L’UNICEF TIRE LA SONNETTE D’ALARME
DISPARITÉS CRIANTES DANS LES DROITS À LA SANTÉ ET À LA SURVIE
LES FAIBLESSES DE L’ENSEIGNEMENT RISQUENT DE PRODUIRE UN NOUVEAU CONTINGENT D’ANALPHABÈTES
LA TRANSITION DU PRIMAIRE AU COLLÈGE MAL NÉGOCIÉE DANS LE MONDE RURAL
**** * * *
Le taux d’analphabétisme chez les enfants de 10 ans et plus reste important avec 36,7% au niveau national, mais c’est dans le monde rural et chez les femmes qu’il est le plus ressenti avec respectivement 51,2 et 47,6%
Le rapport sur la situation des enfants et des femmes au Maroc, présenté hier à Rabat par l’Unicef, décoiffe. Les partis devraient s’en inspirer pour élaborer des politiques publiques pour changer le sort des femmes et des hommes de demain. Car, ce rapport périodique mesure les disparités régionales, socio-économiques et de genre en matière d’accès des enfants à leurs droits de base. Le document recommande une augmentation et une clarification des budgets liés à l’enfance. L’affectation doit être ciblée sur les territoires les plus démunis que sont les régions et les communes. Un des grands défis à relever reste les normes sociales et les pratiques individuelles qui sont nocives aux enfants.
Cependant, les disparités les plus criantes ont trait au droit à la survie et à la santé. Certes, un progrès de 60% a été enregistré sur le taux de mortalité maternelle qui est de 112 décès pour 100.000 naissances vivantes. Toutefois, ce progrès est inéquitablement réparti. En effet, le taux de mortalité maternelle dans le monde rural est deux fois plus grand qu’en ville. En outre, l’assistance à l’accouchement est loin d’être généralisée. Pour les 20% des femmes les plus riches, cette assistance est trois fois supérieure à celle des 20% des femmes les plus pauvres. Pour la santé infantile, le schéma ne change pas. En effet, le taux de mortalité infantile est de 33,5 décès pour 1.000 naissances vivantes en milieu rural contre 23,6 en ville. L’étude a également montré qu’un enfant né dans une famille appartenant aux 20% les plus pauvres risque 2 fois plus de mourir avant l’âge de 5 ans, en comparaison avec un enfant issu des 20% les plus riches.
En tout cas, l’un des goulots d’étranglement concerne l’offre de soins de santé. L’inéquité d’accès affecte 20% de la population pauvre, notamment les femmes résidant dans certaines zones enclavées, les mères célibataires et les enfants à besoins spécifiques.
Autre thème abordé par le rapport a porté sur l’éducation. L’étude a montré que l’enseignement est indispensable pour la réalisation d’autres droits, notamment la santé, en vertu du principe de l’indivisibilité des droits de l’homme. Il en ressort que le taux d’accès au primaire est pratiquement généralisé. Mais l’Etat n’arrive pas à capitaliser ces efforts, dans la mesure où le taux de déperdition enregistré reste important d’un cycle à l’autre. Seules 21,9% des filles du monde rural accèdent au lycée. Les enfants dans les campagnes ont des difficultés à réussir la transition entre le primaire et le collège. L’absence de mécanismes d’orientation, la qualité de l’apprentissage, la faiblesse des infrastructures (6.000 écoles ne disposent pas de toilettes), sont autant de maux identifiés. Autre défi, le faible niveau de couverture du préscolaire. Selon l’étude, l’accès au préscolaire de qualité continue d’être un obstacle à la garantie de l’intégration scolaire réussie. Les handicapés, autre catégorie vulnérable, ne sont scolarisés qu’à hauteur de 32,4%. Ce qui limite leurs chances d’accéder à la vie active à pied d’égalité avec les autres citoyens, comme cela est revendiqué par la société civile.
L’investissement dans les jeunes est recommandé. L’étude a montré que 12,8% des jeunes n’ont aucun niveau d’instruction. Dans le monde rural, 15% des garçons et 30,7% des filles de 15 à 24 ans n’ont jamais intégré la scolarité. Ce qui devra constituer un nouveau contingent d’analphabètes, au moment où l’Etat multiplie les initiatives, notamment en impliquant les mosquées, pour lutter contre ce phénomène.
