Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'alcool: cela n'arrive pas qu'aux autres ...

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'alcool: cela n'arrive pas qu'aux autres ...

    Voici le témoignage d'un ex collègue virtuel ... ça faisait des années que je discutais avec lui (sur un autre forum...) et que je ne me doutais pas de tout ça ... du jour au lendemain, la nouvelle est tombée ... je partage avec vous, je pense qu'il aurait apprecié ... Francky2B, le corse ...

    CELA N'ARRIVENT QU'AUX AUTRES !!! pas si sure
    Bonne idée qu'a eu Ciao de faire cette nouvelle rubrique, car il y'a longtemps que je voulais vous parler d'un sujet qui me tien a cœur et pour lequel je ne savais pas ou le caser.
    Enfin de compte ce n'est pas un sujet, mais plutôt 2, qui ne vont pas l'un sans l'autre. Je ne vais pas vous dire de suite de quoi il s'agit, je vais faire mon avis en forme de témoignage, pour ne pas rebuter certains d'entre vous des le début, qui en me lisant je suis sur ce reconnaîtront un peu en moi et aurons peur d'affronter « une vérité ». J'espère qu'après m'avoir lu certains prendrons conscience de certaine chose et agirons.

    **************************************************

    J'avais 21 ans quand je suis arrivée en corse, pour rejoindre ma famille suite au décès de mon père. J'avais décidé de reprendre ma vie a zéro et j'avais trouvé un boulot dans une discothèque, fréquenté essentiellement par des militaires (légion étrangère), cela me plaisait bien, pratiquement tous les soirs c'était la grande fête pendant et après le travail. Surtout après, la plus part du temps j'étais invité a faire comme on dit des « AFTERS », qui se terminé sois dans un des endroits encore ouvert a 5 ou 6 heures du mat ou carrément a la plage avec bouteilles d'alcool a l'appuie, car avec la légion, pas question de boire autre chose.
    On ne peu pas dire que je buvais beaucoup, entre 3 et 4 verres d'alcool en comptant l'apéritif par jour, de plus je n'était pas attiré par l'alcool fort, je buvais pratiquement que de la bière.
    Les années passèrent et j'avais pris l'habitude de boire tous les soirs 1 ou 2 pastis avant de manger, par contre pas de vin en mangeant.
    Puis a 22 heures, heures d'ouverture a laquelle je prenais mon service a la discothèque, je buvais un alcool fort, histoire de me mettre dans l'ambiance, puis tout au long de la soirée on m'offrait des verres, cela pouvait aller jusqu'à 4 ou 5 bières, plus 1 ou 2 verres de whisky. Et ce rythme de vie dura jusqu'à mes 33 ans.

    Et un beau jour de mai 2000, je suis allez a l'hôpital pour me faire enlever mes dents de sagesse sous anesthésie générale, alors on m'a fait une prise de sang, puis une deuxième. Ensuite, un docteur est venu me voir en me disant qu'elle ne pouvait pas pratiquer l'intervention, car mon taux de plaquette et de TP (taux de prothrombine) était trop bas, et que je risqué une hémorragie pendant l'opération. S'en suivi un tas de question, puis d'analyses. Le lendemain le docteur que j'avais vu la veille vint me revoir pour me dire qu'un autre docteur viendrait m'expliqué certaine chose. Et c'est la que mille choses me sont passé par la tête, je comprenais plus rien, je me sentais extrêmement bien, pas en mauvaise santé et un docteur allez m'annoncer je ne sais quoi ?

    Le docteur vint enfin, d'un coté j'avais envie de savoir et de l'autre j'avais peur. Puis elle m'annonce sèchement :
    - « monsieur, vous souffrez d'insuffisance hepato cellulaire suivi de nécrose et granulation du foie, en un mot d'une cirrhose alcoolique au stade pré cancer »
    J'ai bien cru que la terre entière me tombé dessus, je n'arrivait pas a comprendre, je n'avait aucun symptôme, a part un peu de fatigue que je mettais sur le compte du boulot.
    Je lui demanda comment cela était possible, pour moi, la cirrhose était pour les personnes qui buvait du matin au soir, et que l'on voyait toujours ivre. Ce qui n'était vraiment, mais alors vraiment pas mon cas. Je buvais peut être 4 ou 5 verres par jours, mais jamais je n'était ivre, l'après midi je ne buvais que du jus de fruit ou de l'eau.
    Elle m'expliqua qu'effectivement c'était peu, mais qu'il suffisait de boire 2 verres et ça régulièrement, pour que le foie un jour ou l'autre sois malade.

    Voilà c'était simple, maintenant, si je voulais vivre, car elle me donna une durée approximative de vie de 5 ans. Si je ne faisais rien pour sortir de cet engrenage. Il me fallait une greffe du foie car je pouvais encore espérer a ça, car le cancer ne c'était pas développé et surtout ne plus boire une goutte d'alcool, même les boissons sois disant sans alcool.

