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Des additifs de fracturation hydraulique dans l’eau du robinet

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  • Des additifs de fracturation hydraulique dans l’eau du robinet

    Par Loïc Chauveau | 07-05-2015


    Pour la première fois, l’analyse de l’eau du robinet de maisons voisines du champ de gaz de shiste "Marcellus" en Pennsylvanie démontre sans ambiguïté une pollution des nappes phréatiques par cette technique d’extraction.

    MOUSSE. En 2012, les chercheurs de l’Earth and Environmental Institute de l’Université d’Etat de Pennsylvanie ont reçu des échantillons d’eau du robinet provenant de trois maisons voisines du champ de gaz de schiste "Marcellus" en Pennsylvanie, réputé pour être le plus important au monde. Les occupants étaient préoccupés par le fait que leur eau faisait de la mousse en sortant du robinet. Les analyses de routine effectuées par les services de santé ne permettaient pas de déterminer la composition des produits qui faisaient mousser l’eau car ceux-ci étaient en dessous des seuils de détection de l'administration.



    Les propriétaires ont depuis vendu leurs maisons aux exploitants du gisement. Mais les échantillons, eux, sont restés au laboratoire où les chercheurs leur ont fait passer un examen approfondi combinant chromatographie gazeuse et spectrométrie de masse. Leurs résultats viennent d’être publiés dans les PNAS. Ils constituent la première preuve officielle que la contamination des nappes phréatiques par la fracturation hydraulique est bien possible malgré la distance séparant les nappes phréatiques des couches de schistes plus profondes.

    Eau et gaz pollués s'infiltrent à travers le sol

    DETECTION. En recherchant un large éventail de contaminants possibles à de faibles concentrations plutôt que de traquer un seul produit spécifique, les chercheurs ont mis en évidence un composé chimique, 2-BE, et un complexe mélange de polluants organiques indéterminés mais régulièrement retrouvés dans les eaux résiduelles d’extraction des gaz de schistes du champ Marcellus. « Cette découverte est importante parce que nous démontrons que les produits chimiques voyagent à travers plus de deux kilomètres de couches géologiques vers les puits d’eau potable, a déclaré Susan Brantley, professeur de géoscience et directeur du Earth and Environmental Institute. Les molécules chimiques que nous avons identifié venaient soit des fluides de fracturation soit des additifs utilisés pour les forages et ils se sont déplacés avec le gaz naturel à travers des interstices naturels dans la roche ».

    Pour la première fois, toutes les données analysées sont publiées pour que chacun puisse se faire son idée. Une telle contamination de l’eau potable par des puits de gaz de schiste n’avait encore jamais été prouvée avec une cette précision, évacuant doutes et polémiques. Selon Susan Brantley, la technique que son laboratoire a utilisée pourrait être un outil efficace pour vérifier que les accusations de pollution de l’exploitation des gaz de schistes sont bien réelles. Elle demande donc que de telles études soient généralisées et portées à la connaissance du grand public afin de faire émerger un cadre réglementaire sur l’exploitation de cette ressource.


    Sciences et Avenir
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