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pourquoi devient-on terroriste sur F3

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  • pourquoi devient-on terroriste sur F3

    pourquoi devient-on terro avec yasmina khadra sur fance 3
    ?

  • #2
    A ben je sais pas.
    C'est qui yasmina khadra ?
    Samira

    Commentaire


    • #3
      c'est quand cette émission ?

      Commentaire


      • #4
        c'est passé! tres court comme debat, desolé du dérangement
        « Nous, les gâteux collatéraux »

        Par Xavier Monthéard, Alexandre Pierrepont, Laurence Pierrepont-De Cock, Vincent Pohrel, Jean-Charles Royer

        11 septembre 2001. La mort réclame des dividendes aux Etats-Unis. Depuis, une guerre se prépare, a été lancée, est déjà sur nous, sur d’autres, une guerre n’est pas passée loin, une guerre passera bientôt sur nos corps et nos esprits, une guerre qu’une fois de plus nous n’avons pas décidée. Nous : un échantillon ni plus ni moins représentatif de l’immense masse des anonymes planétaires, de la chair à canon, à bombe ou à bactérie, et pendant les trêves, quand nos régimes le tolèrent : de la chair à bulletins de vote et à tickets de caisse. Nous, les gâteux collatéraux.

        Une fois encore, l’analyse des situations concrètes est bannie ; une fois encore, il ne s’agit que de nommer les objets de la haine, les ennemis à abattre, les coupables. Car ce qui vaut pour Oussama Ben Laden ou le mollah Omar vaut pour tous nos va-t-en-guerre. Comme l’écrit Claude Lefort, « le prince n’est considéré comme légitime par les sujets que dans la mesure où il maintient la fiction de la Loi ; il est toujours contraint de donner raison de ses actions : raison qui n’est pas la sienne, mais porte le masque de Dieu ou de la volonté universelle ; il exerce la violence dans une brume de justice et de piété tissée par l’imagination collective ». Et comme toujours, le catéchisme des évidences identifiera les traîtres et achèvera nos doutes. Que nous sert-on cette fois ? Un épisode des plus torrides : l’opération « civilisation du Bien » mobilise ses légions (et non des moindres : Démocratie, Progrès, Liberté, Commerce) dans une riposte « légitime » contre une agression « déloyale ». Cette comédie théologique autour du « choc des civilisations » est certes très excitante, mais elle a néanmoins quelques conséquences ; outre qu’elle caricature les identités, qu’elle sème la crainte et l’obsession sécuritaire, qu’elle nourrit le mépris post-colonial à l’égard de sauvages ingrats, elle a également pour effet de mettre à pied d’œuvre ce qui pour l’heure n’est qu’un fantasme : l’Occident libéral. Serons-nous demain de bons sujets de l’Empire ? Le sommes-nous déjà ? Quel ralliement cherche-t-on à nous soutirer, sous peine d’infamie ? Devrons-nous soutenir la terreur contre le terrorisme ?

        Commençons plutôt par nous demander : comment et pourquoi devient-on un « martyr-terroriste » ? Et hasardons cette réponse : parce que l’homme qui devient un « martyr-terroriste » n’a plus peur du vide - qu’il soit économique, social, culturel - dans lequel il a été plongé par « le nouvel ordre international », n’a plus peur de la dissolution annoncée ou advenue de son mode d’existence. À son tour, cet homme du vide, en donnant sa vie pour donner la mort, fait le vide autour de lui. Absurde retour des choses injustes. Rien n’est certes plus immonde à nos yeux que le talibanisme et sa branche terrotiste ; sa jouissance est macabre ; l’accumulation des interdits et les mutilations intellectuelles et charnelles qu’elle entraîne participent d’une logique de mort. En ce sens, il est faux de prétendre que le talibanisme ou toute autre frénésie de pureté retourne aux sources de l’Islam : comme l’ont dit et répété de nombreux musulmans, la foi de ces fanatiques n’est que le ressac de l’histoire contemporaine. But Make no mistake : ils ne sont pas seuls - les Etats-Unis financent aujourd’hui les Ben Laden de demain. Chacun peut constater le cynisme de l’administration américaine. Les faits sont connus : rien n’est plus beau qu’un oléoduc courant librement à travers les steppes de l’Asie Centrale, rien n’est plus beau qu’un marché qui s’ouvre, d’où s’exhale une douce odeur d’or, et qu’importent les formes de la conquête : blocus, embargo, ingérence, corruption ou bombardements. Voilà aujourd’hui que le moralisme ou l’hystérie guerrière des uns se nourrit du fanatisme religieux des autres, qui se nourrit lui-même de la misère dans laquelle une partie du monde est maintenue. Figurer quelque part sur cette chaîne alimentaire ne nous dit rien qui vaille.

