Tweet
Masin U Harun de son vrai nom Mohand Haroun est né le 13 Avril 1949 à Tifrit commune de Akbou en petite kabylie, fils d'un officier de l´ALN tombé au champs d'honneur en 1958.
A l'age de 11 ans il entame sa scolarité dans un camp militaire français. En 1963 il rejoint le centre des enfants de martyres de la révolution à El Eulma (anciennement Saint-Arnaud) près de Séṭif. Surdoué, il saute trois classes.
En 1967 il revient dans son village natal à Akbou où il s´inscrit au CNET de Sidi Aïch pour avoir un C.A.P d´ajusteur avant de rejoindre le lycée de Dellys réputé comme étant un établissement d’élites. Au lycée de Dellys il obtient un bac technique, pendant ce temps Haroun est aussi actif pour la défense et la promotion de la langue Berbère, il prenant contact avec l'Académie Berbère de Paris.
une fois son Bac obtenu Il s’inscrit à la Faculté centrale d’Alger en DES Physique (sciences exactes). Il travaillait et étudiait l’astronomie à l’observatoire de Bouzareah (Alger) et consacrait le reste de son temps à de la recherche sur la langue et l’identité berbère. C’était à cette époque qu’il entre en contact avec Mouloud Mammeri le père de la linguistique Kabyle et berbère, imminent chercheur en anthropologie et linguistique, écrivain et poète, il était alors directeur du musée national du Bardot à Alger .
A l'université il entre en contact avec d'autres personnalités Berbèristes. C'est là qu'il fait la connaissance de Smail Medjeber et autres artistes qui s'acharnaient a produire des revues d'information et de conscientisation des Berbères. Elles se nomment "Itij" (Soleil) et "Taftilt" (éclat lumineux), ces dernières distribuées clandestinement étaient très connues du public. Haroun ne s´arrête pas là, il met en place l'Organisation des Forces Berbères (OFB) pour ébranler le régime dictatorial de Houari Boumediene. Durant son combat identitaire il sillonnera toute la Kabylie pour faire prendre conscience au gens et les sensibiliser à l'importance de se mobiliser pour la sauvegarde et la promotion de la langue et de la culture berbère.
En 1976 Haroun s'implique dans une opération coordonnée par Smail Medjeber. Cette opération consiste a déposer des charges explosives dans des édifices symbolisant l'Etat dictatorial Algérien, le but n'était pas de faire des victimes puisque les charges devaient exploser la nuit, mais de rendre ses coups au régime répressif algérien; lors de cette opération Haroun et ses camarades sont dénoncés et arrêtés. Il seront condamné a perpétuité le 2 Mars 1976 par le tribunal militaire de Médéa puis transférer à la prison de Berouaghia (Médéa) puis a celle de Tazoult-Lambèse à Batna dans l'est algérien, où il purgea 11 ans de prison. Pendant son incarcération Haroun subit les pires tortures physique et morale mais jamais il n'abdiqua, gardant la tête haute et un aplomb remarquable face à ses geôliers ce qu'il lui vaudra plusieurs séjour en isolement, mais le sort n'a rien épargné à Haroun à son cauchemar carcéral s'ajoute la douleur du décès tragique de sa mère dans un accident de la circulation alors qu'elle se rendait à la prison pour lui rendre visite, cette courageuse mère ancienne maquisarde et veuve d'un officier de l'ALN.
Malgré tout cela Haroun n'a pas interrompu ses études et la recherche linguistique. Il rédige en prison un recueil poèmes dont "Avrid n tlelli" (le chemin de la liberté).
