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Burn out : quels sont les métiers à éviter ?

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  • Burn out : quels sont les métiers à éviter ?

    D'après une étude du cabinet Technologia, plus d'un travailleur français sur dix serait touché par ce syndrome pas encore reconnu comme maladie.

    Parmi l'ensemble des actifs occupés, 3,2 millions d'entre eux seraient en situation de travail excessif et compulsif, rapporte l'étude sur le syndrome d'épuisement réalisée par le cabinet d'expertise Technologia. Soit,12,6% de la population active occupée française présenterait ces deux phénomènes provoquant un risque élevé de développer un syndrome d'épuisement professionnel couramment nommé burn out.
    Les agriculteurs exploitants sont ceux qui sont les plus touchés: près d'un quart d'entre eux. 60% des agriculteurs expriment une compulsion à travailler, due à «l'absence d'alternative, l'isolement ou la volonté de rester dans la course coûte que coûte», évoque l'étude. Les agriculteurs sont également 53% à se sentir usés à force de travailler et épuisés à la fin d'une journée de travail. Presque un agriculteur sur deux est fatigué quand il se lève le matin.
    Le burn out touche aussi un artisan, commerçant, chef d'entreprise ou cadre sur cinq. «Parmi les cadres, ceux qui travaillent dans le secteur de la connaissance comme les enseignants par exemple sont les plus concernés parce qu'ils ont fait du travail un mode de vie. Pour les métiers hautement concernés par les nouvelles technologies: il n'y a plus vraiment de séparation entre la vie privée et la vie professionnelle, ce qui induit un surengagement», indique Jean-Claude Delgènes, directeur général de Technologia.

    Pour ce dernier, l'économie du numérique et de la connaissance et la déportation du travail font que le travail consomme du temps et évacue toutes les autres activités. «L'espace et le temps ne comptent plus, ce qui rend d'ailleurs impossible de quantifier le travail. La maladie des temps modernes, c'est le mauvais usage des télécommunications», lance-t-il. Pour Denis Monneuse, sociologue spécialisé dans la santé au travail et expert associé à l'Institut de l'entreprise, auteur de «Le silence des cadres» (éditions Vuibert), «si les cadres sont plus touchés par le burn out, c'est aussi parce qu'ils sont sujets à travailler plus que les autres».

    Quant aux ouvriers et employés, ils sont moins affectés (7% et 10%).


    Que l'on se trouve en campagne ou en ville, au sud ou au nord, Technologia ne note aucune différence significative dans les scores de surengagement.
    Terme galvaudé
    Selon Denis Monneuse, «le burn out est un sujet à la mode ces derniers temps mais il faut faire attention à ne pas le banaliser. Le burn out est un épuisement physique et mental profond. Un matin, on ne peut plus se lever, on est au fond du lit».
    D'après les observations de Technologia, l'apparition et le développement du syndrome d'épuisement professionnel comportent quatre phases distinctes. La première est la phase d'engagement. «Il s'agit de la phase de satisfaction intense au travail, caractérisée par une grande vigueur, une forte implication, une sensation de bonheur et une absorption intense dans le travail», explique Jean-Claude Delgènes. La deuxième est le surengagement au travail. «Petit à petit, l'activité et les pensées professionnelles vont gagner toutes les sphères de l'existence: sociale tout d'abord (diminution de toute l'activité sportive, des loisirs habituels, des sorties...), et familiale ensuite. Le temps consacré à la satisfaction des besoins non professionnels est de plus en plus court», résume encore le directeur de Technologia. La troisième étape est la phase de résistance. La personne continue de s'imposer un rythme effréné. Elle nie de plus en plus son surmenage. L'estime de soi diminue, le sujet commence à douter de lui-même. Il se retrouve enfermé dans sa lutte solitaire contre l'expression de sa propre souffrance. Les premiers signes de rupture avec les autres surviennent sous forme d'attitude négatives envers les collègues ou les clients. Le sujet accepte difficilement l'arrêt de travail qui lui est proposé et cherche très fréquemment à le réduire à quelques jours. L'effondrement est la phase finale de ce long processus affectant toutes les dimensions de la personne: psychique, émotionnelle et physique. Ce stade est souvent celui de la maladie dépressive. Le risque de passage à l'acte suicidaire est majeur.

    Aujourd'hui le cabinet d'expertise réclame la reconnaissance du syndrome d'épuisement professionnel comme maladie auprès de la Sécurité sociale. Actuellement, les salariés victimes de burn out ont pour seul recours de justifier une incapacité permanente au moins égale à 25 %, et qu'un lien «direct et essentiel» avec l'activité professionnelle soit mis en évidence par le comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. «Or, les critères réglementaires de recevabilité des demandes restent difficiles à réunir et le traitement par les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles est très hétérogène. Résultat, seuls quelques dizaines de cas de pathologies psychiques sont ainsi reconnus chaque année. Ce qui est loin de la réalité du burn out en France», signale Technologia.

    le figaro
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