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L’Algérie s’inquiète de la chute des cours du pétrole

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  • L’Algérie s’inquiète de la chute des cours du pétrole

    Elles sont apparues dans les rues d’Alger voilà quelques semaines. De grandes affiches publicitaires sur lesquelles des Algériens appellent à « consommer local ». Lancée fin avril, à l’initiative du patronat et du gouvernement, la campagne veut encourager la production nationale. Elle témoigne surtout de l’inquiétude croissante qui gagne l’Algérie face à l’effondrement des cours du pétrole et la menace d’une crise financière.

    La chute du prix du baril – de 125 à 50-60 dollars en un an – s’ajoute à la baisse de production que connaît l’Algérie depuis plusieurs années (malgré une légère embellie ces derniers temps). Dans un pays où les hydrocarbures représentent 96 % des recettes extérieures et 60 % du budget de l’Etat, le manque à gagner est considérable : selon le centre des douanes, les recettes provenant des exportations de gaz et de pétrole ont baissé de 42,8 % entre janvier et avril 2015. Résultat : le déficit public se creuse, de même que la balance commerciale (en déficit de 4,3 milliards de dollars sur les quatre premiers mois de l’année).

    Pour y faire face, les autorités ont jusqu’ici largement puisé dans leur bas de laine mais celui-ci s’épuise. Le Fonds de régulation des recettes (FRR), une cagnotte destinée à compenser les fluctuations des prix du pétrole, s’élevait fin 2014 à 44 milliards de dollars (40 milliards d’euros) après avoir été ponctionné de 29 milliards de dollars en un an. « À ce rythme-là, il sera à sec d’ici à la fin 2016 », prévient Ihsane El Kadi, journaliste économique et directeur de Maghreb Emergent.

    « Des mesurettes »

    L’Algérie paie aujourd’hui des décennies de tout pétrole. La flambée des cours des années 2000 a généré des rentrées colossales (750 milliards de dollars entre 1999 et 2014) qui n’ont pas été investies dans les capacités de production nationales. Résultat : le pays importe quasiment tout. En quinze ans, sa facture d’importation a été multipliée par cinq pour atteindre aujourd’hui 60 milliards de dollars.

    Après avoir tenu des discours rassurants pendant des mois, les autorités ont été contraintes de réagir. Depuis janvier, elles ont adopté des mesures pour réduire la facture des achats à l’étranger : crédit à la consommation locale, instauration de licences d’importations sur certains produits, mais aussi coup de frein à plusieurs projets d’infrastructures.

    « Il serait faux de dire que l’Etat ne fait rien, mais ce sont des mesurettes qui ne sont pas à la hauteur des enjeux pour un pays qui perd la moitié de ses revenus », juge Abdelkrim Boudra, le porte-parole de NABNI, un think-tank indépendant qui regroupe des entrepreneurs.

    Créé en 2012, ce collectif, dont le nom signifie « Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées », appelle le pouvoir à sortir de la dépendance à l’égard de la rente pétro-gazière et à diversifier l’économie. Chaque année, le think-tank publie un rapport. Cette fois, il sortira au mois de juin un « plan d’urgence » préconisant notamment de réformer le système de redistribution sociale.

    L’Etat continue à subventionner les produits de base – sucre, céréales, huile… – mais aussi l’essence vendue au prix de 20 dinars (18 centimes d’euros) le litre. Le total des sommes consacrées aux transferts sociaux, directs et indirects, représente entre 25 et 28 % du PIB. « Ces subventions nourrissent les réseaux de contrebande, la corruption et sont totalement inégalitaires puisqu’elles profitent à tous, sans cibler ceux qui en ont besoin », explique M. Boudra.

    S’attaquer à l’économie de rente

    Pour les acteurs économiques, cette crise, qui met le pouvoir au pied du mur, est une opportunité de changer, enfin, de modèle. Dans l’agriculture, le tourisme, les nouvelles technologies ou la pétrochimie, « tout est à faire », soulignent les entrepreneurs. Encore faut-il un climat attractif pour les affaires.

    Or nombre d’investisseurs, locaux ou étrangers, sont découragés par la lourde bureaucratie, la corruption, un système bancaire faible et l’incertitude politique nourrie par l’absence d’un président malade. Sans compter la fermeture de nombreux secteurs à l’investissement privé.

    Surtout, il faut une volonté politique dont beaucoup doutent ici. Le dernier remaniement ministériel – les ministres des finances et de l’énergie ont été remplacés – et les récentes nominations à la tête de grandes banques et entreprises publiques (dont Sonatrach, la compagnie nationale d’hydrocarbures) n’ont pas convaincu. « Tout changer pour que rien ne change », commentait ainsi un journaliste algérien.

    S’attaquer à l’économie de rente reviendrait à s’attaquer à deux piliers du système : la redistribution sociale grâce à laquelle le pouvoir achète la paix dans le pays ; et l’influence de certains hommes d’affaires puissants qui ont bâti leurs fortunes grâce aux importations.

    « Il n’est pas trop tard mais si on ne fait rien, la situation deviendra explosive à moyen terme, prévient toutefois Abdelkrim Boudra, ce qui s’est passé en Grèce n’est pas un mythe. Pourquoi l’Algérie serait-elle à l’abri ? »

    Source: LE MONDE ECONOMIE

  • #2
    Ça pleurniche a l'approche de la reunion de l'opep, il faut prier que l'arabie saoudite change d'avis

    Commentaire

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