En 1986 Madame Fatima Medjeber la mère de Smail Medjber diffusa un manifeste dans lequel elle dénonçe l'arbitraire, les tortures et lança un appel de détresse à tous les artistes, hommes et femmes épris de justice et de liberté pour faire pression sur le pouvoir algérien afin de sauver ce qu'il reste de son fils Smail medjber, de Masin U Haroun et de leurs camarades détenus politiques en Algérie. Grâce à ces efforts de portées nationale et internationale, Masin U Haroun, Mohand U smail, Hocine Cheradi et Lwennas Kaci furent libérés et graciés le 5 juillet 1987. A peine sorti de prison, Haroun reprit le flambeau de la lutte au sein du Mouvement Culturel Berbère (MCB). Il fut l'un des organisateurs du deuxième séminaire du MCB en juillet 1989 a Tizi Ouzou et réalisa outre des travaux scientifiques dont deux calculatrices, des essais sur la grammaire berbère, un essai de traduction du coran en Kabyle et plusieurs tableaux de peinture d'inspiration Berbère .
Dans un entretient qu'il a accordé au journal "Le Pays" en 1991, Haroun explique ses malheurs et ses souffrances.
"Ce qui m'avait touché c'était d'être présenté comme un bandit, un vaurien et un fou. Mais le comble de tout cela c'est quand ils ont osé porter atteinte a la mémoire de mon père en me faisant passer pour un fils de harki (traître) alors que mon père est mort au champs d'honneur pour l'Algérie". "Les premières années étaient atroces, j'ai même connu l'isolement, on a voulu me faire passer pour fou et ce pendant deux ans au moins, j'ai lutté contre la folie. Je ne me suis sorti de cet enfer que grâce a ma persévérance et mon esprit de lutteur, de combattant".
Souffrant d'une longue maladie, à ses proches et amis il confia que les années passées à la prison de Lambèse ont été des plus atroces. Les séquelles des conditions inhumaines de sa détention, et les sévices dont il fut victime, ne sont pas étrangères à sa maladie. Le 22 mai 1996 Muhand U harun décède des suites d'un arrêt cardiaque à l'age de 48 ans.
Cette nouvelle s'est répandue telle une traînée de poudre à travers toute la Kabylie qui venait de perdre l'un des plus grands et illustres combattants de la cause Amazigh (berbère). Masin U Harun a laissé derrière lui une veuve et deux orphelines.
Le grand Matoub Lounes lui rendit hommage en reprenant en chanson l'un des poèmes qu'il avait écrit en prison et qui s'intitulait "Mr le Président".
A l'age de 11 ans il entame sa scolarité dans un camp militaire français. En 1963 il rejoint le centre des enfants de martyres de la révolution à El Eulma (anciennement Saint-Arnaud) près de Séṭif. Surdoué, il saute trois classes.
En 1967 il revient dans son village natal à Akbou où il s´inscrit au CNET de Sidi Aïch pour avoir un C.A.P d´ajusteur avant de rejoindre le lycée de Dellys réputé comme étant un établissement d’élites. Au lycée de Dellys il obtient un bac technique, pendant ce temps Haroun est aussi actif pour la défense et la promotion de la langue Berbère, il prenant contact avec l'Académie Berbère de Paris.
une fois son Bac obtenu Il s’inscrit à la Faculté centrale d’Alger en DES Physique (sciences exactes). Il travaillait et étudiait l’astronomie à l’observatoire de Bouzareah (Alger) et consacrait le reste de son temps à de la recherche sur la langue et l’identité berbère. C’était à cette époque qu’il entre en contact avec Mouloud Mammeri le père de la linguistique Kabyle et berbère, imminent chercheur en anthropologie et linguistique, écrivain et poète, il était alors directeur du musée national du Bardot à Alger .
A l'université il entre en contact avec d'autres personnalités Berbèristes. C'est là qu'il fait la connaissance de Smail Medjeber et autres artistes qui s'acharnaient a produire des revues d'information et de conscientisation des Berbères. Elles se nomment "Itij" (Soleil) et "Taftilt" (éclat lumineux), ces dernières distribuées clandestinement étaient très connues du public. Haroun ne s´arrête pas là, il met en place l'Organisation des Forces Berbères (OFB) pour ébranler le régime dictatorial de Houari Boumediene. Durant son combat identitaire il sillonnera toute la Kabylie pour faire prendre conscience au gens et les sensibiliser à l'importance de se mobiliser pour la sauvegarde et la promotion de la langue et de la culture berbère.