    C'est alors que j'ai du passer 3 mois avant d'espérer de bénéficier d'une greffe dans un centre de désintoxication, ou plutôt une prison, car les règles étaient strictes :

    Interdit formel de sortit du centre, c'est là j'ai pu voir en face la réalité de l'alcoolisme, où des personnes avec qui je parlais, me raconter comment il était entrer dans cet enfer. Et c'était pour la plus part du temps pour un petit rien. Apres ces 3 mois dur, très dur, pas parce que je ne pouvais pas boire d'alcool, car comme le disais les docteurs je n'était pas un cas de dépendance extrême a l'alcool. Mais par toutes ces personnes qui étaient avec moi et qui au fond de moi, je savais qu'ils ne s'en sortiraient pas.

    Apres avoir fini mon sevrage, on ma inscrit a l'Etablissement Français des Greffes, en me disant que vu mon age (33 ans) j'avais de forte chance pour ne pas trop attendre. Que le délai devait être de 1 an a 2 ans...

    Et miracle 1 mois et 20 jours après mon inscription le 29 Mai 2001, le téléphone sonna, pour me dire de rejoindre dans les plus bref délai l'hôpital de l'Archet a Nice. Un sentiment immense de joie m'envahi, mais aussi de peur, car le professeur qui devait faire l'intervention m'avait dit qu'il y'avait quand même 20% de risque que cela se passe mal.

    Bref je suis arrivé a l'hôpital a 22 heures et a 5 heures du matin j'étais opéré, l'intervention a durée 12 heures, j'ai passé 45 jours d'hôpital, je me retrouve avec un traitement anti-rejet a vie…je ne doit plus boire d'alcool et pour l'instant je doit respecter un régime alimentaire assez stricte. Mais j'ai quelque chose de merveilleux qui me reste, c'est de VIVRE. Pour l'instant je suis suivi tout les mois pour prévenir d'un rejet, mais lorsque j'aurais passé le cap des 1 ans, on pourra dire que la greffe a marché.

    Voilà à peu près mon histoire. Si je vous ai raconté tout ça, c'est pour essayer de vous faire passer un petit message

    Moi aussi, je me croyais indestructible, que cela n'arrivait qu'aux autres, que boire 3 ou 4 verres par jours où prendre une petite cuite de temps en temps n'avait rien de grave. Et surtout quand on me faisait une réflexion, je n'écoutais rien, normal j'étais « l'homme a qui rien ne pouvais arriver ».

    Savez-vous que déjà boire un verre d'alcool tout les soirs en rentrant du boulot est une forme d'alcoolisme, a un tout petit degré mais s'en est une.

    Il n'y a pas besoin d'alcool pour s'amuser (ce que je croyais a tord avant)
    ATTENTION je ne veux pas vous moraliser a fond sur l'abus d'alcool, mais juste vous faire part de mon témoignage.
    Et surtout maintenant que vous avez lu mon avis ne dites plus « cela ne m'arriveras pas ».

    En tout cas pour ma part je peux vous dire que j'ai eu extrêmement de chance dans mon malheur, car combien de personnes attendent pour pouvoir être greffé, certain en sont déjà mort et j'en connaît.

    Et mon deuxième petit message, c'est un geste simple. Ayez toujours sur vous une carte ou même un mot signé, comme quoi vous étés d'accord pour faire dons de vos organes. A ce sujet je tiens a préciser que lorsque l'on prélève des organes sur une personne qui est décédé, cela est une vrai opération chirurgicale, et le corps du défunt est rendu a sa famille dans un état normal et pourront veiller et faire leur deuil, Ce n'est pas de la boucherie. Et cela sauvera sûrement une vie.

    Voilà faire cet avis a été très dur pour moi, au début je ne voulais pas, mais je me suis dit ; Et si cela pouvait au moins faire prendre conscience au moins à une personne, cela sera une victoire.

    Merci d'avoir lu ce long témoignage.

    =-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
    Mise a jour du 30 octobre 2003
    =-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=

    « je suis toujours vivant, lol)

    Je tenais absolument à faire une mise a jour de cet avis, car maintenant cela fait 2 ans que j'ai été greffé.

    En premier pour vous donnez mon état de santé.
    Je vais à l'hôpital de l'Archet à Nice tout les 3 mois.
    Mon traitement anti-rejet est passé de 16 Mg/jour à 2 Mg/jour. Ce qui est bon signe et peut être qu'un jour, je n'aurais plus de médicaments à prendre, car il se peut que le foie que j'ai reçu soit accepté par mon organisme a 100% (cas très rare).

    Je vis maintenant tout à fait normalement. Je n'ai plus de régime alimentaire, à part l'alcool bien entendu que je ne dois pas toucher.

    J'ai rencontré une femme extraordinaire, qui m'a donné encore plus l'envie de me battre.

    Et surtout je tiens a remercier cette famille de Marseille, qui un jour de mai 2001, a eu la difficile décision de laisser la médecine, prélever sur leur enfant de 30 ans les organes de « la vie ».
    Pour toutes les personnes qui ont été sauvé GRACE à votre fils, je vous remercie.

