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MAROC : Et si … Oufkir avait réussi son coup

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  • MAROC : Et si … Oufkir avait réussi son coup

    LES FAITS. Le 16 août 1972, Hassan II, en visite à Paris depuis une dizaine de jours, rentre au pays à bord d’un Boeing 727 fraîchement acquis par la RAM. Outre son traditionnel comité d’accueil, trois hommes l’attendent avec une anxiété toute particulière : le général Mohamed Oufkir (ministre de l’Intérieur et ministre de la Défense), le lieutenant-colonel Mohamed Amokrane et le commandant Louafi Kouéra. Depuis une semaine déjà, le trio a mis au point un scénario de coup d’État : l’attaque, dans les airs, du Boeing royal. L’idée de cette opération, baptisée Boraq, doit aboutir à rien moins que l’élimination physique de Hassan II.

    En tant que commandant de la base aérienne de Kénitra, Amokrane dispose d’avions de chasse qu’il compte bien utiliser. Une escorte de six F5 est ainsi constituée. Trois d’entre eux sont armés et les pilotes mis dans la confidence. Mais dans les airs, les prévisions des putschistes sont déjouées : le canon du premier F5 reste bloqué, tandis qu’un deuxième avion touche légèrement un réacteur du Boeing. Quant au troisième pilote, qui n’est autre que le commandant Kouéra, lui non plus ne parvient pas à actionner son canon. Il décide de jouer son va-tout et de crasher son F5 sur le Boeing royal. Il le manque de peu, mais parvient à s’éjecter. Kouéra sera immédiatement appréhendé par la gendarmerie à son atterrissage près de Souk El Arbaâ.

    Pour Hassan II, le pire est passé. Son avion, d’où s’échappe une épaisse fumée, fait semblant d’atterrir sur la base de Kénitra, avant de remettre les gaz pour l’aéroport de Rabat-Salé. De là, discrètement et par des voies détournées, le roi rejoint son palais de Skhirat. Le soir même, Oufkir est convoqué. Il sera retrouvé mort, criblé de plusieurs balles, « suicidé », selon la version officielle. Aucun autre comploteur n’en réchappera. 11 personnes seront fusillées et 35 autres internées à Tazmamart.

    CHANGER L’HISTOIRE.

    Est-ce la légendaire baraka des sultans alaouites qui a sauvé Hassan II ? S’agit-il d’un simple concours de circonstances ? Bien plus tard, le roi survivant préfèrera jouer sur la fibre divine pour expliquer son miraculeux sauvetage : « Nous avons essuyé deux cyclones en moins d’un an. Beaucoup de choses étaient à terre mais, grâce à Dieu, tout était propre. La pluie lave. Tous les mauvais arbres ont été enlevés. C’est comme si Dieu voulait faire la toilette de ce pays », affirmera-t-il à son biographe Eric Laurent.

    Ce qui est sûr, c’est que le putsch de 1972 constitue un de ces rares moments historiques où, en quelques minutes, peut basculer le destin de tout un peuple. Supposons le temps de cette chronique que, le 16 août 1972, tout ait fonctionné comme l’avaient prévu Oufkir et consorts : l’avion royal, apparu dans le ciel marocain selon le timing annoncé, est tout simplement abattu en plein vol. Hassan II meurt sur le coup et, en l’absence de cadavre, n’a même pas droit à une cérémonie mortuaire digne de ce nom. D’autant que le nouvel homme fort du Maroc, le général Oufkir, n’entend pas ternir son triomphe par le souvenir de sa forfaiture. Ce qui reste de la famille royale marocaine est gentiment invité, par le roi Fayçal, à venir se réfugier en Arabie Saoudite. Triste fin pour la dynastie alaouite. Place désormais au pouvoir non moins personnel d’Oufkir, dont le premier geste est de se débarrasser de ses comparses. Amokrane, ce républicain sincère, est sacrifié, de même que les rares personnes véritablement dans la confidence. Tout simplement liquidées.

    40 ANS APRÈS.

    Voilà dix longues années que Mohamed Oufkir, « Zaïm de la Révolution » (selon la terminologie officielle) a passé l’arme à gauche, laissant à son fils les commandes d’un pays à genoux. Une dictature militaire, c’est le terme qui correspond le mieux à ce qu’est devenu le Maroc à l’aube du XXIe siècle. Le clan Oufkir et ses satellites ont mis le pays en coupe réglée : ce qui n’est pas tombé dans leur escarcelle sert à engraisser les généraux. Le Maroc est resté un pays largement analphabète, gangréné par la corruption et les inégalités. En un mot, l’ex-royaume chérifien touche le fond.

    D’ailleurs, le nouveau « Zaïm de la Révolution », qui se rêvait plutôt historien ou écrivain, ne gère son héritage que par à coups, de loin en loin. A la fin de l’année 2010, un événement en apparence anodin vient heureusement briser le cycle de la lente décadence amorcée quarante ans plus tôt. Un jeune homme de 26 ans, Mohamed Bouazzaoui, diplômé chômeur et vendeur ambulant à ses heures perdues (c’est-à-dire tout le temps) s’immole devant le parlement pour protester contre l’incurie du système et la hogra. C’est le point de départ d’un soulèvement populaire qui, le 14 janvier 2011, a raison de la dictature marocaine. Le dernier des Oufkir n’a d’autre choix que de s’envoler, lui aussi, pour l’Arabie Saoudite. Enfin, l’occasion se présente pour le pays de prêter vie à cette fameuse exception marocaine.

    Zamane

  • #2
    MAROC : Et si … Oufkir avait réussi son coup
    çà ne changera rien à ce qu'était le grand Maroc de Fatima El Fihriya. Il n'a pas reussi son coup, on ne peut donc dire s'il arrive à mieux salir ce beau pays, pour le réduire à un vulgaire centre de vacances réservés aux étrangers.

    Qu'Allah protège nos familles au Maroc
    Dernière modification par abderahmane1, 22 mai 2015, 21h22.
    "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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