En 1976 Haroun s'implique dans une opération coordonnée par Smail Medjeber. Cette opération consiste a déposer des charges explosives dans des édifices symbolisant l'Etat dictatorial Algérien, le but n'était pas de faire des victimes puisque les charges devaient exploser la nuit, mais de rendre ses coups au régime répressif algérien; lors de cette opération Haroun et ses camarades sont dénoncés et arrêtés. Il seront condamné a perpétuité le 2 Mars 1976 par le tribunal militaire de Médéa puis transférer à la prison de Berouaghia (Médéa) puis a celle de Tazoult-Lambèse à Batna dans l'est algérien, où il purgea 11 ans de prison. Pendant son incarcération Haroun subit les pires tortures physique et morale mais jamais il n'abdiqua, gardant la tête haute et un aplomb remarquable face à ses geôliers ce qu'il lui vaudra plusieurs séjour en isolement, mais le sort n'a rien épargné à Haroun à son cauchemar carcéral s'ajoute la douleur du décès tragique de sa mère dans un accident de la circulation alors qu'elle se rendait à la prison pour lui rendre visite, cette courageuse mère ancienne maquisarde et veuve d'un officier de l'ALN.
Malgré tout cela Haroun n'a pas interrompu ses études et la recherche linguistique. Il rédige en prison un recueil poèmes dont "Avrid n tlelli" (le chemin de la liberté).
En 1986 Madame Fatima Medjeber la mère de Smail Medjber diffusa un manifeste dans lequel elle dénonçe l'arbitraire, les tortures et lança un appel de détresse à tous les artistes, hommes et femmes épris de justice et de liberté pour faire pression sur le pouvoir algérien afin de sauver ce qu'il reste de son fils Smail medjber, de Masin U Haroun et de leurs camarades détenus politiques en Algérie. Grâce à ces efforts de portées nationale et internationale, Masin U Haroun, Mohand U smail, Hocine Cheradi et Lwennas Kaci furent libérés et graciés le 5 juillet 1987. A peine sorti de prison, Haroun reprit le flambeau de la lutte au sein du Mouvement Culturel Berbère (MCB). Il fut l'un des organisateurs du deuxième séminaire du MCB en juillet 1989 a Tizi Ouzou et réalisa outre des travaux scientifiques dont deux calculatrices, des essais sur la grammaire berbère, un essai de traduction du coran en Kabyle et plusieurs tableaux de peinture d'inspiration Berbère .
Dans un entretient qu'il a accordé au journal "Le Pays" en 1991, Haroun explique ses malheurs et ses souffrances.
"Ce qui m'avait touché c'était d'être présenté comme un bandit, un vaurien et un fou. Mais le comble de tout cela c'est quand ils ont osé porter atteinte a la mémoire de mon père en me faisant passer pour un fils de harki (traître) alors que mon père est mort au champs d'honneur pour l'Algérie". "Les premières années étaient atroces, j'ai même connu l'isolement, on a voulu me faire passer pour fou et ce pendant deux ans au moins, j'ai lutté contre la folie. Je ne me suis sorti de cet enfer que grâce a ma persévérance et mon esprit de lutteur, de combattant".
Souffrant d'une longue maladie, à ses proches et amis il confia que les années passées à la prison de Lambèse ont été des plus atroces. Les séquelles des conditions inhumaines de sa détention, et les sévices dont il fut victime, ne sont pas étrangères à sa maladie. Le 22 mai 1996 Muhand U harun décède des suites d'un arrêt cardiaque à l'age de 48 ans.
Cette nouvelle s'est répandue telle une traînée de poudre à travers toute la Kabylie qui venait de perdre l'un des plus grands et illustres combattants de la cause Amazigh (berbère). Masin U Harun a laissé derrière lui une veuve et deux orphelines.
Le grand Matoub Lounes lui rendit hommage en reprenant en chanson l'un des poèmes qu'il avait écrit en prison et qui s'intitulait "Mr le Président".