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Des nouvelles posts carcérales de Benchicou

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  • Des nouvelles posts carcérales de Benchicou

    Des amis lecteurs me reprochant de ne pas donner de mes nouvelles post-carcérales, je consens à écorcher la modestie et à les informer de ma plus récente péripétie, qui n'est sans doute pas la plus triste.

    Après 40 mois d'interdiction de sortie du territoire national, dont 24 passés en prison sur injonction de Bouteflika et de Zerhouni, j'ai enfin pu, mardi, prendre un avion pour l'Europe, l'Amérique et le Liban où m'attendent des médecins et des amis à l'écoute de l'Algérie. Des premiers j'espère enfin une guérison de la lourde maladie neurologique qui a eu tout le temps de s'installer durant mon incarcération. Une infamie de plus à l'actif des tristes commanditaires de mon embastillement, de la police des frontières qui s'est livrée à une odieuse besogne, des procureurs et des juges Djamel Aïdouni, Fella Ghezloun et Amer Belkherchi qui ont, sans scrupules, exécuté les basses consignes politiques, légitimé une manipulation et enfermé un journaliste pour ses écrits.

    Des seconds, parlementaires européens, hommes politiques, journalistes et écrivains espagnols, américains, libanais et français qui m'invitent à parler des luttes et des espoirs de mon pays, j'attends surtout une écoute féconde. Quoi qu'en pensent les âmes cocardières, l'opinion internationale doit être affranchie des réalités insupportables que vivent, ou plutôt que subissent, les Algériens face à un totalitarisme algérien qui ne dit pas toujours son nom et qui, au nom de vagues projets patriotiques, réprime ce que le pays a de plus noble et de plus authentique, ses cadres, ses syndicalistes, ses femmes, ses jeunes, ses intellectuels, ses enseignants et ses journalistes.

    Aimer l'Algérie, aujourd'hui, c'est plaider pour son droit à la liberté et à la démocratie, c'est l'aider à abattre le mur du mensonge et de la démagogie qui soutient au-dessus de sa tête cette intolérable chape du silence. J'ai donc, après trois ans et demi d'arbitraire, recouvré le droit élémentaire de voyager de nouveau, de me mouvoir enfin parmi les esprits amis aux quatre coins du monde. Cette autre liberté retrouvée, je la dois à une fratrie inoubliable qui a bravé les tempêtes de lâcheté pour se porter au secours d'une voix écrasée, empêchant que l'incarcération d'un journaliste ne se passe dans l'indifférence. Cette petite communauté généreuse est de chez nous.

    Elle porte le nom d'hommes et de femmes de cette terre orgueilleuse, ceux qui renvoient à la majesté ancestrale, Fatma- Zohra, Yacine, Mokhtar, Malika, Hamid, Belaïd, Abdelkrim, Nadia, cours indomptables par lequel s'est irrigué le Comité Benchicou pour les libertés jusqu'à ne savoir que faire d'un sang si chaud ; elle s'appelle Maâmar, Hakim, Saïda, Fouad, Nacer ou Badreddine, patronymes d'une amitié sans bornes derrière laquelle se réfugient des confrères particuliers, ceux du Soir d'Algérie, qui ont offert le gîte à ma solitude et le couvert à ma faim d'écrire. Elle se nomme Arezki, Joelle, Claude, Saïd, Mina, amitiés inébranlables de l'exil, quand il fallut secouer les apathies sous la grisaille parisienne.

    Elle répond au nom des frères que j'ai laissés à El-Harrach et qui m'ont évité de sortir brisé du cachot de Yazid Zerhouni. Elle a le visage de ces milliers de lecteurs qui ont partagé avec mes enfants la détresse de l'absence puis la joie des retrouvailles. De cette graine d'âmes résolues qui ne se contentent pas de maudire l'obscurantisme mais qui allument une bougie pour que nous puissions y voir, de cette graine généreuse poussera, inéluctablement, un printemps algérien. Je leur en suis reconnaissant, pour moi et pour l'époque, proche, où on citera le printemps algérien pour désigner l'inexorable fin de l'hiver, avec ces mots simples : «Comme en Algérie»

    M. B.

    P S : Je viens d'apprendre avec douleur, la disparition d'un confrère sensible et talentueux, arraché aux siens par une cruelle maladie. Khaled Mahrez nous quitte à l'âge où il avait encore tellement de choses à nous dire. A l'APS, où nous avons écrit nos premières dépêches puis au Matin où nous avions assouvi nos plus beaux désirs de liberté, il a toujours été un modèle de compétence et de rectitude. Son départ est de ceux, irremplaçables, qui laissent d'éternelles cicatrices. A sa femme Zhor et à sa famille, je transmets toute ma sympathie en ces moments pénibles.

    Par Mohamed Benchicou, le Soir

  • #2
    Ce dernier a ete arreter pour des motifs de trafic, sortie de bon de tresor du territoire natrional, alors il veut exploiter son incarceration a des fins politiques ce qui est grtesque.

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    • #3
      le corbeau, va chanter ailleurs. Heuresement, qu'il reste des hommes comme Benchicou qui n'ont pas peur de dénoncer la situation dans laquelle vit l’Algérie.

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