Leconomiste
DISPARITÉS CRIANTES DANS LES DROITS À LA SANTÉ ET À LA SURVIE
LES FAIBLESSES DE L’ENSEIGNEMENT RISQUENT DE PRODUIRE UN NOUVEAU CONTINGENT D’ANALPHABÈTES
LA TRANSITION DU PRIMAIRE AU COLLÈGE MAL NÉGOCIÉE DANS LE MONDE RURAL
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Le taux d’analphabétisme chez les enfants de 10 ans et plus reste important avec 36,7% au niveau national, mais c’est dans le monde rural et chez les femmes qu’il est le plus ressenti avec respectivement 51,2 et 47,6%
Le rapport sur la situation des enfants et des femmes au Maroc, présenté hier à Rabat par l’Unicef, décoiffe. Les partis devraient s’en inspirer pour élaborer des politiques publiques pour changer le sort des femmes et des hommes de demain. Car, ce rapport périodique mesure les disparités régionales, socio-économiques et de genre en matière d’accès des enfants à leurs droits de base. Le document recommande une augmentation et une clarification des budgets liés à l’enfance. L’affectation doit être ciblée sur les territoires les plus démunis que sont les régions et les communes. Un des grands défis à relever reste les normes sociales et les pratiques individuelles qui sont nocives aux enfants.
Cependant, les disparités les plus criantes ont trait au droit à la survie et à la santé. Certes, un progrès de 60% a été enregistré sur le taux de mortalité maternelle qui est de 112 décès pour 100.000 naissances vivantes. Toutefois, ce progrès est inéquitablement réparti. En effet, le taux de mortalité maternelle dans le monde rural est deux fois plus grand qu’en ville. En outre, l’assistance à l’accouchement est loin d’être généralisée. Pour les 20% des femmes les plus riches, cette assistance est trois fois supérieure à celle des 20% des femmes les plus pauvres. Pour la santé infantile, le schéma ne change pas. En effet, le taux de mortalité infantile est de 33,5 décès pour 1.000 naissances vivantes en milieu rural contre 23,6 en ville. L’étude a également montré qu’un enfant né dans une famille appartenant aux 20% les plus pauvres risque 2 fois plus de mourir avant l’âge de 5 ans, en comparaison avec un enfant issu des 20% les plus riches.
En tout cas, l’un des goulots d’étranglement concerne l’offre de soins de santé. L’inéquité d’accès affecte 20% de la population pauvre, notamment les femmes résidant dans certaines zones enclavées, les mères célibataires et les enfants à besoins spécifiques.
Autre thème abordé par le rapport a porté sur l’éducation. L’étude a montré que l’enseignement est indispensable pour la réalisation d’autres droits, notamment la santé, en vertu du principe de l’indivisibilité des droits de l’homme. Il en ressort que le taux d’accès au primaire est pratiquement généralisé. Mais l’Etat n’arrive pas à capitaliser ces efforts, dans la mesure où le taux de déperdition enregistré reste important d’un cycle à l’autre. Seules 21,9% des filles du monde rural accèdent au lycée. Les enfants dans les campagnes ont des difficultés à réussir la transition entre le primaire et le collège. L’absence de mécanismes d’orientation, la qualité de l’apprentissage, la faiblesse des infrastructures (6.000 écoles ne disposent pas de toilettes), sont autant de maux identifiés. Autre défi, le faible niveau de couverture du préscolaire. Selon l’étude, l’accès au préscolaire de qualité continue d’être un obstacle à la garantie de l’intégration scolaire réussie. Les handicapés, autre catégorie vulnérable, ne sont scolarisés qu’à hauteur de 32,4%. Ce qui limite leurs chances d’accéder à la vie active à pied d’égalité avec les autres citoyens, comme cela est revendiqué par la société civile.
L’investissement dans les jeunes est recommandé. L’étude a montré que 12,8% des jeunes n’ont aucun niveau d’instruction. Dans le monde rural, 15% des garçons et 30,7% des filles de 15 à 24 ans n’ont jamais intégré la scolarité. Ce qui devra constituer un nouveau contingent d’analphabètes, au moment où l’Etat multiplie les initiatives, notamment en impliquant les mosquées, pour lutter contre ce phénomène.
Leconomiste
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