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Thierry Moreau: La France doit s’adapter aux exigences du marché algérien

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  • Thierry Moreau: La France doit s’adapter aux exigences du marché algérien

    Attirées par la dynamique de modernisation du secteur agricole et les opportunités d’investissement qui en découlent, les firmes de renommée mondiale de fabrication de matériel agricole sont de plus en plus enclines à s’adapter aux besoins du marché algérien. C’est le cas du groupe français Berthoud, spécialisée dans la fabrication d’équipements et machines de traitement arboricole et viticole, dont le manager du service export suggère, dans cet entretien, d’aller vers des décisions gouvernementales pour l’amélioration de la coopération bilatérale algéro-française, notamment pour faciliter le transfert d’investissements et de technologies.

    L’Eco : Quelle est votre vision du marché algérien compte-tenu de la conjoncture économique actuelle ?

    Thierry Moreau : D’un côté, il y a la conjoncture mondiale et il y a aussi la situation propre à l’Algérie de l’autre côté. Alors, pour ce qui est de ce dernier point, c’est-à-dire la situation actuelle de l’économie algérienne, notre vision est différente par rapport aux autres pays partenaires parce que l’Algérie est un pays qui dispose de moyens importants qui sont mis à la disposition du développement de l’agriculture locale. Avec un programme de développement aussi ambitieux déployé par l’Etat algérien mettant en exergue le secteur agricole, il y a des choses exponentielles qui peuvent être faites sur le marché local.

    Dans cette dynamique de modernisation du secteur agricole, quels sont les produits clés que Berthoud propose ?

    Nous avons notre gamme de produits, alors il faut rester humble et s’adapter aux besoins de ce marché. Il y a deux types d’agricultures, la petite et moyenne/grande agriculture. Pour la petite agriculture, nous proposons des matériels de traitement phytosanitaire portés, notamment sous forme de pulvérisateurs d’une capacité de 600 à 800 litres pour un rayon de 12 mètres.

    Pour la moyenne et grande agriculture, nous avons des matériels tractés de 2 500 litres pour 18 à 25 mètres. Ce sont des pulvérisateurs adaptés aux grandes structures. Ce qui est aussi important de signaler, c’est qu’il y a une dynamique notable pour le développement de l’agriculture fruitière en Algérie, donc nous avons une gamme de matériels de traitement bien adaptée aux besoins du marché algérien et les spécificités des exploitations agricoles locales.

    Quel est le bilan de votre coopération avec l’Algérie jusqu’ici ?

    Nous nous sommes déjà installés en Algérie où Berthoud avait un représentant dans la région de Constantine avant que celui-ci ne cesse ses activités pour des raisons qui lui sont propres. A présent, nous sommes à la recherche d’un partenariat pour non seulement regagner le marché algérien mais aussi renforcer notre présence. Sur ce point, je tiens à préciser que nous sommes prêts à étudier toutes les formules qui nous seront proposées pour lier des partenariats sur le marché algérien.

    Notre expérience en 2011 n’a fait que débuter mais déjà dans cette première étape, le résultat a été appréciable avec quelque 25 machines exportées. C’est pour cette raison que nous sommes confiants d’autant plus que Berthoud bénéficie d’une très bonne image sur le marché algérien parce que, il faut que je le précise, dans les années 1980, notre produit a déjà été présent en force sur le marché algérien mais quelques années plus tard, nous avons été contraints de nous retirer pour des raisons économiques propres à Berthoud et non pas à cause de l’Algérie.

    Comment évaluez-vous les opportunités identifiées sur le marché algérien par rapport aux autres pays où Berthoud est présent ?

    Nous sommes présents en force dans les pays africains comme le Maroc, la Tunisie, l’Afrique du sud ou la Chine, en Asie. Notre objectif pour l’Algérie est de renforcer notre présence sur le marché local au même titre que ces pays que je viens de citer. Pour des marchés aussi importants, y compris l’Algérie, notre but n’est pas seulement d’exporter des machines mais de nouer des partenariats et de renforcer notre présence sur place comme je le disais.

    Justement, est-ce que Berthoud envisage de s’installer sur le marché local en Algérie à moyen terme pour la fabrication ou le montage sur place par exemple ?

    Nous sommes ouverts à toute proposition et quelle que soit l’opportunité qui se présente, nous sommes prêts à la saisir. Tout peut se faire compte tenu des potentialités du marché. Mais, avant de s’y lancer, il faut des dossiers solides, il faut une étude exhaustive du marché local pour mieux connaître ses tendances futures.

    Pour y aller, quelle est votre vision de la réglementation algérienne en termes d’investissements étrangers, de coopération ou d’export ?

    Sur ce plan, nous n’avons pas d’appréhensions particulières pour ce qui est du marché algérien mais je pense que pour pouvoir développer des partenariats solides, il n’y a pas que la législation algérienne qui est appelée à s’adapter, c’est la France et l’Algérie, les deux Etats qui doivent aller dans ce sens.

    La France aussi doit s’adapter au marché algérien. Par exemple si nous parlons des conditions de financement et de paiement dans les opérations à l’international, ce sont des accords qui doivent être trouvés. Actuellement, la lettre de crédit qui est le seul moyen de paiement qui existe, est vraiment limité. Tant qu’il n’y a pas des solutions qui sont proposées dans ce sens, on perd malheureusement en efficacité.

    Voulez-vous suggérer par là des partenariats privilégiés ou spécifiques entre les deux pays ?

    Le financement du commerce extérieur, ce sont des opérations de banque à banque. Je pense que pour en finir avec les contraintes qui perdurent en la matière, l’Etat français et l’Etat algérien doivent s’asseoir autour d’une table pour trouver des solutions à même de rendre la coopération entre les deux pays beaucoup plus fluide qu’elle l’est aujourd’hui.


    Mourad A



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