  • #2
    =-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
    Mise a jour du 10 janvier 2004
    =-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=

    Ma chére et tendre filleule a eu la bonne idée de mettre mon avis en competition dans le challenge de Juancalvo "l'avis le + prefere sur ciao..." : http://www.ciao.fr/Par_X__Avis_589053. Et je l'en remercie, car j'espere qu'il servira a quelque chose.

    Le 15 janvier, je vais a l'hopital a Nice, pour mes examens post operatoire que j'ai tout les 3 mois... j'espere que tout sera top. Je vous tiendrai au courant pour ceux que cela interesse.

    =-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
    Mise a jour du 18 janvier 2004
    =-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=

    Je suis rentré de Nice et de l'hôpital de l'Archet, le 15 janvier, après avoir fait mon bilan trimestriel.
    Et Malheureusement mon bilan n'était pas au Top, j'ai fais « un mini rejet », pas de quoi me faire rester a l'hôpital, Mais on a remonter mon traitement et si dans 3 semaines, mes analyses donnent toujours un bilan négatif. Retour à la « case Départ », avec perfusion intensive de Cortisone et d'autres cocktails explosifs.
    Je ne suis pas étranger à ce mauvais bilan, car pendant plus de 5 jours au mois de décembre je ne prenais plus mes médicaments. J'ai eu un passage de gros blues, une envie soudaine de me laisser mourir…m'enfin heureusement cela m'est passé.
    Prochain rendez vous a Nice le 14 avril 2004, en espérant que je suis toujours parmi vous lol.
    Bisous a tous.

    =-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
    Mise a jour du 11 Juillet 2006
    =-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=

    Voici, 2 ans et 6 mois que je n'avais plus donné de nouvelles de moi et pour ceux qui me suivaient, je me devais de faire une mise à jour de cet avis.

    Effectivement, j'avais terminé ma dernière mise à jour, en vous disant que je n'avais pas le moral et que mes analyses n'étaient pas très bonnes.

    Et bien en 2 ans ½ il s'en est passé des choses, car j'ai vu un monsieur habillé tout de noir et muni d'une faucille au mois de janvier 2006.

    Après 1 ans où je ne savais plus où j'en étais.
    Où pendant 6 mois, j'ai arrêté tout traitement.
    Où la mort ne me faisait plus peur.
    Elle a failli me faucher, mais une dualité c'est déclenché.
    Celle de me laisser mourir ou bien de me battre pour ma famille ou pour le « Donneur ».

    Et ensuite, je me suis dis que je n'avais pas le droit de mourir comme cela, qu'il fallait que je me « bat » absolument pour la famille du « donneur », car malgré mes soucis, un jour, une Famille a décidé de me donner une chance de survivre.
    Et c'est pour cela, qu'aujourd'hui, je suis encore parmi vous. Après avoir passé tout le mois de janvier 2006 en soin intensif a Nice.
    J'ai repris mon traitement, et a ce jour (je touche du bois), me revoilà, parmi le monde des « Vivants ».
    Il en est mort, la semaine dernière ... enterré le 27 ... rien ne dure ...

    Ouvrez les yeux ...

    http://www.ciao.fr/Temoignage__Avis_333849


    Commentaire


    • #3
      Et moi qui croyait que t allais nous faire un aveu!
      que ce soir tu t etais laché a te dechirer la gueule!!!

      pour ton ami, il a raison ca n arrive pas qu'aux autres et oui on se rend pas compte de la destruction qu'on se fait en prenant des substances nocives a fortes doses...

      qu'il repose en paix !

      mais quand meme touti ton titre m'a fait croire autre chose, j etais prête a te taquiner tssss
      Dernière modification par Absente, 01 décembre 2006, 22h29.

      Commentaire


      • #4
        Dommage qu'il n'ait pas suivi le traitement à la lettre sans jamais l'arrêter .
        Il serait certainement encore là pour nous raconter la suite de son histoire.
        Mais ce n'est pas facile même en étant épaulé et soutenu .
        Je sais ce qu'il en est, j'ai travaillé dans divers services hospitaliers.
        c'est bien triste.

        Désolée pour ton ami TouTi.
        Paix à son âme.

        Commentaire


        • #5
          sacrée histoire Touti.
          paix à son âme

          Commentaire


          • #6
            La fin je ne m'y attendais vraiment pas. Cela m'a glacé les os, et donné envie de pleurer. En le lisant, on vit chaque épreuve avec lui, et on se dit il s'accroche à la vie, c'est sûr il va s'en sortir. Qu'il repose en paix, et que dieu ait son âme . merci Touti pour ce témoignage boulerversant. Qu'il aide les accros à l'alcool à prendre conscience de l'effet néfaste que ce celui-ci a sur leur santé. Il n'y a rien de plus précieux, mais aussi de plus fragile que la vie. Elle ne tient qu'à un fil.

            Commentaire


            • #7
              Je devrais faire lire cette histoire à certains de mes amis, peut étre méme à la plupart...

              Commentaire

              Chargement...
              X