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L'évasion d'Aziz Ben Cheikh Al-Haddad, du bagne de la Nouvelle-Calédonie

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  • L'évasion d'Aziz Ben Cheikh Al-Haddad, du bagne de la Nouvelle-Calédonie

    Aziz Ben Cheikh Al-Haddad mourut à Paris le 22 août 1895, dans les bras du communard Eugène Mourot, ancien déporté à l’Ile des Pins. Dans un appartement situé dans le quartier du Père-Lachaise à Paris.
    Eugène Mourot, chez qui Aziz trouva refuge, était un ancien déporté en Nouvelle-Calédonie, et le rédacteur du journal « Mot d’Ordre ». Il était le secrétaire d’Henri Rochefort, un autre évadé du bagne de la Nouvelle-Calédonie, en 1874.
    C’est au bagne de l’île d’Oléron qu’Henri Rochefort découvrira le sort d'un groupe d'insurgés algériens arrêtés en 1871. Ces kabyles du pacifique.
    En Nouvelle-Calédonie,les déportés algériens, dont M’hamed, le propre frère de Aziz, qui réunirent l’argent qui lui permit de fuir, clandestinement sur un bateau en partance vers l’Australie. A la tombée de la nuit, il atteint à la nage une barque venue le chercher pour rejoindre un navire britannique qui doit appareiller le lendemain pour Sydney en Australie.
    Aziz fit le circuit étonnant et inaccoutumé à l’époque : Nouméa – Sydney – Suez – La Mecque.
    Cette évasion suscita en Algérie un grand embarras aux autorités françaises. De Sidney, Aziz enverra trois lettres à sa famille. Elles seront saisies par les autorités françaises. Dans l’une d’elle Aziz écrit : « Le 10 juin (1881), je prendrai mon passage surun bateau à vapeur qui me conduira de Sidney à Suez. Je compte revenir de là àla Mecque où je retrouverai après la saison du pèlerinage […] je rentrerai ensuite en Algérie si le Gouverneur Général m’y autorise. Je lui ai adressé une lettre à cet effet. Quant à vous, dés que vous aurez reçu la présente, il faudra vous rendre avec le Cheikh de la tribu auprès de l’Administrateur d’Akbou qui vous aidera auprès du Gouverneur […]. Si vous recevez une réponse favorable m’accordant ma grâce, […] soyez alors en paix car sitôt après le pèlerinage, je vous écrirai soit d’Alexandrie soit de Tunis. Vous m’enverrez alors la lettre du Gouverneur Général, je me rendrai auprès de lui à Alger et de là, chez vous. Si au contraire, la réponse est défavorable, je verrai à me choisir une résidence et vous viendrez m’y rejoindre ».
    A Suez où il parvint au cours du mois d’octobre 1881, les autorités françaises, le font suivre par des espions qui le décrivent ainsi : « Si Aziz ben Cheikh El Haddad est de haute taille, maigre et brun ; il a de fort grand yeux, la barbe noire et la voix forte. Il s’habille généralement de blanc comme ses compatriotes et a pour habitude de se cacher la moitié du visage avec un pan de son haïk. »
    A partir du 11 janvier 1882 Aziz est à Djedda dans un dénuement total. Là il contacte le vice-consul de France, qui intercède auprès du Ministre des Affaires étrangères pour obtenir son rapatriement en Algérie. (Lettre du 188 avril 18822 adressée par le vice-consul de Djeddah au Ministre des Affaires étrangères. Reproduite par M.Lallaoui).
    Aziz épousera une « Habašiyya »(femme noire) dont il aura deux enfants : un garçon et une fille. Il reste à la Mecque jusqu’en 1895.
    Amnistié, Aziz décida de renter en Kabylie, pour réclamer la restitution des terres de sa famille, séquestrées par les français. Selon les dispositions spéciales contenues dans le code de l’indigénat, les autorités françaises refuseront son retour en Algérie.
    Aziz mourut à Paris le 22 août 1895, dans les bras du communard Eugène Mourot, ancien déporté à l'Île des Pins.

    (D’après Mehdi Lallaoui et des extraits d’articles que j’ai publié dans le Journal « Alger-Info International » qui paraissait à Paris, en 1996, où je m’occupai de la rubrique consacrée à l’Histoire. Lallaoui Mehdi. Kabyles du pacifique,Paris, Société Européenne des Arts Graphiques (“Au nom de la mémoire”: 1994 .)


    par ali farid belkadi
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