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La critique littéraire est-elle encore de la littérature?

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  • La critique littéraire est-elle encore de la littérature?

    Le temps est loin où, en France, la critique littéraire était aussi de la littérature. Où les recueils de chroniques et d’études étaient des œuvres en soi. Et où les grands lecteurs étaient de grands écrivains.

    Il y a un demi-siècle, leurs ouvrages de passeurs touchaient, bien au-delà des spécialistes, un public passionné qui faisait fête à «l’Œil vivant», de Starobinski, à «la Part du feu», de Blanchot, aux «Essais critiques», de Barthes, ou au «Livre de lectures», de Marthe Robert. A l’exception de «la Guerre du goût», de Sollers, on peine désormais à en trouver l’équivalent.

    Raison pourquoi il faut se jeter sur le remarquable et passionnant essai de Cécile Guilbert. Dans «Sans entraves et sans temps morts» (Grasset, 25 euros), mélange d’articles et de préfaces, elle vibre avec Saint-Simon et Bret Easton Ellis, Sade et Guy Debord, Laclos et Fitzgerald, Barbey d’Aurevilly et Jack-Alain Léger.

    C’est aussi éclairant sur les œuvres que sur leur lectrice, héritière moderne des Lumières, à la fois chasseresse et jouisseuse, préférant la compagnie des scandaleux à la fréquentation des conformistes.


    Elle pourrait faire sien l’aveu d’Alain Veinstein : «J’écris aujourd’hui dans l’écho de leur force.» L’ancien producteur de radio exprime ainsi sa gratitude aux «Ravisseurs» (Grasset, 19 euros), ces écrivains qui l’ont aidé à trouver sa propre langue et qu’il n’en finit pas, pour notre bonheur, de relire : Bonnefoy, du Bouchet, des Forêts, Quignard ou Cournot, «poète dans le journal».

    Ensemble, Guilbert et Veinstein nous dédommagent de notre époque.

    lOBS
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