        Mais alors sur qui peut-on compter ? Certainement pas sur les médias, soumis aux puissances économiques, réduits comme à l’accoutumée à exploiter le « traumatisme » créé par ces attentats. Nous ne sommes pas adeptes de l’autocensure qui, pour condamner plus fermement le talibanisme, voudrait cacher la coupable ingénuité de nos gouvernants emboîtant d’un pas martial l’horreur humanitaire. Nous ne croyons pas un seul instant à la compassion si bien orchestrée de M. Poutine, ni à celle de M. Berlusconi, ni à celle de M. Chirac qui se précipite au chevet de M. Bush, ni à celle de M. Jospin, qui déclare, toute honte bue, que « les racines du terrorisme plongent dans le fanatisme, la haine des autres, une vision mortifère du monde et non dans les déséquilibres des relations internationales ». Nous ne croyons pas davantage à la compassion des milieux d’affaires surfant sur le « traumatisme » pour licencier quelques dizaines de milliers de personnes, milieux si bien incarnés par M. Franz-Christoph Zeitler, de la Bundesbank, estimant dès le 17 septembre que, « dans cette situation difficile psychologiquement et économiquement, la priorité est de maintenir le bon fonctionnement et la liquidité des marchés financiers ». Non, monsieur, la priorité est plus que jamais de transformer le monde.

        Si les gouvernements tiennent véritablement à faire quelque chose pour « surmonter la crise », nous leur proposons ici même un jeu de société. Qu’ils commencent par prendre quelques mesures. Qu’ils arrêtent leurs frappes sur-le-champ et retirent leurs pions « stationnés » en Arabie Saoudite ou ailleurs ; qu’ils y passent le temps qu’il faut, mais qu’ils reconnaissent une fois pour toutes la souveraineté du peuple palestinien ; qu’ils suppriment l’embargo sur l’Irak, qui ne prend en otage que la population civile - autant de revendications instrumentalisées par les fondamentalistes islamistes. Qu’ils effacent les dettes des pays pauvres tenus dans la dépendance des pays riches afin que ceux-ci se rendent maîtres de leur développement social et culturel ; qu’ils taxent la spéculation pour en redistribuer le profit ; qu’ils dénoncent tous les accords économico-énergétiques et les traités d’armement qui mettent en danger l’avenir de la planète - autant de causes majeures du désastre en cours. De leur côté, les populations civiles du monde entier s’engageront à inventer la civilité du monde de demain. Car ce sont du réel et des rêves des individus et des communautés que doivent naître les expressions politiques. Comme tant d’autres, qui nous ressemblent ou ne nous ressemblent pas, nous aspirons à une universalité qui procède des différences nées d’identités multiples et qui s’appuie sur leur libre-jeu et sur leur complémentarité - le mouvement-monde.

        Nous appelons chacun à donner et à prendre la parole partout où il est en mesure de le faire, dès qu’il le peut, à outrepasser les relais institutionnels qui ont pris l’habitude de parler en son nom, à réfléchir et à agir.

        À l’avenir, ce qui sera irresponsable, ce sera de se présenter comme victime alors que l’on sait à satiété. Entre les intégristes du profit, de l’ordre des choses et du désordre des existences, qui veulent nous faire croire que nous sommes « condamnés à vivre dans le monde où nous vivons », et les capitalistes de Dieu qui voudraient nous voir investir dans leur éternité, il y a encore et toujours une troisième voie. Il y a, comme écrivait la poétesse d’origine égyptienne Joyce Mansour, « une route parallèle à celle qui n’existe plus ».
        ?

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