Cinquante-trois ans sont déjà passés depuis l’indépendance du pays et l’Algérie est toujours malade, incapable de se développer comme nos voisins proches ou éloignés (Turquie, Espagne, Maroc, Malaisie, Emirats).
On est incapables d’exploiter nous-mêmes nos propres richesses gazières et pétrolières. 65% du gaz naturel d’adrar (1400 km au sud d’Alger) appartiennent à la France. Cette dernière a juste déboursé 2 petits milliards de dollars en 2002 pour contrôler 68,5 milliards de m3 de gaz naturel jusqu’en 2043. On est incapables également de changer démocratiquement de gouvernance comme nos voisins proches ou éloignés (Tunisie, Sénégal, Portugal, Grèce), incapables de lutter contre la corruption, la détérioration du système éducatif, de santé, de transports publics, etc. comme nos voisins proches ou éloignés.
Pourquoi ?
Je crois que la peur de nos dirigeants d’être traduits en justice et emprisonnés est un véritable frein pour ouvrir la voie à une véritable transition démocratique avec le principe d’une alternance politique. Mais cette crainte est également devenue un obstacle au développement et au décollage économique de notre pays afin de rattraper son retard par rapport aux autres pays développés.
Ainsi, toutes les énergies de nos dirigeants sont dirigées non vers la construction d’une Algérie forte et prospère, mais plutôt vers le maintien au pouvoir d’une oligarchie politico-financière avec comme outil opérationnel un appareil sécuritaire qui a été dans le passé instrumentalisé et fortement gonflé pour une population de 40 millions d’algériens (190 000 policiers alors que notre voisin de l’ouest n’en compte que 35 000).
La corruption des catégories sociales (commerçants, fonctionnaires, élite, jeunes) en mesure de dénoncer pacifiquement cette situation est tolérée et encouragée. Mais ce sont surtout les grandes puissances qui ont siphonné la majorité des richesses du pays en exerçant des pressions énormes sur des responsables politiques algériens fragiles qui empêchent l’Algerie de 2015 de regarder l’avenir avec confiance et espérance.
Comment sortir de cette colonisation économique de l’Algérie par la France et ses partenaires occidentaux ? La solution que je préconise ne va pas plaire à beaucoup d’Algériens. J’en prends le risque et j’en assume toute la responsabilité, au risque de décevoir des millions d’Algériens qui pourraient la trouver fortement injuste. Parfois, malheureusement, il faut prendre des mesures impopulaires pour faire avancer notre pays. Je crois, en effet, que nous n’avons pas d’autre choix. C’est un sacrifice nécessaire que nous devons tous accepter pour sauver notre pays
Tirer les leçons du passé
Ma formation d’historien m’a fait plonger dans l’histoire contemporaine et hautement douloureuse de notre pays. Et j’en ai tiré de précieux enseignements et quelques erreurs à ne pas renouveler et surtout à ne pas revivre.
Nos dirigeants pris en otages par la france
Oui, il faut «aider» les dirigeants actuels à partir, à quitter, à lâcher le pouvoir. Car il faut en prendre conscience. Une part importante des dirigeants actuels est prise en otage par la France et par ses partenaires étrangers qui peuvent à tout moment divulguer des secrets sur les comptes bancaires, les appartements ou les actions qu’ils possèdent à Paris, genève, Londres ou New York.
A la fin du siècle dernier, les dirigeants actuels ont proposé aux terroristes, à la fin de la décennie noire, le pardon et l’amnistie en échange de l’arrêt des violences. L’objectif était d’obtenir la paix civile en Algérie. grâce à Dieu, l’Algérie est stable aujourd’hui. S’ils sont amnistiés en Algérie, certains de ces dirigeants auront droit à leur tour à un pardon civil. Ils n’auront plus rien à craindre. Ils seront protégés par cette loi d’amnistie. Je ne propose pas cette loi pour leur faire plaisir ou défendre mes propres intérêts.
