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La guerre des monnaies pénalise la croissance

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  • La guerre des monnaies pénalise la croissance

    Aux États-Unis, la croissance du 1er trimestre 2015 a été révisée à -0,8 % contre 2,2% au quatrième trimestre 2014 et 3,5 % pour toute l’année passée. Cette volatilité de la croissance de la première puissance économique a ses causes et ses conséquences. En effet, l’une des principales raisons de ce recul important du redressement spectaculaire de l’économie américaine est certainement le renforcement du dollar, qui a impacté à la baisse les exportations américaines les rendant plus chères donc moins compétitives, tout particulièrement par rapport aux pays de la zone Euro. Ce principe des vases communiquant entre les différentes économies occidentales vient de l’appréciation du dollar par rapport à l’euro, de quelques 10 à 15 %.

    Pourtant, les fondamentaux de l’économie américaine sont bons, le taux de chômage à moins de 6 %, est loin d’être égalé par les économies européennes, la consommation est soutenue et l’immobilier se redresse. C’est dire que la monnaie est un facteur déterminant de la croissance dans une économie ouverte et que son taux de change est un élément du coût des exportations et joue un rôle important dans la balance commerciale. Pourtant, la force d’une monnaie devrait se baser sur la bonne santé d’une économie.

    Pour qu’une monnaie soit forte il faut que l’économie qui la soutient le soit également. C’est à croire que ces concepts économiques ne se vérifient plus systématiquement, l’euro a été depuis sa création plus fort que le dollar alors que les économies européennes connaissaient une croissance bien plus faible qu’aux USA et surtout depuis la crise de 2008.

    Donc, le réajustement de la force du dollar pouvait sembler normal par rapport à la relance économique que connaissent les Etats-Unis, mais malheureusement, elle a joué en la défaveur de leurs exportations et impacté à la baisse la croissance économique.

    Le cycle économique s’en trouve ainsi troublé, car si la relance de l’économie américaine pouvait jouer un effet d’entrainement au niveau de l’économie mondiale, à commencer par les pays d’Amérique du sud dont certains comme le Brésil et l’Argentine connaissent une crise profonde, la perte de vitesse qu’elle affronte du fait d’un dollar fort l’en empêche.

    Même, l’Europe qui perçoit un frémissement de croissance économique attribué aussi à la baisse de l’Euro et la reprise des exportations des pays exportateurs, ne peut continuer dans cette voie si l’économie américaine s’effondre.

    C’est un cercle vicieux que l’égalité ou plutôt la parité de change entre l’euro et le dollar pourrait résoudre. Mais il reste à savoir si, sur la base de l’offre et de la demande, ce sont les marchés de capitaux qui font la force ou la faiblesse d’une monnaie compte tenu de la politique monétaire du pays ou si c’est en politique qu’elle se décide.

    A sa modeste échelle, le Maroc avec le récent réajustement du panier de devises, a pu établir le dirham à peu près au même taux de change par rapport à l’euro et au dollar, soit un peu plus que 10 dirhams. Cela a permis d’améliorer d’une part nos exportations libellées en euros, et d’autre part nos importantes et diversifiées importations qui sont réalisées en grande partie en dollars. La guerre des monnaies ne sert généralement pas l’économie et encore moins sa croissance…

    Afifa Dassouli

    LNT
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