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En Egypte, les projets pharaoniques de Sissi

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  • En Egypte, les projets pharaoniques de Sissi

    En quelques semaines, le gouvernement égyptien a annoncé le lancement de plusieurs grands projets, avec la construction notamment d'une nouvelle capitale. La question de leur faisabilité et de leur rentabilité se pose pourtant.

    Redonner naissance à l'une des sept merveilles du monde, voilà le dernier projet du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. La semaine dernière, le Conseil suprême des antiquités égyptiennes a approuvé la construction d'une réplique grandeur nature du Phare d'Alexandrie. Cette annonce vient s'ajouter à celle d'un second canal de Suez et de la création d'une nouvelle capitale en plein désert. Une politique qui se résume pour le moment à des "effets d'annonces", comme l'explique Roman Stadnicki, chercheur au Centre d'études et de documentation économiques, juridiques et sociales au Caire. "On est sur de l'affichage, visant pour le moment à contenter les partenaires régionaux et à montrer à la face du monde que la politique des grands projets est relancée."


    Avec un coup estimé à 43 milliards d'euros pour la première phase des travaux de la nouvelle capitale, l'Egypte doit en effet s'appuyer sur ses voisins. En mars, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït ont ainsi promis 12 milliards de dollars d'aides, sans lever tous les doutes quant aux capacités financières du pays. "Le souhait de Sissi a été de désengager les finances publiques du projet, mais il se rend compte que ce n'est pas totalement réalisable, et ce pour des questions de réseaux et de transports notamment", estime Roman Stadnicki. "Cela provoque un léger flottement qui montre que ces projets ne sont pas vraiment réfléchis en amont et pas concertés avec l'ensemble des acteurs."

    Sept fois la superficie de Paris
    Avec cette ville nouvelle qui doit voir le jour à l'Est du pays, entre Le Caire et Suez, Sissi entend désengorger la capitale et ses 18 millions d'habitants. Pour cela, le gouvernement n'a pas limité ses ambitions. Le projet s'étendrait en effet sur une surface de 700 kilomètres carré (7 fois la superficie de Paris), implique la construction d'un aéroport international et d'un parc d'attraction sur-dimensionné. La nouvelle capitale accueillerait aussi les institutions, du palais présidentiel aux ambassades. "L'idée est de créer une ville internationale (...) qui offrira une multitude d'opportunités économiques et une qualité de vie à part", précise-t-on sur le site officiel du projet.

    La ville est pourtant loin de voir le jour. "Cette nouvelle capitale repose sur le gonflement de la classe moyenne urbaine, qui n'est pas suffisamment importante pour le moment pour occuper une ville de cette envergure", assure Roman Stadnicki. Autre problème, la distribution de bons d'investissements censés financer le projet ne serait pas non plus très efficace concrètement. "Les classes populaires, qui représentent 50 à 60% de la population totale, ne sont pas en mesure de financer de tels projets. Elles attendent plutôt des mesures sociales ou des politiques de rénovation des quartiers pauvres, pour lesquels rien n'est proposé."

    Sissi revoit sa copie
    Derrière les effets d'annonce, le gouvernement égyptien a déjà dû revoir sa copie. Le second canal de Suez mis en avant au sommet de l'Etat ne sera en fait qu'une nouvelle portion de 35 kilomètres permettant la circulation des cargos à double sens entre la mer Rouge et la Mediterranée. Une bonne nouvelle malgré tout, même si ces grands travaux sont dépendants de facteurs multiples. "Des retombées économiques sont envisageables, mais encore faut-il que la situation régionale le permette, ce qui n'est pas encore le cas avec les tensions au Yémen et dans la corne de l'Afrique", note Roman Stadnicki.

    En plus des incertitudes économiques, l'Egypte doit faire face à des tensions intérieures. "La construction du phare d'Alexandrie, s'il voit le jour, devra s'accompagner d'une politique de sécurisation du pays visant à ramener les touristes, ce qui n'est pas encore le cas", note le chercheur. Quant à la nouvelle capitale, elle n'est pas sans rappeler les villes nouvelles bâties dans la seconde moitié du XXe siècle en Egypte. Certaines peinent aujourd'hui à attirer les habitants. Abdel Fattah Al-Sissi devra éviter à sa nouvelle capitale un destin similaire à la ville de Naypyidaw, nouvelle capitale de la Birmanie bâtie au milieu de la jungle dans les années 1990. Elle est aujourd'hui déserte.

    le JDD

  • #2
    Foutaises ........ un village ; devient une ville ; puis une métropole ..... et puis une mégalopole. ......à force de travail et de développement ; mais ce c0n veut brûler toutes les étapes et construire 10 fois paris ..... rien que ça ....
    " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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