Comme vous le savez, je n’ai jamais été lié à ce régime, ni impliqué de près ou de loin dans les affaires qui tourmentent notre pays. Je n’ai jamais été en contact avec les membres du gouvernement actuel. Et aucune pression venant d’Algérie ou de l’étranger ne peut m’obliger à dire ou à faire des choses contre ma volonté ou contre les intérêts du peuple algérien. Je suis un homme de principes, totalement libre et vierge de tout passé douteux ou affairiste.
Pardonner, oui. oublier, non
Les «aider» à lâcher le pouvoir signifie leur pardonner sur le plan légal. Mais «pardonner» ne signifie pas oublier sur le plan moral. S’ils ont des choses à se reprocher, c’est devant dieu qu’ils règleront leurs comptes dans l’au-delà . Souvenez-vous des deux moments après l’indépendance où l’Algérie avait une chance de connaître l’alternance au pouvoir. En 1991, avec les élections législatives remportées par le fis, et en 1992 avec la présidence de mohamed Boudiaf.
Dans les deux cas, l’échec a été au rendez-vous. Pourquoi ? Dans les deux cas, le fis et le président Boudiaf ont voulu que les voleurs soient poursuivis par la justice et rendent des comptes au peuple algérien. C’était noble sur le plan des principes. C’était une catastrophe sur le plan politique. En effet, ce qui peut sembler moral et juste du point de vue d’un citoyen peut s’avérer être une tragédie pour un pays tout entier.
Car un Etat ne se gère pas de la même façon qu’une famille. Vous connaissez tous le résultat politique, économique, social et sécuritaire de cette prise de position courageuse du fis et du président Boudiaf. Un arrêt du processus électoral, l’assassinat du président Boudiaf (Allah yarahmou), une guerre civile de 10 années avec 200 000 morts et 20 000 disparus, l’intelligentsia algérienne décapitée ou en exil, une économie dévastée, etc. Les voleurs n’ont pas été sanctionnés et ils sont toujours au milieu du pouvoir. Conséquence, l’Algérie a pris un énorme retard dans de nombreux domaines.
On est incapables d’exploiter nous-mêmes nos propres richesses gazières et pétrolières. 65% du gaz naturel d’adrar (1400 km au sud d’Alger) appartiennent à la France. Cette dernière a juste déboursé 2 petits milliards de dollars en 2002 pour contrôler 68,5 milliards de m3 de gaz naturel jusqu’en 2043. On est incapables également de changer démocratiquement de gouvernance comme nos voisins proches ou éloignés (Tunisie, Sénégal, Portugal, Grèce), incapables de lutter contre la corruption, la détérioration du système éducatif, de santé, de transports publics, etc. comme nos voisins proches ou éloignés.
Pourquoi ?
Je crois que la peur de nos dirigeants d’être traduits en justice et emprisonnés est un véritable frein pour ouvrir la voie à une véritable transition démocratique avec le principe d’une alternance politique. Mais cette crainte est également devenue un obstacle au développement et au décollage économique de notre pays afin de rattraper son retard par rapport aux autres pays développés.
Ainsi, toutes les énergies de nos dirigeants sont dirigées non vers la construction d’une Algérie forte et prospère, mais plutôt vers le maintien au pouvoir d’une oligarchie politico-financière avec comme outil opérationnel un appareil sécuritaire qui a été dans le passé instrumentalisé et fortement gonflé pour une population de 40 millions d’algériens (190 000 policiers alors que notre voisin de l’ouest n’en compte que 35 000).
La corruption des catégories sociales (commerçants, fonctionnaires, élite, jeunes) en mesure de dénoncer pacifiquement cette situation est tolérée et encouragée. Mais ce sont surtout les grandes puissances qui ont siphonné la majorité des richesses du pays en exerçant des pressions énormes sur des responsables politiques algériens fragiles qui empêchent l’Algerie de 2015 de regarder l’avenir avec confiance et espérance.
