe Christoph Hatschek, du Musée historique de l'armée. C'est le maintien de cette tradition que nous essayons de préserver. » Aux origines, au XIVe siècle, la marine autrichienne avait pour vocation de lutter contre les incursions des pirates maures et des Ottomans. Mais il faut attendre l'annexion de la Dalmatie et de la Vénétie, en 1797, pour que l'Autriche-Hongrie se dote enfin d'une flotte de guerre digne de ce nom. Malgré tous les trésors de persuasion déployés par le chancelier Metternich, qui croit en la suprématie navale, la marine restera toujours l'enfant pauvre de l'Empire. François-Joseph (1830-1916), en particulier, déteste la mer et n'en conçoit pas l'intérêt stratégique. Pour ne rien arranger, lors de l'inauguration du canal de Suez, en 1869, au moment de passer d'un navire à un autre, il tombe à l'eau avant d'être rapidement secouru par son aide de camp. Le mal est fait. L'empereur continuera de soutenir les voyages scientifiques inaugurés en 1857 par la frégate Novara, mais tient serrés les cordons de la bourse pour la marine de guerre.

    L'assassinat, en 1914, de François-Ferdinand, l'héritier du trône qui rêvait comme Metternich d'un destin naval, signe la fin des illusions. Quatre ans plus tard, l'Autriche-Hongrie et sa flotte ont cessé d'exister. Le temps de quelques décennies, les croiseurs et dreadnoughts frappés de l'aigle habsbourgeois ont remporté des victoires de prestige, sans lendemain, mais qui entretiennent la légende. Le 20 juillet de chaque année, on commémore ainsi la bataille de Lissa (1866), au cours de laquelle la flotte de l'amiral Wilhelm von Tegetthof mit en déroute son homologue italienne. Les exploits des U-Boote austro-hongrois sont aussi célébrés, comme le torpillage du croiseur cuirassé français Léon-Gambetta par le sous-marin U-5, le 27 avril 1915. Son vainqueur, le capitaine Georg Ritter von Trapp, va acquérir par la suite une immense notoriété : en 1938, ce fervent patriote autrichien refuse de servir l'Allemagne nazie et s'enfuit avec sa famille aux États-Unis. De leur périple sera tiré une célèbre comédie musicale, La Mélodie du bonheur. Sous le Reichsbrücke, la cérémonie s'achève. À la poupe du Niederösterreich, l'étendard autrichien est abaissé et soigneusement plié. Un vétéran expire une dernière fois dans son sifflet, laissant échapper deux sons aigus, déchirants. La fanfare et les militaires s'égaillent rapidement, chassés par le vent glacial. Sur le quai, quelques anciens traînent encore, comme pour faire durer l'instant. « Nous n'avons plus de marine de guerre. Soit, mais vous savez, sourit l'un d'eux, les Autrichiens sont de bons commerçants, et nous avons conservé une flotte marchande. Ainsi, le drapeau autrichien voguera toujours sur les sept mers ! »

    par Le figaro


  • #2
    Grand merci Morjane pour cet interessant article !!

    J'äai ecouté a la radio il y a quelques semaine l' histoire d'un navire autrichien a l'apogée de la marine autrichienne ! Ce navire etait dans son temps un vrais mythe en medtaeranée ! j'tais etonné d' entendre ca ! et je me suis dis que je devais savoir quelques chose sur l'histoire de la marine autrichienne !

    Et voila que tu annonces sa fin definitif !! une autre raison de savoir un peu sur elle !

    Un triste evenement je trouve !

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    • #3
      Asphyxié financièrement, le ministère autrichien de la Défense économise ainsi 70 000 euros de maintenance annuelle. Mais, tous les Autrichiens ne goûtent pas cette froide équation comptable. « C'est triste de voir pareil spectacle, confie, courroucé, Wladimir Alchelburg, un marin d'eau douce aux fines lunettes cerclées. Il n'aurait jamais fallu se débarrasser de nos bateaux ! »
      Quand je pense que la grande Autriche a du se defaire de son armee navale pour economiser 70 000 euros pour le bien de son peuple, alors que Boutef en verse 12Millirds $ , avec la catastrophe humanitaire de son pays...je me dis que l'arabe n'est qu'un arabe et qu'il ne peut aller plus loin que ce qu'il est fait pour!
      Lahawla walakouata illa billah

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      • #4
        SkyNetAgain

        Et l'autriche est en ce moment en bonne santé economique ! elle importe meme la main d'oeuvre qualifié d'Allemagne et devenu l'un des pays metrisant la technologie de pointe dans plusieurs domaine !

        Mais quand un secteur ne rapporte pas, ou n'a pas de grande utilité pour le pays alors il faut le liquider ! pourquoi donc prolonger sa fin sii celle ci est inevitable !

        Chez nous, on a une autre mentalité et d'autre priorités !!!

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        • #5
          Chez nous, on a une autre mentalité et d'autre priorités !!!
          Bien sure et quelle est celle qui est la moin concideree? "Le peuple" bien sure.
          L'autriche fait appel a la main d'oeuvre alors que nous on exporte des haragua en plus de fabriquer des illetres par millions. Pourquoi gaspiller de l'argent pour ce foutu peuple dois se demander le grand Boutef? Y'a que des avions de chasses pour se sentir fort, le peuple est en phase d'agonie et on ne peut compter sur lui. Bien reflechie Boutef.

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