L’instabilité qui règne actuellement dans cette région provient de l’écroulement de trois systèmes impériaux. Le Moyen-Orient n’aurait-il le choix qu’entre dictature et chaos?
Si l’impérialisme a mauvaise presse de nos jours, pendant la majeure partie de l’histoire humaine, les empires ont constitué le mode de gouvernement par défaut et leur chute a toujours causé de grands dégâts, tant en Chine et en Inde de l’Antiquité au début du XXe siècle qu’en Europe après la Première Guerre mondiale.
L’effondrement auquel nous assistons en ce moment dans le monde arabe, ce chaos dans certaines régions d’Afrique du Nord, dans la péninsule arabique et au Moyen-Orient est une conséquence de la véritable fin de l’impérialisme. La capture par l’État islamique de Palmyre, ancienne ville de caravansérails et l’un des sites archéologiques les plus fascinants du Proche-Orient, ne fait que confirmer ce point. Palmyre est une bonne illustration de la manière dont la région s’est toujours définie au fil de l’histoire: par des routes commerciales plutôt que par des frontières figées. Sa capture par les barbares n’est qu’une manifestation du retour du monde à cette réalité fluide.
Ce sont en réalité trois systèmes impériaux que nous voyons s’écrouler sous nos yeux au Moyen-Orient.
Tout d’abord, le chaos qui règne dans la région prouve qu’elle n’a toujours pas trouvé de solution à la chute de l’Empire ottoman suite à la Première Guerre mondiale. Pendant des centaines d’années, les disputes territoriales dans la Grande Syrie et en Mésopotamie entre sunnites et chiites, Arabes et juifs, musulmans et chrétiens étaient restées relativement rares. Tous étaient soumis au joug d’un dirigeant impérial qui, depuis Istanbul, les protégeait les uns des autres. Ce système s’est effondré en 1918, libérant les démons des querelles nationales, ethniques et sectaires autour du rôle de chacun dans le contrôle des territoires et de la définition des frontières.
Ensuite, l’implosion de l’Irak après la chute de Saddam Hussein, celle de la Syrie dans le sillage du Printemps arabe et l’émergence de l’État islamique ont signé la fin des frontières érigées par l’impérialisme européen, britannique et français au Levant.
On distingue deux types d’États affectés par les bouleversements actuels. D’abord il y a les implantations de civilisation remontant à des temps très reculés. Ces endroits sont des États sous une forme ou une autre depuis l’Antiquité, ce qui leur a permis de développer des formes d’identités laïques solides qui s’élèvent au-dessus de l’ethnicité et des sectes religieuses. Le Maroc, la Tunisie et l’Égypte sont les pays les plus flagrants dans cette catégorie.
Lorsqu’on se penche sur une carte des sites romains le long de la côte nord-africaine, on constate qu’elle regorge de colonies dans ces pays, alors qu’elles sont relativement absentes en Algérie et en Libye, les vastes territoires qui les jouxtent. En d’autres termes, le Maroc, la Tunisie et l’Égypte sont historiquement définissables. Quelque tumulte et autres changements de régimes qu’ils aient connus pendant le Printemps arabe, leur identité en tant qu’État n’a jamais été remise en cause. Dans ces pays, le problème est donc de savoir qui dirige et quel genre de gouvernement doit être mis en place, pas de remettre en question l’existence même d’un État ou d’un gouvernement central.
Si l’impérialisme a mauvaise presse de nos jours, pendant la majeure partie de l’histoire humaine, les empires ont constitué le mode de gouvernement par défaut et leur chute a toujours causé de grands dégâts, tant en Chine et en Inde de l’Antiquité au début du XXe siècle qu’en Europe après la Première Guerre mondiale.
L’effondrement auquel nous assistons en ce moment dans le monde arabe, ce chaos dans certaines régions d’Afrique du Nord, dans la péninsule arabique et au Moyen-Orient est une conséquence de la véritable fin de l’impérialisme. La capture par l’État islamique de Palmyre, ancienne ville de caravansérails et l’un des sites archéologiques les plus fascinants du Proche-Orient, ne fait que confirmer ce point. Palmyre est une bonne illustration de la manière dont la région s’est toujours définie au fil de l’histoire: par des routes commerciales plutôt que par des frontières figées. Sa capture par les barbares n’est qu’une manifestation du retour du monde à cette réalité fluide.
Ce sont en réalité trois systèmes impériaux que nous voyons s’écrouler sous nos yeux au Moyen-Orient.
Tout d’abord, le chaos qui règne dans la région prouve qu’elle n’a toujours pas trouvé de solution à la chute de l’Empire ottoman suite à la Première Guerre mondiale. Pendant des centaines d’années, les disputes territoriales dans la Grande Syrie et en Mésopotamie entre sunnites et chiites, Arabes et juifs, musulmans et chrétiens étaient restées relativement rares. Tous étaient soumis au joug d’un dirigeant impérial qui, depuis Istanbul, les protégeait les uns des autres. Ce système s’est effondré en 1918, libérant les démons des querelles nationales, ethniques et sectaires autour du rôle de chacun dans le contrôle des territoires et de la définition des frontières.
Ensuite, l’implosion de l’Irak après la chute de Saddam Hussein, celle de la Syrie dans le sillage du Printemps arabe et l’émergence de l’État islamique ont signé la fin des frontières érigées par l’impérialisme européen, britannique et français au Levant.
On distingue deux types d’États affectés par les bouleversements actuels. D’abord il y a les implantations de civilisation remontant à des temps très reculés. Ces endroits sont des États sous une forme ou une autre depuis l’Antiquité, ce qui leur a permis de développer des formes d’identités laïques solides qui s’élèvent au-dessus de l’ethnicité et des sectes religieuses. Le Maroc, la Tunisie et l’Égypte sont les pays les plus flagrants dans cette catégorie.
Lorsqu’on se penche sur une carte des sites romains le long de la côte nord-africaine, on constate qu’elle regorge de colonies dans ces pays, alors qu’elles sont relativement absentes en Algérie et en Libye, les vastes territoires qui les jouxtent. En d’autres termes, le Maroc, la Tunisie et l’Égypte sont historiquement définissables. Quelque tumulte et autres changements de régimes qu’ils aient connus pendant le Printemps arabe, leur identité en tant qu’État n’a jamais été remise en cause. Dans ces pays, le problème est donc de savoir qui dirige et quel genre de gouvernement doit être mis en place, pas de remettre en question l’existence même d’un État ou d’un gouvernement central.
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