Comment sortir de cette colonisation économique de l’Algérie par la France et ses partenaires occidentaux ? La solution que je préconise ne va pas plaire à beaucoup d’Algériens. J’en prends le risque et j’en assume toute la responsabilité, au risque de décevoir des millions d’Algériens qui pourraient la trouver fortement injuste. Parfois, malheureusement, il faut prendre des mesures impopulaires pour faire avancer notre pays. Je crois, en effet, que nous n’avons pas d’autre choix. C’est un sacrifice nécessaire que nous devons tous accepter pour sauver notre pays
Tirer les leçons du passé
Ma formation d’historien m’a fait plonger dans l’histoire contemporaine et hautement douloureuse de notre pays. Et j’en ai tiré de précieux enseignements et quelques erreurs à ne pas renouveler et surtout à ne pas revivre.
Nos dirigeants pris en otages par la france
Oui, il faut «aider» les dirigeants actuels à partir, à quitter, à lâcher le pouvoir. Car il faut en prendre conscience. Une part importante des dirigeants actuels est prise en otage par la France et par ses partenaires étrangers qui peuvent à tout moment divulguer des secrets sur les comptes bancaires, les appartements ou les actions qu’ils possèdent à Paris, genève, Londres ou New York.
A la fin du siècle dernier, les dirigeants actuels ont proposé aux terroristes, à la fin de la décennie noire, le pardon et l’amnistie en échange de l’arrêt des violences. L’objectif était d’obtenir la paix civile en Algérie. grâce à Dieu, l’Algérie est stable aujourd’hui. S’ils sont amnistiés en Algérie, certains de ces dirigeants auront droit à leur tour à un pardon civil. Ils n’auront plus rien à craindre. Ils seront protégés par cette loi d’amnistie. Je ne propose pas cette loi pour leur faire plaisir ou défendre mes propres intérêts.
Comme vous le savez, je n’ai jamais été lié à ce régime, ni impliqué de près ou de loin dans les affaires qui tourmentent notre pays. Je n’ai jamais été en contact avec les membres du gouvernement actuel. Et aucune pression venant d’Algérie ou de l’étranger ne peut m’obliger à dire ou à faire des choses contre ma volonté ou contre les intérêts du peuple algérien. Je suis un homme de principes, totalement libre et vierge de tout passé douteux ou affairiste.
Pardonner, oui. oublier, non
Les «aider» à lâcher le pouvoir signifie leur pardonner sur le plan légal. Mais «pardonner» ne signifie pas oublier sur le plan moral. S’ils ont des choses à se reprocher, c’est devant dieu qu’ils règleront leurs comptes dans l’au-delà . Souvenez-vous des deux moments après l’indépendance où l’Algérie avait une chance de connaître l’alternance au pouvoir. En 1991, avec les élections législatives remportées par le fis, et en 1992 avec la présidence de mohamed Boudiaf.
Dans les deux cas, l’échec a été au rendez-vous. Pourquoi ? Dans les deux cas, le fis et le président Boudiaf ont voulu que les voleurs soient poursuivis par la justice et rendent des comptes au peuple algérien. C’était noble sur le plan des principes. C’était une catastrophe sur le plan politique. En effet, ce qui peut sembler moral et juste du point de vue d’un citoyen peut s’avérer être une tragédie pour un pays tout entier.
Car un Etat ne se gère pas de la même façon qu’une famille. Vous connaissez tous le résultat politique, économique, social et sécuritaire de cette prise de position courageuse du fis et du président Boudiaf. Un arrêt du processus électoral, l’assassinat du président Boudiaf (Allah yarahmou), une guerre civile de 10 années avec 200 000 morts et 20 000 disparus, l’intelligentsia algérienne décapitée ou en exil, une économie dévastée, etc. Les voleurs n’ont pas été sanctionnés et ils sont toujours au milieu du pouvoir. Conséquence, l’Algérie a pris un énorme retard dans de nombreux domaines.
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