Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Redistribution des cartes au sein du pouvoir Partition en vue d’une succession contrôlée

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Redistribution des cartes au sein du pouvoir Partition en vue d’une succession contrôlée

    La paralysie qui a frappé l’Etat et ses institutions, aggravée par le quatrième mandat, devient de plus en plus intenable.
    Un cafouilleux remaniement gouvernemental, un vaste mouvement dans le top management des compagnies et banques publiques, suivi d’un congrès en coupe réglée de l’ex-parti unique, en attendant la reprise en main du RND par un Ahmed Ouyahia remis en selle. Le tout devrait naturellement être couronné par la révision de la Constitution.
    La synchronisation de cette tectonique des plaques dans le sérail ne peut être analysée sous l’angle d’une simple opération de chirurgie esthétique de la façade du régime. Quelque chose a bougé ? Tout semble indiquer que nous sommes en présence d’une manœuvre de fond qui préfigure d’une recomposition interne préparant une succession contrôlée. Les décideurs, visiblement saisis de panique à la faveur d’une conjoncture économique inquiétante et d’un désordre politique pas du tout rassurant, s’affairent à mettre en place un dispositif de bataille doublé d’un verrouillage total du jeu.
    La vacance avérée du pouvoir ne peut être supportée longtemps. L’incapacité évidente du chef de l’Etat à assumer sa fonction, combinée à un contexte économique défavorable, les oblige à préparer dans l’urgence un plan de rechange. Le pays, en proie à une sérieuse crise économique alors que l’environnement régional comporte des risques sécuritaires majeurs, ne peut s’accommoder d’un statu quo politique interne périlleux.
    Nouveau casting
    La paralysie qui a frappé l’Etat et ses institutions, aggravée par le quatrième mandat, devient de plus en plus intenable et surtout n’offre aucune garantie. Impasse politique, perspectives économiques sombres et contexte régional volcanique. Après des années de fausses assurances, le gouvernement se rend enfin à l’évidence. Le dernier discours alarmant de Sellal trahit le désarroi qui étrangle l’équipe dirigeante. Cependant, les tenants du pouvoir, peu enclin à engager une «issue consensuelle», s’emploient à mettre de l’ordre dans la maison dans la perspective d’une alternance intra-muros.
    La réorganisation intervenue de ces deux dernières semaines laisse croire à un rééquilibrage des forces en présence. Mais à défaut d’une négociation politique avec toutes les forces politiques du pays, les décideurs – civils et militaires – travaillent à un arrangement clanique. Les opérations récentes semblent donner l’image d’un pouvoir qui affiche une unité des rangs et d’action.
    Le nouveau casting qui est en passe de se mettre en place, notamment avec un Ahmed Ouyahia remis sur orbite, participe assurément d’une nouvelle étape dans le processus post-bouteflikien. Son retour «triomphal» aux commandes du RND confirme la théorie qui consiste à dire que «tant que l’on n’est pas couché dans son cercueil, on est jamais mort politiquement». Son come-back signifie-t-il alors que son heure est arrivée ? Son rêve de briguer la magistrature suprême n’est plus un mystère. Une ambition qu’il ne cesse de cultiver. Pour son entourage, «c’est maintenant ou jamais». Va-t-il se suffire de jouer son rôle classique de «bulldozer» du régime face à une opposition de plus en plus offensive ?
    Le fils de Bouadhnane mesure bien toute la difficulté pour parvenir au palais d’El Mouradia. Ses adversaires, il les compte surtout à l’intérieur du système. S’il jouit d’une crédibilité supposée ou réelle auprès des militaires, sa cote auprès d’autres strates du régime est faible. Le clan présidentiel, les milieux d’affaires et leur périphérie lui vouent une hostilité impitoyable. Acceptera-t-il de composer avec l’oligarchie à laquelle il avait collé l’étiquette de «l’argent sale qui gangrène l’Etat» ? Un arrangement pas si difficile à obtenir entre «ennemis intimes».
    Pour leur survie, les uns ont besoin des autres. C’est tout le sens des mouvements opérés durant le mois de mai. Ahmed Ouyahia ne sera pas un choix, mais un recours. Le personnel politique qui assure la façade du pouvoir fait preuve d’une légèreté déconcertante alors que la gravité de la situation recommande une rigueur implacable.
    Dans ce désert politique affligeant qui caractérise l’équipe dirigeante, Ouyahia fait figure de leader incontestable. Serait-il alors le «nouveau candidat du consensus» qui va assurer une transition interne et sans dégât ? Il serait prématuré de se prononcer définitivement. L’histoire n’est jamais écrite à l’avance. Ce qui est certain, par contre, c’est que le système Bouteflika tire à sa fin, laissant le pays au bord du précipice. S’entêter à le prolonger sous d’autres noms et figures, c’est courir le risque fatal de précipiter l’Algérie dans le vide.

    Hacen Ouali elwatan 31.05.2015
Chargement...
X