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L'utilisation de nanoparticules sera réglementé

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  • L'utilisation de nanoparticules sera réglementé

    L'agence américaine de l'environnement EPA va établir des règles sur l'utilisation de minuscules grains d'argent à but antibactérien.

    Pour la première fois dans la jeune histoire des nanotechnologies, une agence gouvernementale aux États-Unis va émettre une règle spécifique concernant l'utilisation de nanoparticules dans des produits grand public. La règle concerne un nombre important de produits nouveaux, comme des réfrigérateurs, des climatiseurs, des lave-linge et même des chaussettes, qui utilisent tous de minuscules particules d'argent dans un but antibactérien.

    L'EPA, l'agence américaine de protection de l'environnement, va demander à ce que les compagnies fournissent les preuves scientifiques de l'absence d'impact de leur produit sur l'environnement avant sa commercialisation. Des associations écologistes craignent en effet que les nanoparticules d'argent rejetées dans l'eau puissent avoir des effets néfastes sur la flore bactérienne et les organismes aquatiques.

    Certains spécialistes américains, comme Andrew Maynard, du Centre international Woodrow Wilson à Washington, estiment que cette décision peut être un tournant pour l'avenir des nanotechnologies et leur réglementation future.

    Le terme de nanotechnologie désigne toutes les disciplines qui travaillent sur des objets de la taille de quelques nanomètres (milliardièmes de mètres, soit les dimensions d'une dizaine d'atomes alignés). Le potentiel de ce domaine est énorme, mais de très nombreuses inconnues existent sur les risques potentiels, pour la santé ou pour l'environnement, que pourraient présenter les nanomatériaux, des particules bien plus petites que celles que l'on sait couramment étudier et mesurer. Pourtant, de nombreuses nanoparticules existent déjà dans l'environnement, à l'état naturel ou produites par l'homme (suies ultrafines issues de la combustion dans les moteurs Diesel).

    De nombreux spécialistes réfléchissent sur la manière de contrôler et estimer les risques de ces nanoparticules, notamment parce que certains des composés ont des propriétés chimiques qui varient de manière importante quand leur taille passe en dessous d'une centaine de nanomètres (0,1 micromètre).

    L'information sur la future réglementation américaine, rendue publique la semaine dernière par le Daily Environment Report, un bulletin environnemental paru à Washington, a ensuite été confirmée par l'EPA, qui a précisé que la nouvelle réglementation sera publiée dans son registre fédéral dans les prochains mois.

    Effet bactéricide


    Les propriétés antibactériennes de l'argent sont connues depuis l'Antiquité, où ce métal fut utilisé pour purifier l'eau. Des onguents et pommades contenant de l'argent furent aussi couramment employés pour nettoyer des plaies. En revanche, l'usage de l'argent sous forme de nanoparticules est très récent. L'intérêt étant de garder une bonne efficacité antibactérienne tout en réduisant les quantités nécessaires de ce métal coûteux. En effet, plus les « morceaux » d'un matériau sont petits et plus leur surface relative par rapport à leur masse est importante, et donc plus ils sont actifs.

    L'utilisation de nanoparticules d'argent qui a attiré l'attention de l'EPA cette année est un nouveau type de lave-linge de Samsung, dit « Silver Wash », utilisant de microscopiques ions d'argent pour désinfecter le linge à basse température. Or, nul ne connaît l'impact potentiel de cette forme métallique, une fois rejetée dans l'environnement. Pour l'instant, Samsung assure que les quantités d'argent rejetées sont minuscules et inactives. « La toxicité de l'argent et son devenir dans l'environnement font partie des réflexions que nous intégrons à nos recherches, même si nous n'avons pas de réponses précises pour le moment », assure Muriel Mercier-Bonin, chercheuse à l'INSA à Toulouse, travaillant sur des revêtements contenant des nanoparticules d'argent qui empêchent l'adhérence de micro-organismes sur de l'acier.

    En Europe, une telle réglementation spécifique pour ce type d'application n'existe pas encore. « Mais tout produit revendiquant un effet bactéricide doit se conformer à la directive européenne sur les biocides », précise Gilles Dixaut, chef de l'unité des agents physiques à l'Agence française de sécurité sanitaire, de l'environnement et du travail (Afsset), qui a récemment remis un rapport recommandant de prendre en compte la spécificité des nanomatériaux au sein de la future réglementation européenne REACH sur les produits chimiques.

    Par le Figaro
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