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Opep : l'illusion de la victoire face au pétrole de schiste

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  • Opep : l'illusion de la victoire face au pétrole de schiste

    Depuis un an, l'Opep s'est engagée dans une stratégie de reconquête des parts de marché pour contrer l'essor de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis. Contrairement à ce que l'organisation laisse entendre, cette stratégie coûteuse est loin d'être payante. Tout porte à croire que le surplus d'offre sur le marché pétrolier est un phénomène de longue durée qu'il sera très difficile à contrôler. Par Christopher Dembik, économiste chez Saxo Bank.

    L'issue de la réunion de l'OPEP demain fait peu de doutes. Le statu quo devrait l'emporter ce qui devrait accentuer la volatilité des cours du baril de pétrole au cours des prochaines séances. Depuis un an, l'organisation est engagée dans une stratégie du « chacun pour soi ». L'Arabie Saoudite et ses alliés du Conseil de Coopération du Golfe, mais aussi dans la foulée de nombreux autres pays comme l'Irak et la Libye, ont décidé de reconquérir des parts de marché face à l'essor du pétrole de schiste outre-Atlantique.

    Une stratégie du « chacun pour soi » coûteuse
    C'est une stratégie extrêmement coûteuse qui n'apporte pas pleinement satisfaction. L'Arabie Saoudite a la chance de pouvoir compter sur ses confortables réserves de change accumulées grâce aux pétrodollars mais d'autres pays, à l'instar du Venezuela, sont au bord de l'effondrement financier.

    Si le gouvernement Maduro n'avait pas réussi à obtenir un prêt de 5 milliards de dollars auprès de la Chine en début d'année et à garantir 14 milliards de dollars d'investissement de la part de la Russie, le Venezuela serait déjà en situation de défaut de paiement. Cette éventualité a toutes les chances de se réaliser au cours de l'année 2016 puisque le montant de ses réserves de change, à seulement 17 milliards de dollars, ne sera pas en mesure de lui permettre de faire face à l'ensemble de ses créances.

    La baisse de la production américaine, une illusion d'optique
    En dépit de la mise en difficulté de certains de ses membres, l'OPEP va vraisemblablement poursuivre sa stratégie qui se révèle, au premier abord, payante. L'opposition qui a pu exister au sein de l'organisation en fin d'année 2014 s'est tue. L'Algérie a décidé de suivre à marche forcée l'exemple de l'Arabie Saoudite tandis que le Venezuela ne milite désormais plus que pour une stabilisation des cours qui n'interviendra, dans tous les cas, que très nettement en dessous du seuil d'équilibre nécessaire pour le pays à 120 dollars.

    La fermeture massive du nombre de forages de pétrole de schiste aux Etats-Unis a été considérée par le bloc de la péninsule arabique comme la preuve du succès de sa stratégie. C'est pourtant un indicateur qui ne permet pas d'appréhender pleinement la problématique du pétrole de schiste américain. En effet, il ne prend pas en compte l'essor de la productivité sous l'effet du progrès technique et du recours au forage horizontal qui offre des rendements supérieurs à un puits vertical classique.

    De fait, en l'état actuel du marché, la production devrait continuer d'augmenter outre-Atlantique. L'OPEP a seulement réussi à faire disparaitre les concurrents les moins compétitifs dont l'activité était limitée à des puits de moins bonne qualité et faiblement productifs.

    L'Irak en embuscade
    Par conséquent, tout indique que le déséquilibre entre l'offre et la demande sera une donnée de long terme du marché. Deux nouveaux acteurs devraient accentuer le surplus de production dès l'an prochain : l'Iran et l'Irak.

    La perspective probable d'un accord sur le nucléaire iranien devrait provoquer l'arrivée sur le marché de 4 millions de barils par jour, contre seulement 2,8 millions aujourd'hui. Une telle proportion équivaudrait toutefois seulement aux 2/3 de la production pétrolière iranienne de 1973.

    En revanche, le principal risque est lié à l'essor irakien qui devrait, selon les projections de l'OPEP, représenter 90% de la hausse attendue de la production de l'organisation d'ici à 2020. Bien que la capacité de Daesh à perturber l'exploitation et le transport du pétrole dans le Nord du pays soit incontestable, la majeure partie des puits reste, pour le moment, sous le contrôle de l'Etat central dans la région de Bassora d'où partent ¾ des exportations de pétrole de l'Irak.

    Cette donne a peu de chances d'évoluer significativement. Daesh n'est pas en mesure de s'étendre vers le Sud du pays et, quand bien même ce serait le cas, il faudrait s'attendre à une intervention militaire internationale afin d'éviter le délitement complet de l'Irak. C'est une hypothèse peu crédible.

    Les grandes manœuvres de l'OPEP ne paraissent pas encore être en mesure de rétablir l'équilibre du marché. Seule une baisse significative des prix en direction des 40 dollars au moins le permettrait. Ce n'est toutefois pas notre scénario de base qui consiste en une évolution du baril entre 50 dollars et 70 dollars d'ici mi-2016 avec un prix moyen de 60 dollars pour 2015.

    la tribune

  • #2
    Il faut compter sur le gaz de schiste qui va devenir une source d'énergie pour les extractions futures conséquence de l'évolution technologique ,c'est un air nouveau qui s'annonce pour l'humanité

    Commentaire

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